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     Sophie BROUQUET  (Lundi, 29 juin 2020        #158

 

 

Extrait de la Chronique de la grande mortalité par un anonyme

 

    En l’an de grâce de Notre Seigneur, deux mille dix-huit, le royaume de France fut le théâtre de grandes tribulations qui en présageaient d’autres bien pire encore. L’insolence des Grands et l’avarice des riches affligeaient tant le peuple que, en bien des provinces de Francie, s’élevèrent des émotions et des révoltes de toutes sortes telles que l’ordre du monde en fut ébranlé. À l’approche de la venue de l’Antéchrist, nuls hommes, femmes et enfants n’écoutant ni les ordres de leurs seigneurs, ni les objurgations de la Sainte Église, des insensés, poussés par le démon, se rassemblèrent au cœur de l’hiver parmi les villes et les campagnes à la grande honte des gens de bonne conversation. Ces misérables portaient sur leur jaque un surcot de couleur jaune qui semblait être leur signe de ralliement. Par-deçà et par-delà, ils se mirent à bloquer les routes et à s’attaquer aux châteaux, qu’on appelle dans ces contrées, du nom de préfecture, pillant les boutiques des riches marchands et boutant le feu aux chariots et charrettes. Leur violence était telle que nul n’osait la réfréner et les bourgeois se tenaient piteusement à l’abri dans leurs demeures. Dans leur grande folie, ces possédés allèrent jusqu’à s’attaquer au palais du roi en la ville de Paris. Car « l’homme orgueilleux sera humilité. Et le hautain sera abaissé ». Isaïe, 2, 17.  Qui saurait relater la témérité de ces scélérats, voués à l’enfer !
     Hélas, ces malheureux avaient quelques raisons de gémir sous le joug des puissants. Car, jamais on n’avait vu dans tous les royaumes de la terre autant d’oppresseurs du peuple, de tyrans assoiffés d’or et d’agent, adorateurs de Mamnon, toujours insatiables, oublieux du sort réservé à Satan, le premier des orgueilleux : « Mais lorsque son cœur s’éleva et que son esprit s’endurcit, il fut précipité de son trône royal et dépouillé de sa gloire. ». Daniel, 5, 20. Refusant d’écouter ces sages paroles, le jeune roi de France, qui n’était pas le moins avide d’entre eux, voulut accabler son peuple en lui imposant une nouvelle taille qui fut la cause de toutes ces émotions populaires. Mais, mal lui en prit quand il fut assiégé dans son château et ne dut sa sauveté qu’à l’aide de la compagnie de ses cruels chevaliers, armés de casques et de boucliers.
Tandis que ses sujets se divisaient sous l’instigation du démon, les gens sages, retirés dans leurs maisons, méditaient sur les temps à venir, car « Ils sèment le vent et ils récolteront la tempête » Osée, 8, 7.
Bientôt, la colère de Dieu s’abattit sur les impies et ne tarda pas à punir ces âmes égarées. Le monde tout entier fut dévasté par une multitude de calamités. Tandis que les rebelles mettaient le feu aux villes et aux châteaux, dans les campagnes, les loups descendaient de la montagne pour massacrer les troupeaux. On vit dans le pays des Normands, chose nouvelle, les glaciers laisser la place aux sécheresses et les volcans de l’île de Thulé lancer des pierres de feu, tandis qu’en Afrique, au pays des Mahométans, des pluies de sauterelles s’attaquaient aux récoltes, ne laissant à leurs habitants qu’une paille immangeable. Et tous, frappés par la conjonction de ces malheurs, redoutaient en leur cœur la fin du monde.

 

     Impuissants, les rois et les empereurs s’interrogeaient sur l’avenir de leurs états et adressaient des questions pressantes aux astrologues, géographes et météorologues, qui se firent prophètes de malheurs en et prédisant des tourments bien pire encore et accablèrent aussi bien les puissants que les petits. Chacun vivait dans la crainte et nul ne songeait plus qu’à ses seuls intérêts, oubliant de faire pénitence pour tous leurs péchés.
Alors apparut une pucelle, venue du royaume de Suède, qui prêchait la repentance et le jeûne, proclamant la venue prochaine de l’Apocalypse à un peuple crédule et désespéré. Certains, comme l’empereur Trump, premier de ce nom, la traitèrent de sorcière et voulurent la faire brûler en place publique, tandis que les femmes et les jouvenceaux, dont la sottise est bien connue des hommes sensés, se firent ses disciples et propagèrent dans le monde entier toutes sortes d’hérésies.
      Quand vint l’été, le peuple, affamé et assoiffé, s’enfuit à la campagne pour échapper à une canicule digne des enfers, abandonnant pauvres et vieillards à leur triste sort. Mais bientôt, le vent, la pluie et les inondations s’abattirent sur le royaume de France pendant tout l’automne et l’hiver qui s’ensuivit, ruinant les récoltes.
Au printemps de l’an de grâce mil dix-neuf de l’Incarnation, l’espoir revint parmi les populations. Mus par les souffrances de leurs peuples et redoutant le jugement de Dieu, les puissants vinrent à résipiscence et se rappelèrent enfin leur devoir de charité envers leurs sujets. Dans sa grande largesse, le roi de France accepta d’abolir la taille honnie qui lui avait valu bien des mésaventures et prodigua aux pauvres la charité d’un souverain très chrétien.
Cependant, il faut croire que cette pénitence tardive ne suffit pas à apaiser la colère divine car Dieu envoya aux clercs et aux habitants de la cité de Paris un terrible présage dont la notice se répandit dans tout l’univers.
Le vingt-sixième jour du mois d’avril de l’an de Notre-Seigneur mille dix-neuf, jour de la fête de saint Benoît, père des moines, après l’office de complies, le feu se mit dans l’église Notre-Dame de Paris. Tandis que le soleil disparaissait sur son orbe autour de la terre pour laisser place à la nuit, des flammes s’échappèrent de la charpente de la nef, que d’aucuns appellent la forêt, pour la grandeur sublime de sa ferme de bois. Les Parisiens avaient déjà clos leurs boutiques et les bonnes gens s’apprêtaient à trouver la paix dans leur sommeil tandis que les vagabonds et les oisifs se répandaient dans les tavernes du Quartier Latin, tout à coup, des clameurs s’élevèrent parmi les clercs et les chanoines du cloître de la cathédrale et les cloches des deux grandes tours de la façade se mirent à sonner le glas. De quelques flammèches, le feu était devenu un brasier si intense qu’il éclairait cette douce nuit printanière d’une lueur rougeoyante.
Sursautant dans leurs lits, les bourgeois de Paris, connus de tous parmi les nations pour leur curiosité, se jetèrent dans les rues en chemise, et s’assemblèrent sur le parvis car chez ces pécheurs « l’œil ne se rassasie pas de voir et l’oreille ne se lasse pas d’entendre. Ecclésiaste, 1, 8. Ébaubis, ils assistaient impuissants au spectacle démoniaque de leur église dévastée quand, tout à coup, la charpente tout entière s’effondra dans un grand fracas dans la nef. Aux cris d’effroi, succéda alors un silence mortel. Parmi les badauds, certains pleuraient piteusement et d’autres se mettaient à chanter les psaumes de la pénitence afin d’implorer la miséricorde du Tout Puissant. Mais la colère de Dieu ne fut point apaisée et le brasier avait envahi toute la grande église. Dans la noirceur de la nuit, les flammes déchiraient le ciel pour rappeler aux insensés les châtiments qui les attendaient dans l’autre monde.
     Au matin, quand la lumière céleste se leva pour éclairer ce désastre ; de la belle cathédrale édifiée par le bienheureux Maurice de Sully, de sainte mémoire, il ne restait plus qu’une carcasse de pierre noircie. Une fumée âcre se répandait sur toute l’Ile-de-la-Cité, obscurcissant le ciel. Mais, peu nombreux étaient ceux qui se tournaient en eux-mêmes pour examiner leurs péchés. Au lieu d’interpréter ce funeste présage et de faire pénitence, les Parisiens se mirent à s’accuser les uns et les autres, se traitant d’incendiaires, sans trouver à qui faire peser la coulpe. Car Dieu rend aveugle ceux qu’il veut perdre !
Car chacun sait aujourd’hui que le temple de Dieu était depuis trop longtemps profané par les mœurs honteuses de ses clercs sodomites, qui osaient pratiquer dans le cloître le vice contre nature avec des enfants. Comment ne pas voir en ce châtiment le même que celui envoyé jadis par le Créateur sur les cités maudites de Sodome et de Gomorrhe ? Ajoutant à leurs mœurs démoniaques, ces impies se vautrèrent alors dans la simonie, vendant des messes et des sacrements, sous le prétexte fallacieux de reconstruire leur église en quelques années. Ô, vanité des vanités. Il n’en fallait pas plus pour que les Grands et les tyrans se précipitèrent pour racheter à prix d’argent leurs crimes en offrant aux clercs les plus corrompus l’or et l’argent qu’ils avaient entassé dans leurs coffres.
Cependant, les sages parmi les sages surent interpréter la parole du Seigneur et se mirent à fuir la luxure et l’arrogance des Parisiens pour le désert des forêts, des alpages et des îles de la mer afin d’y goûter une retraite salutaire au plein cœur de l’été.


     Quand vint l’automne, tous espéraient en la bienveillance divine, mais le dérèglement de l’air et des vents atteint des dimensions jamais égalées de mémoire d’anciens. Les rois et les princes de ce monde ne parvenaient pas à s’entendre pour mettre un terme à ses calamités. Tandis que le peuple se désolait, ils s’agitaient en de vaines querelles, ne prenant aucun soin de leurs sujets. Guettant le ciel, les astronomes se lamentaient car ils ne trouvaient ni chez Ptolémée, ni chez Aristote, source de toute science, un remède à tous ces bouleversements. Pendant ce temps, les abeilles mourraient par milliers d’un mal inconnu, les champs étaient trop arides ou inondés, les montagnes grondaient et la mer et le vent se déchaînaient.
La faim, mauvaise conseillère, poussait le peuple à se soulever. Des compagnons refusaient de travailler pour des salaires de misère tandis que d’autres s’attaquaient aux charrettes afin de s’emparer de leurs denrées. Il se trouva alors un homme, venu d’Ibérie, brun de peau et de poil, qui, dans sa vanité, se mit à vitupérer contre le roi de France qui s’était retranché dans son palais. Dans sa folie, il se prenait pour le seigneur des pauvres et menaçait les nobles et les riches bourgeois de les déposséder de leur or pour le distribuer à parts égales entre ses sectateurs. Nul ne pouvait lui faire entendre raison, ni le roi, ni ses sages conseillers, et chaque jour, ces troupes semblaient de plus en plus menaçantes.
     

     Cependant, peu à peu, l’hiver approchant, les sots et les vagabonds l’abandonnèrent pour se réchauffer auprès du foyer de leurs modestes demeures. Quand vint la fête de l’Incarnation de Notre-Seigneur, parmi les chants et les lumières, éclairant la nuit sombre, chacun se prit à rêver aux jours futurs, oublieux de tous les terribles présages que Dieu avait envoyé à ses brebis égarées.
Peu après la fête des rois de l’an mil vingt de Notre-Seigneur, tandis que chacun célébrait l’Épiphanie, des voyageurs revenus du pays du Grand Khan, dont la terre est si lointaine qu’ils sont rares les égarés qui osent s’y aventurer, à l’exception des marchands lombards, poussés par leur ancestrale avarice ou des missionnaires qui espèrent convertir ces païens, apportèrent la nouvelle d’un mal mystérieux qui sévissait à Cambaluc. Ils racontaient à qui voulait bien l’entendre qu’une peste mystérieuse frappait les populations par centaines. La rumeur disait que l’épidémie avait pris dans la ville de Wuhan, célèbre pour son marché où se vend toutes sortes de denrées alimentaires que nul chrétien n’oserait manger. Ces barbares ont coutume de tuer toutes les bêtes, domestiquées ou sauvages, et aucun ver, insecte ou oiseau n’échappait à leur goinfrerie. Ces impies raffolent des chairs les plus repoussantes et allaient même jusqu’à manger des chauves-souris, animaux démoniaques, qu’ils se partageaient au cours de leurs sacrifices païens Et c’est ainsi qu’ils furent empoisonnés et moururent par milliers, juste châtiment divin pour rappeler à ces malheureux quel est le vrai Dieu.
Quand ils revinrent en Occident, les marchands qui racontaient ces tribulations, ne rencontrèrent que le mépris et le sarcasme. Dans les tavernes et les auberges, chacun se gaussait de ce pays et des coutumes de ses habitants. Était-il possible que des humains puissent avaler des nourritures aussi immondes ? Tous étaient partagés entre l’effroi et le dégoût. À quoi bon se soucier de ces races étranges et inconnues. Quand les voyageurs mettaient en garde leurs compagnons, ceux-ci haussaient les épaules et reprenaient leur dur labeur. Les prélats et les patriciens étaient toujours aussi friands des soieries venues de Cambaluc, amenés par les Lombards du pays du Grand Khan, jusques aux ports de l’Italie, pour y être vendus dans toute la Chrétienté.
Malheur s’en suivit car, quelques temps après le retour des Lombards, un marchand italien qui s’était aventuré dans le royaume de France fut pris d’un mal étrange, inconnu de tous les médecins et astrologues, si bien qu’il mourut à l’hôtel-Dieu, et personne n’en parla plus.


     Au début du Carême, entre la rigueur de l’hiver et l’espérance des temps nouveaux, une secte d’hérétiques se réunit sécrètement en Germanie, dans la ville de Mulhouse, dans la province que d’aucuns appellent l’Alsace. Ces malheureux qui ne se vouaient qu’à l’Évangile, oubliant les injonctions des Pères de l’Église et l’autorité du Saint Pontife, se répandaient dans tout le royaume comme une peste dangereuse. Leurs chefs firent venir de toutes les contrées du royaume, et même d’une île qui s’appelle la Corse qui appartient à la république de Gênes, tous leurs adhérents afin de célébrer leurs cultes mystérieux. Les adeptes étaient si nombreux que hommes, femmes et enfants s’entassaient en un lieu misérable, chantant et psalmodiant dans une promiscuité que la morale réprouve. Puis, ayant mis fin à leurs sottises, ils revinrent chez eux pour continuer leurs crimes contre la religion apostolique et répandirent le mal venu d’Orient.
C’est alors que, quelques temps plus tard, une étrange maladie se répandit en Alsace dont le peuple fut bien ébaubi et effrayé. Certains disaient que c’était par la faute des hérétiques que les bons chrétiens devenaient malades, accusant les sectateurs d’avoir empoisonné les puits et les rivières. Mais les gens sages n’ajoutaient pas foi à de telles accusations car les hérétiques furent les premiers à succomber à ce mal. Peu de temps après, les pèlerins qui revenaient de Rome firent le récit d’une terrible maladie qui ravageait la province des Lombards. C’est alors que le roi de France et ses conseillers se rappelèrent les récits des marchands italiens auxquels ils n’avaient pas prêté attention quand il en était encore temps. Le roi ordonna alors que nul étranger n’entra dans son royaume afin d’empêcher que ce mal terrible ne se répandit parmi ses sujets.
     Mais hélas, l’épidémie s’était déjà répandue parmi toutes les villes et les provinces du royaume de France. Cette pestilence invisible et inodore prenait les gens au nez et à la bouche. Les malheureux, qui en étaient infligés, se mettaient à moucher continuellement, mais n’y prenaient guère car c’est chose bien courant à la fin de l’hiver que de rendre l’eau par le nez. Mais peu de temps après, ils se mettaient à tousser sans cesse et leur corps était agité par une forte fièvre qui les clouait au lit, le front brûlant, la tête dolente, et le corps affligé de frissons et de courbatures. Les herbes et les mixtures que l’on avait coutume de donner aux malades atteints de maux semblables ne faisaient aucun effet sur ces malheureux. Certains demeuraient ainsi quelques jours ou quelques semaines avant de reprendre leur labeur quotidien, ils étaient les plus nombreux. Mais d’autres s’affaiblissaient tellement par l’effet de cette toux diabolique qui ne s’arrêtait jamais qu’au bout de quelques temps, ils étaient aussi maigres qu’un pendu et ne tardaient pas à rendre leur âme à Dieu ou au diable. Quand la peste était entrée dans une maison ou un palais, rien ne l’arrêtait. Pères, mères, filles et garçons, tous la prenaient tour à tour ; certains pour en guérir et d’autres pour en périr selon un jugement que seul le Créateur décidait dans sa grande sagesse. Aussi, le mari abandonnait sa femme, la femme ses enfants pour se jeter sur les routes en fuyant les villes, croyant que l’air de la campagne ou de la mer leur redonnerait la santé. Hélas, ces insensés ne firent qu’emporter la peste avec eux et des contrées saines devinrent alors aussi infectées que les autres.
     Pendant ce temps-là, la peste sévissait grandement en Alsace et bientôt à Paris où demeurait le roi. Les hospices et les hôtel-Dieu étaient envahis par les malades ; les sœurs et frères hospitaliers ne savaient plus où donner de leur personne et tombaient à leur tour sous le coup de l’infection qui s’était emparée désormais de tout le royaume. Chaque jour voyait s’accumuler les cadavres des malades, sans qu’aucun prêtre n’osa s’approcher d’eux pour leur prodiguer les derniers sacrements et les fossoyeurs refusaient de les ensevelir en terre sainte, tant la peur de cette peste était grande. Et ceux qui osaient par courage ou par inconscience venir au secours des mourants ou des morts étaient eux-mêmes rapidement réduits à leur triste sort. Le glas ne sonnait plus que pour quelques cortèges funéraires vidés des parents et des amis de l’enterré. Les églises étaient désertées et furent bientôt closes sur l’ordre du roi pour éviter la pestilence. Toutes processions ou cortèges étaient abolis.
     Tout d’abord éperdus sous le joug de ce fléau envoyé par Dieu, le roi se désolait dans son palais, sans savoir comment porter remède à ce mal inconnu. Ses conseillers étaient aussi impuissants que lui et incapables de lui prodiguer de précieux avis, car leur opinion changeait chaque jour comme girouette au vent mauvais. Leur incapacité n’avait rien amoindri de leur arrogance et tous se déchiraient en opinions diverses qui ne faisaient qu’ajouter à la confusion. Finalement, le prévôt de Paris, qui régnait sur les sergents du roi, s’agenouilla devant lui, et lui fit entendre qu’il fallait agir au plus vite.
Les messagers venus de Lombardie apportaient chaque jour des nouvelles effrayantes d’Outremont car les Lombards, qui avaient été punis les premiers de leurs péchés, mourraient par milliers dans les rues de Milan et de Plaisance. Afin d’empêcher la mortalité de se répandre dans toute la péninsule, les consuls de ces villes avaient ordonné à leurs habitants de rester chez eux, abandonnant leurs habitudes de lucre et de luxure, pour se retirer de la vie mondaine et se confiner comme le fait le reclus ou la recluse dans son reclusoir. Les porteurs de missives insistaient auprès de Notre Sire afin qu’il suive ces sages conseils, mais le roi hésitait à enfermer ses sujets, si prompts à la révolte, dans leur maison où ils pourraient tramer entre eux toute sortes de complots. Cependant, l’insistante parole du prévôt de Paris finit par l’emporter car les médecins et les astrologues qui avaient eux-aussi envoyé des messagers en Lombardie, avaient reçu entre temps les conclusions des maîtres et docteurs des universités de Bologne et de Padoue, qui imploraient leurs confrères de protéger les sujets du roi de France avant qu’il ne soit trop tard, car pour eux, les portes de l’enfer s’étaient ouvertes. Aussi le roi s’en remit à leurs sages conseils et le prévôt fit crier par tout le royaume de se cloîtrer chez soi sur ordre du roi et, sous peine d’amende profitable.
Mais quelques riches oisifs, qui possédaient un palais ou une demeure à la campagne, se mirent aussitôt à fuir Paris et firent venir chevaux et charrettes pour emporter leurs trésors dans les campagnes, bravant l’ordonnance du roi et au grand mépris des pauvres paysans qu’ils finirent par infester en leur amenant la contagion. Ces insouciants n’en avaient cure et menaient dans leur confortables abris une existence oisive, source de tous les péchés. Certains avaient amené avec eux jongleurs et ménestrels pour les divertir. D’autres s’abîmaient dans la goinfrerie et l’ivrognerie, et à bien des vices dont la morale m’interdit de parler. Les plus sages restèrent chez eux à méditer sur la vanité de ce monde, tout en se préservant de la foule, afin de résister à la tentation de la fuite.
     Certains en appelaient à Dieu et d’autres avaient foi en les médecins et les astronomes, mais ces vénérables savants se montraient bien incapables. Jamais de mémoire d’homme, personne n’avait connu une telle peste et personne n’en connaissait le remède. Les uns disaient qu’elle venait de l’impureté de l’air et préconisaient des fumigations d’herbes odorantes, mais bientôt, ils furent convaincus de l’inefficacité de ce remède. D’autres recommandaient de s’éloigner de toute présence humaine et de garder la chambre en attendant la belle saison d’été qui viendrait à coup sûr chasser ces miasmes mortifères. Mais l’été était encore lointain et le peuple s’impatientait. Les professeurs de l’université de Paris, consultés par le roi et ses conseillers, se vantaient d’avoir découvert un jour des médecines miraculeuses, qu’ils condamnaient le lendemain, comme obsolètes. Chacun plaidait sa cause après du roi qui ne savait plus à quel saint se vouer. Comme les processions étaient interdites ainsi que les sanctuaires, les chrétiens ne pouvaient plus se placer en la sauvegarde des saintes reliques et bénéficier de leurs pouvoirs miraculeux. Oublieux de soigner les malades, on vit bientôt les médecins se déchirer entre eux en de stupides querelles. Les partisans d’Hippocrate et ceux de Galien s’invectivaient en public. L’université de Paris et celle de Montpellier se lançaient des anathèmes tandis que l’épidémie se propageait dans tout l’Occident et faisait la richesse des charlatans, vendeurs d’onguents et de médecines qui, s’ils ne tuaient pas les crédules qui les achetaient à prix d’or, ne les guérissait pas.
     En Provence, dans la cité de Marseille, propice aux pestes en raison de son commerce avec les pays de Barbarie, fort sujets aux épidémies de toute nature, un mage de grande renommée, vieillard sacré aux longs cheveux et à la barbe blanche, semblable au savant Merlin de glorieuse mémoire, se mit à proclamer par tout le royaume qu’il avait découvert une potion capable de soigner les pestiférés et de mettre fin à la terrible mortalité. Dans leur grande frayeur, les Provençaux accoururent vers lui, formant une longue procession devant l’hôpital dont il était le maître, l’implorant de leur dispenser ce remède miraculeux. Ses admirateurs se pressaient jour et nuit pour le vénérer tandis que le bon mage, malgré son grand âge, ne ménageait pas ses efforts.
Jaloux de son succès, les maîtres ès médecine de l’université de Paris voulurent l’empêcher de pratiquer sa charitable action et le calomniaient de la plus vilaine façon. Mais il ne répondait pas à leurs paroles venimeuses et se contentait de soigner le peuple marseillais et de conseiller à tous de prendre sa médecine. Autant clamer dans le désert, car les maîtres parisiens, qui s’imaginent qu’il n’y a de science que dans leur orgueilleuse cité, vouée au diable, voulurent à tout prix de l’empêcher de parler au roi et à ses conseillers, mais le souverain se rendit à Marseille et fut convaincu de sa sagesse. Cependant, le roi n’osait point contredire l’université. Aussi le peuple de France était troublé et ne savait plus qui croire. Ainsi au mal du corps vint s’ajouter le trouble des esprits.

 

     Tandis que le royaume de France s’interrogeait, la Lombardie sombrait dans la terreur. La mortalité y était effrayante et chacun se terrait chez lui tant la contagion était dangereuse. Puis, ce fut le tour des royaumes d’Aragon et de Castille, peuples malheureux aux rois trop impuissants pour se porter aux secours de leurs sujets. Les plus sages des Français comprirent bientôt que la tourmente qui s’abattait sur les peuples voisins ne tarderait point à en faire autant sur leur pays. Les ambassadeurs du roi, revenus de ces contrées, racontaient des scènes apocalyptiques et préconisaient toutes sortes de précautions, déjà adoptées par elles. Ces paroles de vérité ne furent guère entendues par les puissants ; seule l’impératrice de Germanie y ajouta foi et fit crier, dans tout l’empire, bulles et ordonnances afin que ses sujets se préparent à la sinistre invasion. Et de fait, les Allemands furent beaucoup moins touchés par la contagion. Le favori de la vieille reine d’Angleterre, un homme aussi perfide qu’insouciant, clamait à corps et à cris que cette vilaine peste ne franchirait pas la Manche. Mais Dieu sait châtier l’arrogance de ce peuple démoniaque, si bien que le favori fut parmi les premiers à tomber malade, dont il guéri alors que tant de bonnes gens de ce pays périrent par sa faute !
Les médecins lombards avaient remarqué que tous les humains ne succombaient pas de la même façon. La colère de Dieu s’abattait sur les uns et ménageaient les autres. Les hommes mourraient plus que les femmes, et les enfants n’étaient guère touchés par la peste, car leur âme innocente les protégeait de l’infection : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » (Marc, 10, 13-16). Mais pourquoi Notre Seigneur protégeait-il les filles d’Ève plus que les fils d’Adam, ce sexe faible et induit à la tentation, nul ne le comprit, bien que certains disaient qu’elles s’étaient vouées au diable et se protégeaient par des sacrilèges.
Au contraire, les vieillards, usés et accablés d’autres maux, offraient une proie facile à cette peste inédite et mourraient par milliers. Cependant, l’ange de la mort ne faisait aucune distinction entre les grands et les pauvres, à l’exception des hérétiques d’Alsace, des nobles et des bourgeois, châtiés pour avoir pratiqué le péché de gourmandise et d’ivrognerie. Et par une ruse du démon, avant de les envoyer au tombeau, la maladie les privait de l’odorat et du goût par lesquels ils avaient péché. Juste châtiment pour ce vice si répandu parmi les humains, et plus particulièrement dans le royaume de France, comme s’en désolent les autres nations chrétiennes qui se plaisent à citer le proverbe biblique (23,2021): « Ne figure pas parmi les buveurs de vin, parmi ceux qui font excès de viande, car l’ivrogne et celui qui se livre à des excès s’appauvrissent, et la somnolence fait porter des haillons. »
     Finalement, les injonctions des maîtres de l’université de médecine de Paris convainquirent le le roi de France de promulguer une ordonnance pour mettre fin à la contagion, mais bien trop tard, et sans pouvoir sauver une grande partie de ses sujets, tandis que les médecins se résolurent à mettre fin à leurs querelles pour se porter auprès des malades. Comme en temps de peste, ils se mirent à porter l’un de ses masques au nez pointu qui protège de la contagion. Mais il n’y en avait pas assez pour le peuple et le prévôt les réservait à ses sergents et ses gens d’armes, provoquant la colère des pauvres gens qui se sentaient abandonnés. Pour se protéger de ce mal mystérieux, les malades et les gens sains ne disposaient que d’un maigre bâillon à placer sur leur nez et sur leur bouche. Aussitôt, le moindre bout de toile devint un véritable trésor que chacun s’arrachait à prix d’or et la moindre guenille devenait une fois encore le privilège des riches.
     Redoutant les émotions populaires encore plus que l’épidémie, le roi de France se résolut à proclamer le Grand Confinement. Chacun devait s’enfermer de jour comme de nuit dans sa demeure et n’en sortir à aucun prix, sous peine d’une amende. Riches et pauvres se mirent alors à vivre comme des moines, cloîtrés entre quatre murs, tandis que les maisons des pestiférés étaient abandonnées. Les Parisiens avaient grande pitié de ne plus pouvoir hanter les tavernes des halles de la rive droite ou celles du Quartier latin. Il était aussi prohibé de fréquenter les auberges qui étaient vides car nul aubain ni forain ne devait résider dans tout le royaume. Il fut aussi interdit de quitter ville et village pour des cieux meilleurs. Afin de ne pas mourir de faim et de soif, les habitants avaient permission de se rendre aux puits et aux halles, mais toutes les autres boutiques devaient être fermées par ordonnance royale.
     C’est alors que l’on vit, chose incroyable, les rues de Paris se vider et tous les bruits de la rue firent silence comme à l’approche d’une armée d’assiégeants, Mais, O douleur, le cruel ennemi qui s’apprêtait à l’envahir demeurait invisible. Désormais, chacun avait peur de son ombre et ne faisait plus crédit à personne. Les parents craignaient leurs enfants et les enfants redoutaient père et mère. Les jeunes abandonnaient les aïeux, les hommes leurs épouses et quand une pauvre âme s’aventurait dans la rue en quête de sa pitance, celui qui la croisait, s’écartait violemment de ce fantôme. Ces jours de pénitence étaient un dur carême pour les malheureux qui, penchés à leur fenêtre, écoutaient chaque jour les crieurs de rues égrener au soir la longue litanie des noms des malades morts de la veille. L’ennui et le dégoût ne l’emportaient pourtant pas sur la peur, une terreur extrême qui les hantaient jour et nuit. Mais après quelques temps, la stupeur de cette vie inconnue et pratiquement réduite au néant, fit place aux réactions les plus contrastées. Des âmes courageuses refusèrent de se soumettre à l’ennemi qui les attaquaient et se vouèrent au soin des malades et des vieillards abandonnés dans leurs hospices. Ce que voyant, ceux qui les regardaient partir chaque matin au combat, se mirent à les applaudir et à chanter leur louange chaque soir à la tombée du soleil. D’autres s’affairaient à confectionner les précieux masques qu’ils distribuaient à chacun, sans aucun esprit de lucre. Bénis soient ses braves gens que le Seigneur saura récompenser. D’autres utilisaient leur art pour consoler les malheureux par leurs chansons et leurs tours de jongleurs. Les voisins se prêtaient aide et attention oubliant leur méfiance naturelle.
Le roi de France, qui craignait la révolte et se confinait dans son palais, reprit alors courage et finit par se porter, enfin, au secours de son peuple. Les grands et les riches, confondus par la détresse du peuple, vinrent aussi à résipiscence. Ceux qui étaient des loups se firent agneaux et abreuvèrent les petits de mille promesses. Pour le bien de leurs âme noircies par d’innombrables péchés, ils puisèrent dans leurs bourses l’or et l’argent qu’ils avaient accumulés depuis des années. Et l’on vit, chose merveilleuse, l’impératrice de Germanie ouvrir ses coffres à tout venant et le roi de France promettre de l’argent qu’il n’avait pas à telle ou telle corporation, en attendant que la tempête s’apaise. Mais le métal précieux ne suffisait plus à apaiser la colère de ses sujets, frappés par l’incurie qui régnait au sein du palais.
     Enfermés dans leurs modestes demeures, les ouvriers de bras et les compagnons étaient condamnés à une longue inaction qui les condamnés indéfectiblement à la misère. Leurs maigres trésors fondaient comme neige au soleil en ce printemps radieux. Seuls les paysans s’activaient dans les champs, loin des miasmes de la ville. Mais les autres travailleurs n’avaient pas cette chance ; tous craignaient autant l’avenir que le présent, car ils ne pourraient échapper à un terrible dilemme : rester chez eux pour y mourir de faim ou se risquer au dehors pour y succomber à la peste. Tel était le jeu cruel auquel Dieu, dans son courroux, infligeait à ses créatures. « Ils périssent par le souffle de Dieu. Ils sont consumés par le vent de sa colère. » Job, 4-9.
La belle saison était si belle, comme depuis longtemps on n’en avait jamais vu, mais personne n’en profitait car il était trop périlleux de sortir de sa maison par peur de l’épidémie et des sergents du roi qui n’avait qu’une hâte, celle d’infliger une amende extraordinaire. Avril touchait à sa fin dans une solitude pesante, quand le roi fit savoir à ses sujets qu’il méditait sur la question de mettre une fin à leur calvaire. Dieu en avait-il fini de nous punir ? Les astrologues prédisaient une meilleure conjonction des planètes, car un air purifié s’engouffrait dans les rues désertes. Et, en vérité, la pestilence semblait se lasser de pointer ses flèches empoisonnées sur les hommes et les femmes du royaume de France.
     Comme réveillés d’un songe, tous reprenaient espoir et se demandaient à quelle date, on mettrait fin à leur supplice. Finalement, le souverain fit crier par les rues et les places, la date du déconfinement, qui avait été choisie après moultes considérations. Ce serait le lundi 11 mai, fête de la bienheureuse, vierge et martyre, Estelle, qui répandait sa sainte lumière sur les cœurs enténébrés. Les dévots lui adressèrent des prières ferventes et les femmes lui tressèrent des couronnes de fleurs de lys blancs.
Mais, bientôt, s’élevèrent des noises parmi le peuple de France, si prompt à la querelle. Les uns s’interrogeaient sur le choix d’une telle, date. Le roi avait-il reçu un message de Dieu ou bien étaient-ce ses médecins qui la lui avaient conseillée ? Les pleutres disaient qu’elle était trop précoce et qu’ils préféraient se cloîtrer dans leur demeure car le danger des miasmes n’était pas encore dissipé. Les autres, plus hardis, se prirent à rêver d’un futur souriant, se promettant maintes ripailles à la taverne.

 

Sophie BROUQUET

 

 

     GBP  (Jeudi, 28 mai 2020        #157

 

 

Bec De Canard


Becqueter des mots alarmants
Encercler un visage haletant
Crachouiller des sons déconcertants
De toute façon des cancans
Enfin réservés aux soignants
Comme la complainte des résistants
A chacun la couleur du moment
Nul ne sait goûter l'instant
A vouloir aller de l'avant
Respirer en prenant son temps
De toute part des fans.

 

 

Mirliton  (Dimanche, 24 mai 2020        #156

 

 

Azimuth 270°


Privé d'amer
Rêveur transi
D'un ici-gît
Retardataire

Pour tout sextant
Juste courir
Au souvenir
Des voies d'antan

Mettre à la voile
Et pour le Nord
Reste une étoile
Avant l'aurore

O hisse hé ho
Ma bonne étoile
C'est le grand beau
Hissons la voile!

 

 

 JLM   (Jeudi, 21 mai 2020        #155


Dans cette période déjà estivale côté météo,
entre poursuite raisonnable du confinement
et amorce tout aussi raisonnable de déconfinement
sentiment bizarre de sortir d'une période
sans vraiment entrer dans une autre...
sorte d'"ultime at home"

Si nous regardons le calendrier, nous approchons
des dates de la traditionnelle fin d'année de l'UTL
dans une configuration confinée innattendue...
Sans doute certain(e)s auront mille idées
pour marquer le coup de façon à
un peu masquer le coût ...
de ce qu'aura été cette
privation du pluriel,
cette singulière
privatisation !

Restent les boîtes à idées,
les idées Emma bleues,
les temps suspendus,
les cahiers de vacances
comme autant de labos
de l'UTL TB de demain...


Portez-vous bien !

 

 

Stan   (Mercredi, 20 mai 2020        #154


Redémarrer autrement…
        Nous constatons ici et là, par le biais des médias papier ou numériques, émerger un désir, et sans doute une volonté, de mettre à profit la crise sanitaire pour réfléchir au passage à un monde où nous prendrions en compte ce que nous devons à la nature et à ce qu’il y a de meilleur dans l’humanité.
Il ne s’agit là ni de penser un paradis sur terre inéluctablement condamné par la part d’aléa que comporte notre destinée, ni de réfléchir à une stratégie globale que ses caractéristiques de marche forcée enverraient sur la touche.
Et si les avis autorisés restent de tout premier intérêt, nous autres, adhérents/intervenants de l’Université du Temps Libre de Tarbes et de la Bigorre, ne devons-nous pas penser par nous-mêmes à ces changements?
Il ne fait pas de doute que non seulement les médias « main stream » mais surtout les instances que ces médias représentent pèseront du poids de leurs moyens pour imposer la prévalence de l’économique sur la nature et donc sur l’humain qui en est partie prenante.
Pourquoi se décourager ? Pensons à nous, pensons à ceux qui nous suivent. C’est la réflexion qui permettra d’infléchir notre course et nous détenons bien sûr un levier conséquent : le refus.
Nous pouvons inaugurer le redémarrage de l’UTL TB, entre autres, sous les auspices de cette réflexion, je le propose de façon anonyme parce que je ne conçois pas qu’elle m’appartienne en quoi que ce soit : cette réflexion nécessaire, c’est celle de tous et de chacun. Je souhaite à titre personnel que l’UTL TB n’en fasse pas l’impasse, et si les administrateurs en retiennent le principe je participerai à ce travail au même titre que chacun de celles et ceux qui le partageront.

 

 

Mirliton   (Lundi, 18 mai 2020        #153
Merci
De me croire assez digne,
Chère vieille peluche,
De ces aimables lignes
Qui coulent de ta ruche.

 

 

L'ours des Pyrénées   (Dimanche, 17 mai 2020        #152

 

Mirliton, Mirliton, je t'ai réentendu!
Tes poèmes, sais-tu, étaient pour moi du miel.
Trop longtemps, à mon goût, cette voix s'était tue.
Te voilà revenu, c'est pour moi essentiel.

Les Muses t'ont aimé, tu es donc un élu.
Bonheur vif et fugace au goût d'éternité,
A nous de le saisir quand il est dévolu,
Nous avons avec lui beaucoup d'affinités.

Du monde matériel méprisons la bassesse!
Même un ours, Mirliton, goûte la poésie.
En rêvant avec toi nous aurons la sagesse,
Toi, cet heureux mortel que les dieux ont choisi.

 

 

Colette Favez    (Samedi, 16 mai 2020        #151

 

Merci à toutes les personnes qui m'ont répondu, apporté leur aide, leur sympathie; après vos appels j'étais très émue.

Merci  à tous les membres de l'utl.

 

 

 

Mirliton   (Vendredi, 15 mai 2020        #150

 
Le bonheur
Il y a, tout près de l’étang,
Un bosquet aux ombres légères
Où je m’étends, nonchalant
Et rêveur, parmi les fougères.

Un nuage effleure la cime
Des grands arbres aguicheurs
Et les nids de tiédeur intime
Débordent de cris piailleurs.

N’est-il temps pour la vie qui passe,
Vite ou sans hâte, de nous dire
Que le bonheur de l’instant fasse
S’éterniser notre sourire ?

 

 

Colette Favez    (Mardi, 12 mai 2020        #149

 
UNE PERSONNE DEVAIT ME CONTACTER  AFIN QUE JE PUISSE MIEUX LIRE AVEC MON ORDI.

VOICI MON N° DE TELEPHONE  05 62 44 17 35  FAYEZ COLETTE - MERCI

 

 

Yoli    (Lundi, 11 mai 2020        #148


Bonjour petite Emma,
Je suis heureuse de te retrouver sous des auspices plus favorables et je l'espère, toujours en forme,
bien soignée par ton maître.
11 mai 2020 : enfin le déconfinement ! Ce n'est qu'une première étape vers la liberté, encore relative.
Rester prudents demeure la priorité, partout, malgré notre intense souhait de retrouver notre vie d'avant,
pour ce qui en était le sel.
Les cours de l'Utl tels que nous les connaissions et qu'une lueur d'espoir nous font entrevoir dans un avenir plus ou moins proche restent encore une de nos interrogations.
En attendant des jours meilleurs sans Covid 19, la solution la plus sage est de nous comporter avec  la plus grande prudence car aucune vie ne peut être remplacée .
Adaptés aux circonstances des temps que nous traversons, évoquer ces vers de Jean de La Fontaine:
"Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage "
me paraît exprimer un dénouement heureux.
Alors, patience, prudence , courage et espoir doivent jalonner notre chemin .
Bien amicalement.

 

 

Patrick G    (Lundi, 11 mai 2020        #147
Billet d’humeur n°9 d’un jour du temps, celui du temps suspendu ou d’un autre.
Je ne sais pas ce que, vous, vous en pensez, mais moi peut-être la même chose que vous ou pas.
Aujourd’hui, je ne saisis pas mon humeur. Ou plutôt , il me semble en ressentir plusieurs.
Humeur philosophique . Aujourd’hui billet n°9. J’ai donc écrit neuf billets. En résumé, une Ennéade. Toutefois, encore très loin de Plotin.
Humeur mathématique. Faut-il que je démontre, preuve par neuf à l’appui, que je peux remplir une feuille blanche alors que l’inspiration me fuit ?
Humeur masquée. En effet, le déconfinement, c’est maintenant avec l’ouverture du bal masqué. Nous ne reconnaîtrons personne, à l’exemple d’une voisine, masquée, rencontrée un jour à la boulangerie. Pourtant, elle n’avait en rien l’air d’une Ma Dalton s’apprêtant à attaquer une diligence moderne tirée par des chevaux Alezan.
Humeur culturelle. Bien sûr, eu égard aux neuf Muses. Il peut m’être agréable de caresser Calliope ou Erato. En tout bien tout honneur, évidemment. Et nous qui écrivons dans ce journal du temps suspendu, deviendrons-nous  maintenant de fidèles auditeurs de l’émission « Le Masque et la Plume » ?
Toutes ces humeurs me donnent le tournis. Je m’endors en écoutant le soleil se coucher le soir à marée basse sur les îles Chausey dans l’admiration du clapotis de l’eau et de la brise marine effleurant le sable et les rochers.
Nous vivons une époque moderne mais certainement très troublée.

 

 

GBP    (Lundi, 11 mai 2020        #146

 

Bonjour à tous mes confinés
Je suis le virus tant détesté
Nul n'a besoin de me présenter
Tout le monde connait ma notoriété.

Je suis l'ennemi juré de la santé
Je touche tous les milieux de la société
Parce que vous m'avez sous estimé
Je n'en sors que plus renforcé.

Mais c'est vous, qui m'avez partagé
Car vous n'avez pas voulu m'écouter
De votre proximité vous m'avez disséminé
Maintenant vous l'avez tous inhalé.

Qui aurait pu imaginer que cette bière, appréciée
Par Chirac maintenant décédé,
Donnerait son nom à ma morbidité
Et ferait mon incontestable célébrité.

Venu de Wuhan oû je suis né,
A l'aide des baguettes j'ai tout touché
Les chars de Xi Jimping ne m'ont pas arrété
Moi, le petit virus jusque là inconnu et non étudié.

Alors, j'ai sillonné l'Asie et la Méditerrannée
Pour ensemencer l'Italie, qui, pour me fêter
Les pâtes de Marco Polo m'a réservé
Et de son folklore je me suis imprégné.

Cologno, dans ma Lombardie très affectée
L'épicentre de ma pandémie avérée
Venise a survécu à la montée des eaux ingurgitées
Mais m'a englouti dans ses canaux sacrés.

J'ai donc décidé d'aller en France proliférer
Et déguster toutes ses spécialités
De la choucroute au cassoulet,
mais sans trop gôuter au magret.

De l'Est oû je me suis révéillé et explosé
Sur les ordres de Macron aux yeux glacés
Sommé de dire la vérité à tous ses administrés
Tout le monde dans l'hexagone s'est claquemuré.

Qui n'a rêvé d'être aussi vénéré, crié, chanté
Qui aurait pu imaginer aménager un TGV
Et des hélicoptères affréter
Pour mieux me délocaliser et m'exporter.

J'ai chevauché l'Espagne qui m'a fortifié
Dans ses torils, ses banderillas m'ont piqué
Mais dans mon habit de lumière, carapaçonné
Je résiste à la ferveur de tous les "olé"

Les grands de ce monde ne sont pas oubliés.
Le Prince Albert sur son rocher, non épargné
Manu Dibango dans son saxo, m'a ingéré
Et Forrest Gump en Australie j'ai rattrapé

Le Pape,sa Sainteté, dans son Vatican confiné
Contemple la place Saint Pierre, de ses fidèles, vidée.
Et Bernadette, dans sa grotte cloîtrée
Continue de prier pour me déloger.

J'ai cotoyé Queen Elizabeth qui n'a pas voulu me contracter
Du Prince Charles que j'ai contaminé
A Boris Johnston, qu'il a fallu réanimer
Même du Brexit on n'entend plus parler.

Et Christophe a fini de crier Aline, et de pleurer
S'en est allé par une porte dérobée.
Et "ces Gaulois ils sont fous" qu'Uderzo dessinait
Qui d'un coup de crayon, a rejoint son Goscinny inhumé.

Au gré du vent,je suis allé submerger
L'Inde et son Taj Mahal tant admiré
Même Nehru et Gandhi se retourneraient
Sur ces ruelles dépeuplées.

Mais, de l'autre côté, avec sa mèche relevée,
Trump résiste en toute impunité
Et a tendance à me sous estimer
En criant à mon insignifiante toxicité.

Bolsonaro, sportif invétéré, lui, préfère caracoler
Dans les rues de Rio et sur Copacabana se pavaner
Laissant les favellas pleurer ses défavorisés
Qui ne peuvent, par leur proximité se protéger.

De Bashar à Poutine, ils m'ont baillonné
Obligeant les troupes de l'opération Chammal à être rapatriées
Quant à l'Afrique et son soleil recherché,
Il faudrait s'inquiéter car, trop mal équipée.

Même Kawasaki le japonais,a enfourché sa moto renommée
Pour me transporter sur des enfants m'ayant cotoyé.
Mais rien n'y fait
Je suis toujours au centre de tous les méfaits.

Tout le monde s'est cristallisé sur ma souveraineté
J'ai pris le pouvoir sur ce monde affaibli et appeuré
Le peuple exhalté commence à se soulever
Et crier Non aux libertés confinées.

Des docteurs de grande renommée, tel Raoult ce marseillais tant décrié
A Michel Cymes si médiatisé
M'étudient à la loupe et commencent à me percer
Au travers de médicaments toujours contreversés.

De ces rues désertées de tout badeau intrigué
Vidées de toute activité, je ne peux plus me balader
Ne restent que les ambulanciers et les policiers
Qui maintiennent l'ordre et la sécurité.

Des masques de toutes formes et couleurs confectionnés
M'empêchent de m'insinuer et me dissimuler
Dans ces trachées qui jusqu'alors bien aimées
Combattent et refusent de continuer à m'héberger.

J'ai bouleversé toutes les familles, obligées de se réorganiser
Du temps partiel au télé travail, on doit composer
L'école à la maison ou la reprise des cours aux métodes contestées
Et pour lutter contre l'inactivité, du sport et des concerts improvisés.

Mais Philippe, le premier ministre des Français
A négocié le 11 mai pour m'exterminer
Et me réserve une carte de France allégée
Car toute l'économie s'est effondrée.

Alors, devant tant de beautés de masques si convoités,
Je ne peux que m'incliner et, désabusé
Sans la force d'un souffle expiré
Je m'abandonnerai et m'éclipserai au gré du vent d'été.

Mais, peuple révolté, évitez de me tenter
Car je saurai vous retrouver
Et sans souci me retourner
Venir vous revisiter et vous infester.

Pour avoir jeté ces quelques mots sur ce bout de papier
Je vous invite en me lisant, à vous cacher le bout du nez
Avec un de ces masques colorés
Car demain c'est le 11 mai.

 

 

Odile Desthomas    (Dimanche, 10 mai 2020        #145

 
       Nous avons été confiné pendant 55jours, ce fût long, pénible, parfois un peu stérile mais nous sommes à la « délivrance ». Ces mots de « 55 jours » m'ont fait pensé à un film qui a eu un certain succès, « Les 55 jours de Pékin » raconte l'enfermement d'un groupe d'occidentaux et de diplomates (11 pays dont la France) dans la zone extra-déterritorialisée des concessions de Pékin en 1900.
Attaqués par « les Boxers », groupe secret de fanatique de chinois, soutenu en sous main par l'Impératrice Tseu-Hi qui voulait retrouver un peu d'indépendance de la Chine vis à vis des diktats des puissances étrangères. Je vous le fait très court. Mais heureusement, l'Oncle Sam est intervenu en la personne de Charlton Heston, qui venait de gagner une gloire quasi mondiale dans Ben Hur.
Je ne sais pas si le film est bon, je ne l'ai pas vu. Ce qui est intéressant, c'est les dessous du film. Il a été tourné en 1962, la grande période hollywoodienne qui nous inonde de films martiaux à grand spectacle où se sont toujours les américains qui gagnent. Nous sommes 16-17 ans après la 2 ème guerre mondiale, le pays est encore auréolé des victoires contre le nazisme et l'empire japonais. Le spectre de la guerre du Vietnam n'est pas encore là et Kennedy est  président des Etat-Unis. L'empire soviétique c'est refermé sur lui-même, le mur de Berlin a un an.
Le réalisateur est Nicholas Ray ( JohnnyGuitar, La fureur de vivre,...) homme chevronné doit cependant géré sur le plateau Ava Gardner, qui joue le rôle d'une comtesse russe, forcément fantasque, provocante, est un peu incontrôlable car elle a de sérieux problème d'alcoolisme et la mésentente  avec C. Heston est si patente que le scénario est modifié et qu'ils feront peu de scènes ensemble. La triste fin, assez rapide de l’héroïne s’explique peut-être par la volonté des réalisateurs d’en finir au plus vite avec la remuante actrice.  D'ailleurs, N. Ray, épuisé confira la fin du film à son ami Andrew Marton avec qui il avait fait « Les mines du roi Salomon »
David Niven, en ambassadeur britannique est toujours aussi bon.
         La ville de Pékin, et une partie de la Cité Interdite fut reconstituée sur plus de 100 hectares à Las Rozas de Madrid, dans les environs de Madrid. De nombreux Chinois d'Espagne et d'Europe furent engagés comme figurants .
« Les 55 jours de Pékin » est ainsi une très belle fresque épique de 2h30 qui se suit sans ennui, grâce au grandiose de ses décors, à ses scènes d’action et au talent de ses acteurs, les très nombreux figurants compris.
Aujourd'hui, il pleut alors « A vos cassettes, comme disais Jean Christophe Averty »
Continuez à prendre soin de vous.

 

Dany    (Dimanche, 10 mai 2020        #144

    

     Le petit chat ne reviendra pas. Dans l'avenue du bois à Aureilhan, il doit passer vingt à trente voitures par jour en temps normal, et dix fois moins depuis le mois de mars. Eh bien il a suffi d'un seul véhicule pour mettre fin à cette petite vie. Ce pauvre minou ne devait pas être chanceux, il a traversé au mauvais moment.

Je sais bien qu'il y a tant d'autres malheurs plus graves, mais je voulais lui dédier ces quelques mots.

 

 

GBP    (Samedi, 9 mai 2020        #143

 

Acrostiches de nos accompagnateurs de montagne


RAIF
Ravi de ses belles Pyrénées
Armé de ses grands bâtons dorés
Il va de son âme passionnée
Flirter avec sa grande beauté.

MICHEL
Muri par tant de belles années
Il parcourt ses hautes Pyrénées
Comme un cabri en liberté
Haletant le long de ses sentiers.
Et de ses conseils bien écoutés
La rando est toujours magnifiée.

ANDRE ET ODILE
A eux deux, dynamiques à souhait
Nous montrent les chemins de randonnée
Dans toutes nos verdoyantes vallées.
Racontant la nature animée
Et de jolis contes enchantés.
On les aime sans jamais compter
Des Cévennes à nos Pyrénées
Ils nous transportent vers les sommets
Lumineux de générosité
Et de leur grande complicité.

Acrostiche d'Annie Amer
ANNIE
Armée de son superbe Lumix
Nantie de son esprit créatif
Nul ne peut rater son objectif.
Imageant photos et négatifs
El' crée des ateliers attractifs.

 

 

 

Colette Fayez    (Jeudi, 7 mai 2020        #142

Bonjour  à tous, peut-être quelqu'un de fort en informatique  pourrait me trouver une solution simple
pour que je puisse encore rester en contacte avec l' utl  sans  voir  beaucoup  en  plus de l'isolement


géSnéral  je dois me battre  pour voir  aussi  merci  a tous    C FAYEZ SI VOUS me répondez juste sur la message  le reste  je ne peut  l ire   05 62 44 17 35     Colette.FAYEZ@ORANGE,fr

 

 

VIEUX CHIBANI    (Mardi, 5 mai 2020        #141

 

 

     J'ai lu, je dois dire avec un amusement certain, le billet du Père Siffleur et surtout les réactions qu'il a suscitées. Peut-être que ce matin là, l'auteur avait avalé son café de travers … on peut se poser la question.
Cependant au-delà des règles de la bien-pensance , de l'entre soi toujours aussi confortable,  le Père Siffleur a le mérite de poser le problème de l'utilisation de la communication numérique, sujet complexe et d'actualité.
Le confinement n'est pas synonyme d'anesthésie générale et n'empêche ni de réfléchir à des sujets touchant notre civilisation ni de défendre certaines idées personnelles.
Au fond, Le Père Siffleur, un brin dérangeant, siffle peut-être plus juste qu'il n'y parait.

 

 

 

Jacqueline Legée     (Lundi, 4 mai 2020    #140

 

 

 

Bonjour Marceline,

 

   Confinement  en Patagonie  humoristique où habite une de mes filles

 

 A transmettre à tous ...sur le journal ...

 

bien cordialement 

 

 

     

Dany     (Lundi, 4 mai 2020        #139


     Le petit chat des voisins a disparu. C'était ma seule compagnie,  il venait me voir quand les voisins travaillaient, avant ... Depuis le début du confinement, je ne le voyais plus beaucoup, il avait ses chers humains et n'avait plus besoin de moi pour lui faire des câlins. Cependant il est quand même venu occuper son fauteuil attitré quelquefois pendant ces six semaines ( ou sept, je ne sais plus depuis combien de temps nous sommes reclus ). Hier la voisine est venue frapper à ma porte pour savoir si je l'avais vu. Pauvre petit chat, encore si jeune, qu'a -t-il pu advenir de lui ? Il me manque, je vais finir par parler aux plantes vertes... ah non,  je n'en ai pas, elles meurent dès qu'elles entrent chez moi. Pour m'occuper, je vais me replonger dans les exercices de maths, et quand je serai plongée dans des a/b = k et des racines de nombres à 4012 chiffres, peut-être entendrai-je un petit "miaou" autoritaire qui voudra dire " ouvre-moi la porte, je veux des croquettes et le fauteuil".

 

 

Stan     (Dimanche, 3 mai 2020        #138
Toute relation de faits qui ne respecte pas la forme du rapport de police est une pure fiction.

Perdue de vue.

  Il courait le long d’une  falaise tout en suivant des yeux la fille qui nageait en contre bas.  La brise thermique avait forci.  Elle essayait de revenir vers une crique minuscule. La houle était plutôt forte, ses mouvements devenaient saccadés. Elle l’aperçut et se mit à crier, il crut entendre son prénom et s’arrêta. A cette distance, il ne distinguait pas grand chose d’elle. Elle disparut sous l’eau, émergea et disparut à nouveau. Il sentait battre les veines dans son cou. Elle se noyait. Il regarda le ressac qui écumait sous la falaise,  la hauteur lui parut vertigineuse, une impulsion le jeta dans le vide. Il poussa un cri et sentit qu’on lui prenait le bras. Il se réveilla en sueur, sa femme s’inquiétait : « Qu’est-ce que tu as ? – Rien, rien, un mauvais rêve, rendors-toi... ».
  Le lendemain, ils prirent leur café en parlant du confinement. De quoi d’autre aurait-on bien pu parler en ce moment ? Il préféra ne pas parler de son rêve. A quoi bon ? Et puis, cette fille qu’il n’avait pu sauver de la noyade... Il l’avait bien connue, et parle-t-on à sa femme de ses anciennes relations ?  Il revoyait la plage de leur rencontre, l’été 64, les  jeunes espagnols qui tournaient autour des vacancières dont les « grises » surveillaient la tenue… Gare aux soutien-gorge dégrafés ! C’est dans l’eau qu’ils flirtaient. Quel meilleur endroit, en public, pour abriter des regards leurs émotions ?
  Les vacances passées, ils s’écrivaient des lettres enflammées. La jeunesse n’est pas aussi inconséquente que les adultes le prétendent. D’ailleurs, ils s’étaient revus dans cette ville universitaire où elle habitait avec son père divorcé. Il aimait ses yeux et cette façon de passer la pointe de sa langue sur la lèvre supérieure quand elle riait. Elle était fantasque et tendre et le tourbillon de la vie étudiante les avait éloignés et rapprochés l’un de l’autre sans qu’ils se départissent d’une amitié amoureuse. Engagés dans leur vie professionnelle, ils s’étaient perdus de vue.
  Il alluma son ordinateur et tapa ses nom et prénom en guise de requête. Il obtint deux profils qui n’avaient rien de commun avec elle. Il changea plusieurs fois de moteurs de recherche. Rien d’autre. Au bout d’une éternité, il tomba sur un article de 2014 mentionnant une certaine Lisette mais le nom qui suivait n’était pas son nom de jeune fille. Il fit remonter la page et son cœur battit plus vite : elle était bien là, en photo, avec un chapeau de paille à large bord et un corsage à petites fleurs, avec le même sourire mutin. L’auteur de l’article louait son action au sein de « Riposte laïque », une émanation du FN. Elle  était passée auparavant chez Mélenchon.  Elle était morte des suites d’une longue maladie, après s’être courageusement battue. Un engagement déroutant et des poncifs journalistiques.
   Il ne la reverrait plus dans ce monde.
  Il se serait remis à croire en un autre… Juste pour la revoir.

 

 

Lily de Lourdes   (Dimanche, 3 mai 2020        #137


Salut les Robinson!
Il y en a qui ont de la chance! Moi qui me nourris de chiches brouets, l'histoire du jambon voyageurs m'a fait rêver. Que n'a-t-il atterri sur mon île! Même sans oeuf, je pense que lui aurais dit deux mots au Bayonnais avant de me pencher sur

l' ENIGME  DU  JAMBON...

Entre nous Fanchon je comprends: ce
N'est pas bien sérieux qu'on balance
Incognito un jambon au fossé
Gras, magnifique, même pas froissé
Mais en ces temps si perturbants,
Est-ce vraiment si étonnant

De voir voler la charcutaille
Un ovni passé par la faille?

J'ai constaté qu'aux informations
A chaque jour 'y a téléportation:
Mais où donc se cachent l'arbitre,
Buzin, Raoult, le gel par litre,
Où donc sont maintenant les masques?
... Ne plus s'étonner du fantasque!

 

 

Mirliton   (Vendredi, 1° mai 2020        #136

 

11 mai 2020, au matin...

Nageur immobile sous son drap de lin,
L'anonyme dormeur d'un geste de la main
Libère ses yeux de l'écume du rêve
Où des vagues ressassaient la grève.

Il s'ébroue à l'appel de son nom
Et  sort à demi-nu, pas très fier.
Vers l'est, juste sous l'horizon,
Se tient droite et raide sa sorcière.

Il reste comme cloué à sa porte
Par une stupeur indicible.
Cette silhouette, d'une voix forte
L'exhorte à rester impassible

Et lui lance trois lames acérées
Qui viennent se ficher
Au ras de son visage, dans le bois
Qui résonne d'un "Ré-veille-toi!".

 

 

Yvette DLB (Vendredi, 1° mai 2020        #135

 

     Billet d'humeur chagrine mais néanmoins optimiste
Depuis quelques temps, je n'étais pas venue consulter le journal du temps suspendu.
La lassitude m'avait gagnée. La vacuité des jours passés me faisait détester ce temps perdu, car le temps n'est pas suspendu, il file au contraire comme l'éclair.
Les jours égrenés, les chiffres terribles  sans cesse annoncés, de regarder la télé j'ai arrêté.
Et puis, tant détestés par Père siffleur, de tous côtés, tous les réseaux sociaux se sont affolés annonçant le départ de Christophe, ce qui a stoppé net mes velléités à composer des strophes.
Jean-Laurent Cochet aussi s'en est allé et avec lui, l'envie de rimailler.
Une connaissance a partagé une terrible vidéo où l'on a mis enfin un visage sur les dizaines de soignants vaincus par le virus.  N'en déplaise au siffleur, j'ai à mon tour, partagé cet hommage tardif à tous ces professionnels tombés au combat.
Pas en vain, puisque la pandémie décroît. Les chiffres diminuent et une date, on nous octroie.
La fête de l'UTLTbé comme tant d'autres annulée, mais n'en doutons pas, peut-être fin mai, certains vont se retrouver.
D'autres, comme moi, devront patienter, pour enfin être déconfinés... en juin ?
Portez vous bien et tenez bon
A. Marie

 

 

 Yoli (Vendredi, 1° mai 2020        #134

 

L'heure est grave.
J'ai longuement réfléchi sur la disparition d'un jambon dont nous a fait part Fanchon.
Je propose très prudemment ce qui, je n'oserais pas dire est " possible " mais au moins " pas impossible "
Dans une enquête une hypothèse n'est pas une certitude.
Je rappelle que le 19 Avril c'était la fête de la petite chatte de notre cher Président.
Je la lui ai souhaitée mais j'ai oublié de suggérer du jambon pour son repas de fête, accompagné d'une joyeuse chanson, celle du jambon de Bayonne qui dit :
" Ah qu'il est bon le jambon de Bayonne
Son goût son fumet charme les gourmets..."
Et voici l'énigme du jambon !
Peut-être Emma a-t-elle eu une autorisation de sortie, masquée, en règle et peut-être a-t-elle trouvé ce jambon ?
Petite chatte hors du commun, elle aura su se débrouiller pour ramener ce jambon chez elle ?
L'énigme devient l'Enigme .
Ceci n'est évidemment qu'une piste. Du moins, si la fête s'est bien déroulée, si la bonne humeur et le rire étaient de la partie, ce jambon aura été le bienvenu.
Aujourd'hui, une nouvelle fête vient marquer notre quotidien de confinés.
          Que fleurissent en vos coeurs
          Du joli mois de Mai
         Les clochettes-bonheur
         De 3 brins de muguet.
                    Bonne journée
                     Et amitiés

 

 

 Marie-thé NONON (Jeudi, 30 avril 2020        #133

 

LES
Le sujet est difficile à aborder, il est douloureux
Et ils vont être, avec cette crise, de plus en plus nombreux
Sans ressources, tous, nous pouvons devenir comme eux
SANS
Sans travail, on ne peut avoir un toit
Avec aucune adresse à donner, pas d'emploi
Ne plus avoir la sécurité d'avoir un endroit à soi
Sans chaleur humaine, sans chauffage, beaucoup meurent de froid
DOMICILE
Devenir SDF, c'est n'avoir jamais de répit
On est dans la rue à chercher un abri
Même si on en trouve, le sommeil en pâtit
Il faut être toujours aux aguets, pour la survie
Crainte d'être volé, pour mettre ses affaires, aucun réduit
Il faut tout transporter, chercher toujours à manger
Les association apportent du café , un peu des dîners
Et il faut pouvoir changer d'habits, les mettre dans des sacs, les laver
FIXE
Faut pouvoir prendre des douches, devenir propre et le rester
Il y a des subsides données par l'Etat, pour un peu les aider
XXI ° siècle , ceci , ne devrait normalement plus exister
Et pourtant dans la rue, leur nombre ne cesse d'augmenter
DANS
Dans son malheur, le mendiant détient une richesse
Avec pour seul ami, le chien que le console de sa détresse
N'ayant pas d'adresse, le teint blafard, le froid de la nuit en atteste
Ses vêtements sont fatigués, sans âge, il frissonne, il n'a qu'une pauvre veste
NOS
N'ayant que la drogue et le vin pour être des effaceurs de mémoire
Oublié de tous, invisible de ceux qui le frôlent et passent sans le voir
Sortir de ce trottoir, de ce mouroir, de cet abîme de désespoir
RUES
Rester assis, à même le sol, sur le sol froid, le regard perdu
Un vieux bol devant lui, sur le bitume, quelques pièces attendues
Et sur un carton, un écrit, j'ai faim, pour dire que je suis un exclu
Sois humble piéton, n'oublie pas les mains devant toi, tendues

 

 

Patrick G  (Jeudi, 30 avril 2020        #132

 

Billet d’humeur n°8 d’un jour du temps, celui du temps suspendu ou d’un autre.
Je ne sais pas ce que, vous, vous en pensez, mais moi peut-être la même chose que vous ou pas.
     Les scientifiques essaient de mettre au point un traitement ou un vaccin pour combattre ce covid de malheur. Essais dans un bouillon de culture. Le corona a donc une très bonne culture, surtout s’il suit les conseils d’un buveur de Cidre, Pierre Corneille : « Nous partîmes cinq cents mais, par un prompt renfort, nous nous vîmes deux millions en arrivant au port ». Aussitôt, nous les humains, n’étant pas de reste, répliquons par ces tests avec un écouvillon dans le nez, à la mode de Cyrano :
« Curieux : à quoi sert cet oblong écouvillon ?
De test, Monsieur, pas de tic-tic pour les oreilles »
« Descriptif : C’est un roc ! c’est un covid !
Que dis-je , c’est un covid ! c’est une bête minuscule! »
« Gracieux : Aimez-vous à ce point le corona
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à ses petites pattes »
« Cavalier : Quoi, l’ami, ce croc est à la mode !
Pour tester, c’est vraiment très commode ».
Prouvons alors que notre bain de culture est supérieur à celui de Corona. Eurêka ! Je viens de trouver le vaccin contre le covid : l’inscription à l’UTL ! Je crois toutefois que vous me rétorquerez : « Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! ». Hélas oui,  tout ceci n’était qu’un rêve.
Nous vivons une époque moderne mais certainement très troublée.

 

 

FANCHON  (Jeudi, 30 avril 2020        #131

 

Histoire vraie
Je vous propose une énigme.
     Alors que nous nous promenions tranquillement, mais surtout parce que à notre âge la marche est nécessaire pour la santé physique et mentale. J'ai dit tranquillement, mais vous vous en doutez avec la dérogation dûment remplie et signée dans la poche.
Nous nous promenions donc lorsque dans un fossé peu profond que voyons nous ? un jambon, oui j'ai bien dit un gros jambon du pays bien sûr, bien gras à faire saliver surtout en l'imaginant avec un bon œuf sur le plat presque intact. Qu'elle surprise ! Que faire ? Prévenir la gendarmerie pour  leur signaler la découverte. Pas la peine, la gendarmerie est bien trop occupée en ce moment  à faire respecter le confinement .
Donc influencés  par les multiples séries policières proposées chaque soir à la télé faute de mieux, nous décidons d'enquêter. Tout d'abord bien sûr l'enquête de voisinage, les deux chevaux dans le pré d'à côté secouent leur crinière nous disent qu'ils n'ont rien vu et continent à brouter. Les quatre corbeaux sur le bord du chemin sautillent sans daigner faire attention à nous. Les trois geais effrayés s'envolent à tire d'aile.
Qu'à cela ne tienne ,de retour à la maison, nous nous ruons sur nos savants ordinateurs pour trouver les sites des usines de salaison du département pour demander si aucune disparition de jambon n'a été signalée. Rien. Nous voila bien dépités.
Le lendemain, notre promenade quotidienne nous conduisant dans le même secteur, nous nous dirigeons bien sûr vers le fossé, le jambon était toujours là, retourné, peut être un peu plus pale.
Le jour suivant, le jambon s'était envolé !
Nous avons beau depuis nous creuser les méninges pour échafauder des scénarios. Nous ne débouchons sur aucune piste sérieuse. Vous qui avez du flair et de l'imagination, pourriez vous nous aider à éclaircir l'énigme du jambon.

 

 

Marie-thé NONON (Mercredi, 29avril 2020        #130


LE
Le brin de l'amitié, d'abord, arrive pour le premier mai
Et la tradition , veut qu'on offre ce jour là, du muguet
TEMPS
Tu annonces à la ronde, venez cueillir mes clochettes qui tintent de gaieté
En ce temps de confinement, on ne peut aller dans les bois se faire un bouquet
Même le masque ne nous rend pas invisible, on se ferait repérer
Porte bonheur, tu porterais malheur à notre porte monnaie
Ses fleuristes qui le vendent sont fermés, tu dois nous envoyer un nuage parfumé
DES
Des cerises, sur mes arbres, elles commencent à rougir, mais c'est haut
Et malheureusement, des branches dépassent la portée de l'escabeau
Sa chair divinement sucrée, il va m'en rester surement des noyaux
CERISES
Car de gentils cannibales vont guetter, ce sont tous ces beaux oiseaux
Et donc, pas de muguet, peu de fruits à atteindre, c'est la cerise sur le gâteau
Reste à imaginer un drone aux bras articulés qui cueillerait mes bigarreaux
Il faudrait être doué pour ça, vous me tireriez votre chapeau
Ses boules rouges rempliraient ainsi plein de grand seaux
Et j'aurais des boucles d'oreilles pour me faire des joyaux
Soyez indulgents , sans grand talent, je ne suis qu'un poétereau

 

 

  Marie-thé NONON (Mardi, 28 avril 2020        #129

 

POUR
Parce que tu es dans nos pensées, depuis près de 2 mois
On peut t'imaginer dans ta vie, sous ton toit
Un boule de poil , soyeuse, qui glisse sous les doigts
Reine du foyer de ton maître, tu en as fait ton roi
TOI
Tu es un chat de gouttière, un funambule sur un fil de soie
On connait ton adresse, pour atterrir au bon endroit
Il faut que tu fasses des bêtises , mine de rien, sans qu'on te voit
EMMA
Et tu dois t'étaler gracieusement , sur un coussin à toi
Manger dans ton assiette, te régaler de mets de choix
Mitonnés par ton bon cuisinier, pour ton joli minois
Avec tes ronrons, tu remercies, pour tout l'amour que tu reçois

 

 

Patrick G (Mardi, 28 avril 2020        #128

Billet d’humeur n°7 d’un jour du temps, celui du temps suspendu ou d’un autre.

 

     Je ne sais pas ce que, vous, vous en pensez, mais moi peut-être la même chose que vous ou pas.
Ce matin, j’ai entendu les paons jouer une symphonie au jardin Massey dont j’aperçois les arbres depuis chez moi. Cela m’a donné une âme poétique d’autant plus qu’au cours de ma promenade le soir, je me suis arrêté quelques instants pour voir un joli écureuil jouer derrière un arbre. La tête, tantôt à droite, tantôt à gauche, danse sur la musique de joyeux zoizeaux  : petit moineau, fauvette, pinson ou colibri. Ils rivalisent en poésie et se répondent en vers non loin d’Emma, Diva et autres célébrités félines.
Je suis trop loin pour entendre le petit ruisseau murmurer dans mon oreille ni, près de lui, le saule pleurer. Pourtant, les sanglots des violons de ce long printemps bercent mon coeur d’une langueur enjouée. Mes yeux observent les nuages, si blancs, si calmes, qui, dans une valse poétique, cajolent la lune et câlinent les étoiles par-dessus les toits et les cimes des arbres.
J’arrête ici ce songe car, contrairement à Francis Ponge, je n’ai pas l’art d’écrire des  « Proêmes » et comme Boris Vian, « je me sens bien paressieux » et « je n’ai pas très envie d’écrire des pohésies ».
De ce confinement, faut-il qu’il s’en souvienne, sous les ponts de Tarbes coule l’Adour.
Nous vivons une époque moderne mais certainement très troublée.

 

 

  Marie-thé NONON (Lundi, 27 avril 2020        #127 

 

CANNIBALE
Comme viens de me donner, Lily de Lourdes, l'idée
Avec mon imagination, d'habitude, bien aidée
Non par ma tête là, mais par vous, guidée
Ne vous connaissant pas, vous ne m'avez pas commandée
Il faut avec un certain humour , se sentir autoguidée
Beaucoup d'entre vous, j'espère, ne vont pas m'enguirlander
Avec ma bonne fée, qui va lire mon texte et le valider
Le Père Siffleur ne siffle plus, il doit être excédé
Et là, pour vous dire, je me suis bien marrée

 

 

 Mirliton (Lundi, 27 avril 2020        #126

 

C'est ainsi.

Notre pâleur en ces temps sans profondeur innocente l’infortune,
L’oiseau chante l’indulgence profuse d’une nature opportune.
Les vaisseaux sombres où l’on embarque des voyageurs sans bagage
S’éloigneront dans nos mémoires, mais demeure le rôle des équipages
Où de leur sang les nôtres ont inscrit leurs noms sans même vouloir
Retenir contre nous l’avidité fangeuse qui noya leur espoir.

 

 

Lily deLourdes (Lundi, 27 avril 2020        #125

 

Salut les Robinson!

Voilà plusieurs jours que je n'avais pas fréquenté ce côté-ci de l'île. J'ai ainsi évité la visite des cannibales.
Quelle n'a pas été ma surprise de découvrir des ossements fumants dispersés sur la plage! J'avais oublié que, dans le récit de Defoe, à côté de la paix de l'île et de l'aimable Vendredi il y a les féroces cannibales. Pas méchant par essence, le cannibale! Non, mais peut-être l'insularité lui tape-t-elle sur le système et plus encore les tentatives -certes dérisoires, telle est la condition humaine!- des plumitifs de l'archipel de l'UTL de faire face à la désespérance? ...une forme de courage quoi! J'en ai pris mon parti, je ne serai jamais Victor Hugo. Cela devrait-il m'interdire de m'exprimer? On fait ce qu'on peut...comme Robinson!
Pour faire progresser la philosophie, plutôt que l'utilisation du casse-tête, je vous propose de méditer la formule entendue sur France Culture (vous voyez, je cite mes sources!) une vie d'homme devrait avoir pour projet de ''grandir en humanité''. C'est un programme qui peut occuper de nombreuses années, une façon d'ingérer du courage sans manger l'autre!
Allez, du sommet de mon île j'agite les deux bras et vous salue bien...oui, les cannibales aussi!

 

 

Isabelle R.  (Lundi, 27 avril 2020        #124

 

Oui, Brigitte, c'est un vrai petit bonheur.
L'autre matin, j'ai vu un écureuil dans mon jardin, et j'ai écrit ces quelques lignes :

Dans mon jardin en centre ville,
havre vert entouré de murs,
voisin de la cité Rothschild,
(hauts immeubles et cour en dur…),
dans la lumière de ce matin,
un écureuil courait ;
quel vent l’a amené ?
Quand je verrai un pangolin,
je vous le dirai !

 

 

Brigitte Tavernier  (Dimanche, 26 avril 2020        #123

 

     Ce matin, j'ai vu dans ma cour une huppe fasciée qui est restée un long moment puisqu'il n'y avait personne et j'ai eu tout le temps de l'admirer: le bonheur du jour à Séméac.

 

 

Micro-cravate  (Dimanche, 26 avril 2020        #122

 

A l'Auberge de l'Ours des Pyrénées, à Gèdre

- Eh! Gastounet, t'as-vu la dernière de Macron?
- Je sais pas. De quoi veux-tu parler?
- Eh bien, tu te rappelles, l'année dernière, quand les Gilets Jaunes lui sont tombés sur le paletot, il a lancé une Consultation Citoyenne. Maintenant, c'est le Covid 19 qui lui bloque le pays. Alors, il recommence le même truc, nouvelle Consultation.
- Ah bon?  Et qu'est-ce qu'il veut savoir ce jeune homme avec sa Consultation?
- C'est pas difficile. Il veut savoir comment les Français vivent le confinement et il demande qu'on écrive directement à l'Elysée.
- Et il a reçu des réponses?
- Mais oui, je les ai vues sur Mediapart. Ecoute. Il y en a un qui lui écrit:" Monsieur président, pour moi, confinement, c'est pas rigolo, ça aggrave mes rhumatismes, je souffre beaucoup." Un autre:" Monsieur Emmanuel, moi, j'aime assez ce que vous appelez confinement, je suis payé à rien faire."  Un autre:" Monsieur, pendant ce Coronavid, ma femme est sans arrêt sur mon dos, j'en ai assez, laissez-moi sortir." Tiens, un dernier:" Va falloir changer la société, moi, j'ai des idées."
- Et qu'est-ce qu'il va faire avec toutes ces lettres?
- Pas difficile! Il va les donner à un truc compliqué, quelque chose comme Conseil Supérieur de la Réforme Sociale, ils vont les classer et faire des tableaux. D'un côté, ceux qui sont contents, d'un autre côté ceux qui sont pas contents. Et puis, un autre tableau: ceux qui veulent de la réforme, ceux qui n'en veulent pas. Mais j'ai vu encore autre chose dans Médiapart sur ce que veut Macron et ce qu'il  veut pas. Il veut qu'on lui écrive avec des mots simples, comme on pense, sans chercher des mots compliqués que personne comprend; comme ça, on voit mieux, qu'il dit, ce qu'il y a dans l'âme des Français. Alors, il y a un truc qu'il  veut pas du tout, le gars: qu'on réfléchisse trop à ce qu'on va dire, avec des phrases longues et des mots "choisis" comme il dit; il veut pas qu'on ait l'air d'avoir été à l'école. Et il a dit à Blanquer:" Toi, tu surveilles tout ce courrier. S'il y en a un qui en profite pour plaisanter ou faire le malin avec de la littérature, tu bloques ce courrier. Tu fais une circulaire pour dire aux Français: l'heure  est grave pour l'avenir de la France et de la planète. Ce n'est pas le moment de perdre son temps à lire des poètes, car cela ,c'est de l'égoïsme.
- Dis donc, il a changé, ton Macron. On nous avait raconté qu'il avait fait du théâtre quand il était jeune et qu'il avait épousé Brigitte parce que c'était une superprof de littérature. Là, je dois dire qu'il est à la page, le Macron.

 

 

Marie-Thé NONON   (Samedi, 25 avril 2020         #121

 

A
Avec, comme je le pense et comme je le vois
L'
L'aide des adhérents, qui font aussi des envois
ATTENTION
Avec cette vie , qui ne sera plus comme autrefois
Tous, nous sommes amenés à faire des choix
Tant de façons , de dire des choses, sans être discourtois
Et ne vous sentez pas obligé , envers nous, d'être courtois
Nous ne vous demandons pas de partager nos émois
Tous, nous attendons la sortie de ce confinement avec effroi
Il est pour vous navrant, d'être envers nous, narquois
On est dans la même galère, un enfermement de 2 mois
Nous ne recherchons , que la tolérance, que l'on reçois
DU
De ma part, je fais pour mon plaisir, des acrostiches
Un moyen de m'occuper, sans être fortiche
PERE
Pourquoi ne pas essayer, êtres vous chiche
Et je ne copie rien sur internet, dans ma tête, je déniche
Reconnaissez , que donnant mon identité, je ne triche
Et si cela vous déplais , je m'en contrefiche
SIFFLEUR
Souvent je me dis, qu'avec ce virus, je manque des cours
Il serait bon de retrouver les gens , à qui je dis bonjour
Flâner pour y aller, à quand sera ce retour ?
Fortement désiré, il se fera à nouveau, bien un jour
Le privilège d'avoir des professeurs de grande qualité
Et que que soit nos âges, nos compétences, la même égalité
Un partage qui nous apporte à tous, une grande vitalité
Rien de vos mots nous enlèvera notre assiduité et notre sérénité.

 

 

  Patrick G   (Samedi, 25 avril 2020         #120

Billet d’humeur n°6 d’un jour du temps, celui du temps suspendu ou d’un autre.

Je ne sais pas ce que, vous, vous en pensez, mais moi peut-être la même chose que vous ou pas.
Aujourd’hui, je suis interrogatif.
Me promenant autour du parc Massey et contemplant la nature au-delà de la grille, je me  suis interrogé sur un arbre : hêtre ou pas hêtre, voilà la question. Les sciences naturelles, ce n’est pas mon fort. Je sais tout juste reconnaître une tulipe d’une rose, l’espace d’un machin. J’irai m’instructionner à l’UTL pour avoir la réponse mais, en attendant, mon esprit poursuivit ce vagabondage.
Confiner ou déconfiner, voilà la question grave du moment dont chacun attendait longtemps à l’avance un heureux dénouement. Et là, surprise, surprise, celle-ci appelle d’autres questions qui en appellent d’autres. On y est, on vient d’inventer le mouvement perpétuel !
Covid or not covid. Question qui suit immédiatement la précédente. Chacun trouvera certainement une réponse personnelle lorsque nos députés auront voté une loi ’Test pour tous’.
Je ne vais pas plus loin dans cet inventaire à la Prévert et vous avoue très franchement que je ne me souviens plus du tout du nom de cet écrivain qui m’a inspiré aujourd’hui. Trou de mémoire ou Alzheimer qui me guette au coin du bois comme Corona ? Tout ce dont je me rappelle, c’est la dernière parole que cet écrivain, auvergnat d’origine, a prononcé juste avant de mourir : « Chexpire »
Nous vivons une époque moderne mais certainement très troublée.

 

 

 Antipasti        (Samedi, 25 avril 2020         #119 

    Bien dit Jef. Excuse ma familiarité. Elle est motivée par mes doutes quant à la consistance de l'anonymat que tu évoques.
Comment notre nécessaire modérateur et toi-même, estimé Président, pourriez-vous savoir si un texte a pour auteur un adhérent ou pas, sans  en connaître l'auteur, enfin du moins son nom? Pour ce qui est de le connaître, encore faudrait-il que vous eussiez consommé une livre de sel ( fleur de sel des marais de Guérande) avec lui...Je doute que Georges ait accepté de se livrer à cet exercice, eu égard à l'attention qu'il porte à sa tension.
Un anonymat dont s’exonérerait tel ou tel honorable membre du bureau serait aussi peu éthique que de s'en saisir pour nuire.
Quant à nos "billets", certains d'entre eux  sont accrochés au fil ténu qui sépare l'humour de l'ironie. Il est vrai que le respect d'autrui souffre parfois de notre prétention à avoir de l'esprit, qui est une vanité assez commune chez nous, gens de lettres.
Anonyme parmi les anonymes, si j'ai pu froisser ici ou là tel ou telle, je lui demande, anonymement donc, de m'en excuser.
Ha,ha,ha! Au fait, bravo Anticone! Oui, c'est cela...Faire le tri parmi ses amis. Quelle belle blague! Farceur que tu es! Veux-tu que je t'aide à faire le tri des tiens?

Pas d'aparté avec toi Jef, nous ne nous connaissons pas suffisamment. Cordialement.

 

 

 Alia        (Samedi, 25 avril 2020         #118

 

 Ô moineau !
Ne cesse pas de chanter !
Et n’aie pas de scrupules
(aïe, une rime en -ule…) 
Car parmi les meilleures
distractions de ces heures,
tes vers, je veux compter.

 

 

 Yoli (Samedi, 25 avril 2020         #117

 

Bonjour petite Emma,
Voici , ce jour , un billet d'humeur de ton maître bien dit  avec des mots clairs et sans ambiguité !
Je t'ai adressé plusieurs fois des messages que tu as bien voulu transmettre et je t'en remercie.
Leur but était évidemment, en ces temps perturbés, de communiquer avec ceux qui, comme moi, doivent affronter jour après jour des situations inhabituelles.
Je me suis acquittée aussi bien que possible de cette tâche , marchant sur ce chemin inconnu tel un
mille-pattes sur 2 pattes ! C'est dire !
Mais les rencontres faites m'ont fait entrevoir des amitiés et j'ai continué. Si des ronces parfois ont barré le chemin, elles n'étaient pas un obstacle .
Toujours marcher vers un but commun d'entente et de bonheur, adresser aux uns et aux autres des encouragements , tels étaient mes messages.
Les mots mal assemblés ne sont pas des amis; ceux qui se groupent pour former un coeur le deviennent.
Demeurons toujours forts dans ce lien ! C'est notre chance .
      Yolande .

 

 

Moineau silencieux  (Samedi, 25 avril 2020         #116

 

Cui, cui, cui. Cui,cui,cui.
Je fais trop de bruit.
Je me tais.

 

 

Anticone (Samedi, 25 avril 2020         #115


Cher père siffleur, cher inconnu, à qui j’écris aussi sous le masque du pseudonyme, cousu maison,

     Vous vous plaignez de recevoir des "fadaises" impersonnelles qui circulent en boucle sur les réseaux dits sociaux, et que vous envoient certains de vos amis ou supposés tels, pensant vous faire plaisir.
Mais avez-vous fait part à ces amis de votre dégoût pour ces blagues, whatsapperies et autres pourriels qui vous gâchent le confinement ?
À défaut de le leur dire directement, je doute de l’efficacité, pour le désencombrement de vos comptes et boîtes électroniques, de votre billet d’humeur, posté sur ce blog utéellien et, c’est vrai, majoritairement pseudotisé *.

Oh, bien entendu, en le leur disant directement, vous risquez d’en froisser plus d’un.
Peut-être même échangeront-ils entre eux : " Ah, ce père siffleur…,  on connaissait son côté bougon, mais là, vraiment, il exagère ! Ce confinement prolongé ne lui réussit pas.".
Peut-être même recevrez vous ces échanges, si l’un d’entre eux, encore moins malin que les autres, oublie de vous retirer du groupe des destinataires.

Et alors, serait-ce dramatique ? Sans doute avez-vous déjà, comme beaucoup d’entre nous, fait du tri dans vos courriers et courriels en attente de réponse, de classement ou de suppression ; dans vos papiers et journaux intimes ; dans vos photos de famille, d’amis et de voyages ; dans vos cours de l’UTL ; dans vos revues, vos livres, votre garde-robe, vos médicaments, vos surgelés périmés et autres conserves à risque, votre batterie de cuisine, vos harmonicas et flûtes à bec, et que sais-je encore ?
Donc, pourquoi ne pas faire maintenant du tri parmi vos amis ? C’est maintenant que l’occasion et le prétexte vous en sont donnés.
Ainsi, pour vous, après le confinement, comme l’annonce notre prince, et comme le laisse entendre votre dernière ligne "plus rien ne sera comme avant".

Allez, cher père siffleur inconnu, veuillez pardonner à Anticone (qui craint la censure, ou l’autocensure, plus que les fautes d’heurtographe), et surtout portez-vous bien et tenez bon !

* aparte pour notre président : ceci nuit -il ?

 

 

Jean-François Soulet (Samedi, 25 avril 2020         #114

 

A l'instigation( bien entendu) d'Emma, je me permets ces quelques lignes sous la forme d'un billet d'humeur.

     J'avoue mal comprendre les réactions critiques ou moqueuses de quelques correspondants de notre "Journal du Temps suspendu". Bien à l'abri derrière leur anonymat, ils se permettent de fustiger les uns et les autres (professeurs, administrateurs, adhérents...) reprochant aux uns de ne pas écrire, aux autres de mal écrire, ou d'envoyer des textes qui ne sont pas d'eux mais qui leur ont plu...  Et alors ??? Le Journal du Temps Suspendu n'est pas un concours littéraire mais un échange entre amis pour se donner des nouvelles, pour faire part de ses états d'âme du moment. Chacun s'exprime comme il veut, comme il peut... Une seule règle - la même que celle qui régit la Liberté - : ne rien écrire qui ne nuise à autrui  (article 4 de la DDHC de 1789).

 

 

Le Père siffleur (Vendredi, 24 avril 2020         #113

   

    De grâce les amis, même si vous êtes désoeuvrés, arrêtez d'envoyer à l'envi, photos, vidéos et textes supposés humoristiques, préfabriqués et diffusés sur le Net. Vous arrosez tout le monde en un coup, et vous lavez votre conscience en vous persuadant que vous pensez aux autres et que c'est effectivement ce qu'ils pensent....La plupart du temps quelqu'un d'autre aussi bien intentionné vous l'a adressé et vous n'avez plus qu'à faire l'effort de transférer, jolie preuve d'amitié, même pas besoin de personnaliser... Rassurez-vous chers amis le contenu de vos fadaises si tant est qu'on les regarde ou lise, est à la hauteur de l'expéditeur...

et la sortie de crise fera la différence...

 

 

Jazer (Jeudi, 23 avril 2020         #112

 
Moanin'

Wap-dou-wap, Blakey
Tap' dur tes baguettes,
Ta poupée te guette?
Tu mates les souris!

C'est toi le batteur
Elles ont des fourmis
Tout partout, Blakey
Tu as leurs faveurs!

Davis est largué,
Trop mou d’ la trompette,
Ses attaques? Fluettes...
Toi, fais les vibrer!

Wap-dou-wap, Blakey
Groove et beat,
Y'a pas, t'as la frite,
À toi les souris!

Ces quelques lignes pour vous inviter à écouter " Moanin' ", par Art Blakey & The Jazz Messengers, sur You tube, of corse.

 

 

 Le moineau guetteur (Jeudi, 23 avril 2020         #111

 

Le moineau guetteur
Le matin, au réveil, je reviens sur mon arbre,
Maudissant ce printemps à la froideur de marbre,
Guettant quelles musiques échaufferaient mon coeur,
Me tireraient enfin de l'horrible rigueur.

Alors j'imaginais que du Temps Suspendu
Se répandrait sur moi, allant jusqu'à mon âme,
Des poètes tarbais le baume attendu;
Or longtemps je n'eus rien, vos silences je blâme.

Pourquoi vous taisiez-vous, poètes paresseux,
Heureux de contempler votre oeuvre accomplie?
Chantez matines ou vêpres ou chantez-moi complies,
Mais ne me laissez point en cet état piteux!

Fauvette, Colibri et toi, mon gai Pinson,
Pourquoi retenez-vous vos légères chansons?
Auriez-vous succombé à cette maladie?
Vous a-t-elle seulement quelque peu étourdis?

Auteur d'Automne 20, tu m'as réenchanté;
De Verlaine tu as les sons, les demi-teintes,
Douce mélancolie et sensibilité,
Fleurs fanées et soupirs étouffés de  complaintes.

 

 

Mirliton (Mercredi, 22 avril 2020         #110


Automne 2020


Des fumées vers les lointains s’estompent
Dans les ors et la pourpre du soir
Avant que l’hiver ne vienne et rompe
D’un éternel été notre espoir.

Bien avant que le printemps n’advienne
Et brise la routine de nos heures,
La meute de nos anciennes peurs
S’enfuira devant nos joies pérennes.

Ellipses et volutes infimes,
Feuilles rousses, légères, tournoient
Sur des chorégraphies anonymes

Que les zéphyrs de l’automne envoient.

 

 

Stan (Lundi, 20 avril 2020         #109


    Cette pandémie, qui nous secoue si fort, doit susciter un sursaut de notre part. Je parle ici de l'après et je m'attends à ce que de bons esprits me rétorquent qu'il est trop tôt, que nous sommes, pour l'heure, bien trop occupés à lutter contre ce virus. Les mêmes, sans doute, quand le gros de l'orage sera passé, nous diront que la crise économique est là et nous proposeront leurs solutions.
Vous avez entendu comme moi un de nos hommes politiques évoquer, assez furtivement il est vrai, le but que nous devons nous fixer: le retour de la croissance.
Pour qui nous prend-on? N'est-il pas assez évident que nos économies mondialisées sont atteintes par le même mal: la mise à sac de ressources naturelles  survendues par les multinationales. Nous avons déjà à pâtir de cette surexploitation, non seulement parce qu'elle dégrade le climat et donc notre environnement, mais aussi parce que dans le même temps où certains surconsomment, d'autres manquent du nécessaire. Je ne parle pas du caractère cyclique des crises économiques dont les causes ne doivent rien au hasard puisqu'elles sont systémiques et que la financiarisation de nos économies les aggrave.
Ce qui est en cause, ce n'est pas le principe de la gestion de nos ressources, c'est l'irrationalité qui caractérise les excès du libéralisme économique.
Ce n'est pas davantage une économie dirigiste mâtinée d'autoritarisme étatique  qui, en voulant abolir le marché, mettra fin à ce soi-disant indépassable horizon du libéralisme tel qu'il sévit.
La démocratie doit être appréciée à l'aune de la juste mesure entre libertés individuelles et intérêt collectif.


C'est bien beau dites-vous, mais que faire? Faire preuve de suffisamment d'imagination et de volonté politique. Et d'abord, pourquoi ne pas commencer par éradiquer le consumérisme, produire et consommer ce qui est réellement nécessaire à notre équilibre, relocaliser les productions qui peuvent l'être, limiter ainsi l'inévitable impact des activités humaines sur l’environnement et mieux répartir nos richesses.
Non seulement tout cela n'a rien d'utopique mais c'est la seule forme de "real politik" et nous avons l'inappréciable pouvoir de dire non à ce qu'on nous propose de menaçant pour nous et pour ceux qui nous suivront.

 

 

Moineau impertinent (Lundi, 20 avril 2020         #108

 

Petit moineau, mon frère, tu es trop gentil;
Des armes moi, je préfère le cliquetis.
Savez-vous que dimanche est jour du Seigneur?
Repos est imposé à tous les rimailleurs,
Prosateurs, essayistes et tous les gribouilleurs.
Vous-mêmes vous causez votre propre malheur.
En ce monde et en l'autre un jour serez punis:
Je vous vois accablés par une pandémie,
En Enfer vous serez des éternels maudits.

Et vous, les professeurs de l'Uté El Thé Bé,
O muets du Sérail, vous restez bouche bée!
Parler, vous savez bien; mais savez-vous écrire?
Des censeurs craignez-vous d'être le point de mire?
Peut-être est-ce un excès de la timidité:
Porterait-on atteinte à votre dignité?
A la gloire, je crois, vous êtes mariés.
Avant dix ans, c'est sûr, vous serez oubliés.

 

 

Patrick G.  (dimanche, 19 avril 2020         #107


Billet d’humeur n°5 d’un jour du temps, celui du temps suspendu ou d’un autre.


     Je ne sais pas ce que, vous, vous en pensez, mais moi peut-être la même chose que vous ou pas. Aujourd’hui, j’ai l’humeur sportive. La faute en est à notre président utéélien qui a l’air de s’excuser de rester à l’arrière.
Je me réfère donc maintenant à ce sport dont on parle tant sur notre terre d’Ovalie : notre cher rugby. Dans ce match, contre un adversaire invisible, nous sommes tous sélectionnés. Nous formons tous une équipe et les lignes arrières, avec les avants, plaquent à tour de bras pour repousser les attaques de l’adversaire. Ces lignes arrières sont donc utiles et ont même la possibilité de botter en touche au-delà des vingt-deux mètres pour laisser reposer les avants. Même le banc de touche, fourni et de qualité, est appelé pour apporter du sang neuf et assurer l’homogénéité de l’équipe, chacun à sa place. Une victoire n’est jamais acquise d’avance : le match se joue  jusqu’au coup de sifflet final qui, ici, est loin d’être donné.
Ne poussons pas en mêlée avant l’introduction de la balle, évitons les en-avant et les fautes individuelles qui finissent par pénaliser toute l’équipe et attention aux essais en contre si notre ligne arrière est dégarnie. Faisons aussi confiance à nos demis qui, en principe, ont une meilleure vue sur le jeu. Ils peuvent modifier la stratégie et/ou la tactique en fonction de l’adversaire. Cependant, au-delà de la tactique, c’est le moral, la motivation, la solidarité et la persévérance d’une équipe sur le terrain qui font gagner la partie. Ne critiquons pas inutilement les phases de jeu et ne refaisons pas le match. Continuons dans l’effort et, vainqueurs, nous brandirons joyeusement le bouclier de Virus.
Nous vivons une époque moderne mais certainement très troublée.

 

 

Roger  (dimanche, 19 avril 2020         #106


              Revue de presse: Souvenirs


          Mes quinze ans, printemps 1965, confiné dans ma chambre d’hôpital pour cause de scarlatine, je voulais construire des marionnettes et vous les présenter, mais pas de papier, ni ficelle et surtout pas d’amis. Chistophe s’en est allé.
          Le CLEMEMCEAU est mort, il n’a pas été incinéré. Sa ferraille repose dans quelque coin obscur d’un pays d’Asie où il a été démantelé. Sept ans plus tard, en 1972, je n’étais plus tout seul:  nous étions des marins, nous étions confinés. L’exercice physique se faisait dans des hangars fermés qui sentaient le kérosène; la piste d’envol avec vue sur la mer était réservée aux gradés. Les seules sorties extérieures se faisaient en ronde de nuit quand nous étions de garde. Avec un mouchard sous le bras nous longions les côtés du bâtiment à l’extérieur et, parfois les grosses vagues du Golf de Gascogne nous mettaient à terre dans les coursives extérieures et nous rentrions dans nos chambrées pareils à des serpillières. Il y avait confinement ou plutôt super confinement. Dans nos bannettes ou lits superposés, il ne fallait pas laisser tomber le bras sur le côté quand nous étions couchés, nous touchions la tête de nos frères de galères. Bien qu’ils soient étroits, nos refuges de montagne sont des quatre étoiles (Pas de connotation avec notre pacha).
            Aujourd’hui le Charles de Gaulle est vivant, mais la mort rode dans ses entrailles : la vision de ces hommes et de ces femmes, fuyant ce cercueil flottant, leurs paquetages en bandoulière se ravive dans ma mémoire. Georges Brassens, avec son antimilitarisme, a lassé sans voix, généraux et ministre de l’armée. C’était dans une émission de Bernard Pivot, il y a bien longtemps.
           Alors, modifions un peu l’adage de nos vingt ans et crions haut et fort :
   «Faîtes-nous la santé, pas la guerre»

 

 

Yoli  (dimanche, 19 avril 2020         #105

 

 

Bonjour petite Emma,
Les jours défilent. 34è jour de confinement.
Il reste 21 jours avant le 11 Mai . Peut-être une future date historique ?
Je compte, je consulte chaque jour mon calendrier.
Il nous aurait resté avant les grandes vacances 3 cours de Géopolitique, de Littérature, de Philosophie , d'Histoire régionale, 4 d'Histoire générale, d'Arabe, de Chinois et d'Espagnol et serait arrivé le jour de la fête de l'UTL puis les grandes vacances s'étirant jusqu'à la rentrée d'Octobre.
Des grandes vacances ponctuées d'évasions vers des visites inoubliables de musées, d'expositions, de châteaux et autres monuments, de pique-niques au bord des torrents bondissants de nos chères Pyrénées, d'heures de bonheur remplissant nos albums de photos.
Oui, mais un très microscopique "individu nommé Corona " venu de Chine a bouleversé nos projets.
Ainsi, moi, oui, moi, je devrais en ce moment visiter la Thaïlande depuis le 9 Avril jusqu'au 7 Mai !
Projet envolé...pas d'avion !
Des dates, des lieux, un chemin tout tracé, un temps bien organisé et un autre au gré de notre fantaisie surprenant d'Inconnu et voilà Monsieur Destin qui vient nous contrarier ! Ah mais il ne viendra pas toujours s'emparer de notre Liberté !
Et je continue à prendre en mains chaque jour Mon Calendrier, un joli calendrier qui te plairait, Emma, tout décoré de chats fleuris s'étirant avec grâce ou faisant les yeux doux à leurs maîtres.
Ah! Mais...je vois que c'est aujourd'hui ta fête, petite Emma : le 19 Avril !
1 mois s'est écoulé déjà ( déjà. Le mot est ici optimiste ) depuis le printemps et le 19 Mars, autre fête.
Une fête dont se souvenait ma maman. C'était la foire de la St Joseph à Maubeuge : quelques jours de jeunesse envolée avant la guerre de 1940 et la destruction presque complète de sa ville. Les pages de l'Histoire se sont tournées.
Aujourd'hui, jour de fête.
Alors ,
Que ce jour de fête soit pour toi plaisant.
Que ce jour de fête soit pour toi merveilleux.
Que ce jour de fête soit pour toi radieux.
Que ce jour de fête soit pour toi amusant.
Qu'il soit l'occasion idéale
D'une heureuse complicité
Qu'un maître en toute amitié
Offrira à quelqu'un de spécial.
Petite Emma exceptionnelle
Que ce jour tes prunelles
Reflètent un joyeux jour de fête !

 

 

Yvette de la Buanderie  (vendredi, 17 avril 2020         #104

 

Vaincue par Petit Moineau

Me voilà bien coiffée au poteau !
En un mot comme en cent
Je vous attends au tournant
En ces temps de Grand Confinement
nous nous retrouverons au numéro deux cent

 

 

Petit moineau  (vendredi, 17 avril 2020         #103

 

Petit moineau réclame son dû,
Car il avait bien entendu:
Au chiffre cent belle récompense!
Sans vouloir se remplir la panse.

Voyez, il est désintéressé:
Au texte cent premier arrivé,
Du laurier la belle couronne
Sur sa tête qu'elle fleuronne!

Confrères poètes il sait apprécier
Et se plaît fort à féliciter
Consoeurs dont les vers sont bien rythmés
Et par les doux sons ferme arrimés.

Demain je n'attendrai pas,
J'irai plutôt au trépas
Et  mon gosier desséché
Ne sera plus qu'un déchet.

Plus jamais ma voix!
Puisqu'on me renvoie.
J'étais sur terre,
Quelle misère!

Pour le moral
Toujours jovial!
O charmes!
O rires!
Malheur!
Je meurs.

 

 

Mirliton  (jeudi, 16 avril 2020         #102


Quelques mots inspirés par la musique de Francisco Tárrega.
                     Lagrima

Corps d'amphore dans l'ombre du patio andalou,
Sa dame avec douceur s'empare d'une guitare
Dont elle griffe lentement les longs fils blancs.
Sa douleur s'épanche, courant d'eau sombre
où se noient quelques éclats de couleur.
La corne d'un taureau noir eut raison,
Un soir,de leur jeune bonheur.

 

 

Stan  (jeudi, 16 avril 2020         #101


Le corona est un animalcule
Peu farouche qui s'invite, qui circule
En acrobate de l'accro-bronches
Et prend notre lymphe pour du ti-punch.

Grand amateur de longues répliques
Il divise les élus de la République.
Il rit du système immunitaire,
Ne paie nul loyer au dispensaire.

On concocte dans une officine
Un jus d'Azithrochloroquine
Sensé dissuader ce barbouze
De venir nous coller ses ventouses.

 

 

Petit moineau  (jeudi, 16 avril 2020         #100

 

Malédiction! Malédiction! Fils de Satan!
Misérables démons qui allez débitant
Sous vos jambes hideuses et vos engins maudits
Ces perles de soleil que le Ciel a bénies.

Yvette le promit, Yvette le verra,
Elle implore le Ciel, et il vous punira
De massacrer les fleurs que ne savez aimer.
Est-ce pour ravager que vous fûtes créés?

Esclaves enchaînés à votre mécanique,
Vous avez mérité son sceptre tyrannique.
Ennemis des humains, vous adorez le bruit.
Tout ce qui vit et chante à votre vue s'enfuit.

Ce matin de printemps,  comme ils guettaient l'aurore,
La gente pâquerette et l'humble bouton d'or!
A midi je voyais leur petite frimousse,
Pour la voir de plus près je marchais sur la mousse.

Le merle et le pinson chantaient cette innocence
Qu'allait bientôt faucher la détestable engeance
De l'homme ravageur, haineux de la nature,
Qui se croit victorieux, pitoyable imposture!


 

 

Princesse Yvette de la Buanderie (sic)   (jeudi, 16 avril 2020         #99

Pillage avoué et peut-être pardonné des Djinns tiré des Orientales de Victor Hugo

 

Murs, ville et cité
Quartier confiné
personne ne sort
Tout dort.


Dans le silence
naît un bruit
puis en cadence
la rumeur approche
l'écho la redit.
Il se rapproche
tonne et roule
tantôt s'écroule
tantôt grandit

Dieu ! Quel bruit dehors
tremblent les corolles d'or.

Ils sont tout près !
Après avoir été confinés
c'est l'essaim des jardiniers
et leurs engins dépliés
Armée hideuse
de tondeuses rageuses

Cris de l'enfer ! Pissenlits et pâquerettes
leurs tendres cols décapités
sous les assauts répétés
perdent la tête

Ils sont passés !
Leur cohorte masquée et gantée
cesse enfin de massacrer
de leurs coups multipliés
les pétales dépliés

« De leurs lames lointaines
le battement décroît
si confus dans les plaines
si faible que l'on croit
ouïr la sauterelle
crier d'une voix grêle"

Grâce à l'antique mission
gagne la civilisation.
Au centimètre près
l'herbe verte est rasée.

Reste, suspendu,
du vert tapis perdu,
le parfum tant aimé
de l'herbe fraîchement coupée


(Quel plaisir de tous vous lire, de s'émouvoir et de rire aux mille aventures pittoresques en particulier, de Patrick G et Michel Mombet)

 

 

Lily de Lourdes   (jeudi, 16 avril 2020         #98

 

Salut les Robinson!Comme souvent dans les tropiques, sur mon île, les changements de saison sont peu perceptibles.
Il paraît que c'est le Printemps! Les indices sont maigres...

Voyons comment chez moi Printemps se manifeste
Lorsque sévit dehors la minuscule peste

Dans mon appartement qui est au deuxième étage
Dans une rue étroite, pas trop de paysage
J'aperçois toutefois depuis une fenêtre
La base du château et puis aussi peut-être
Si je m'étire bien au bout de mon balcon
Un peu des Pyrénées et les derniers flocons
Qui couronnent de blanc les sommets et les pentes.
J'ai beau froncer le nez, pas moyen que je sente
Tout en bas du château la forêt de lilas
Son océan de mauve est bien trop loin pour moi.

Ah, il y a aussi l'éclat neuf du soleil
Elevant chaque jour sa course dans le ciel
Et qui le soir venu s'attarde en mon salon
Et fait de ma prison un univers tout blond.
De petits papillons s'égarent quelquefois
-Je les fais repartir sur le bout de mon doigt-
Et depuis quelques jours je reçois la visite
D'abeilles égarées qui se cognent à la vitre
C'est la Reine sans doute qui les a dépêchées:
Au sommet du château, il y a un rucher.

Les appels des mésanges, je les ai entendus
Comme elles sont au nid, je ne les perçois plus
Mais leur a succédé le chant des tourterelles
En attendant, strident, le cri des hirondelles.
Il me manque des fleurs à l'horloge du temps
Pour que je réalise qu'il est là, le Printemps...
J'attendrai l'an prochain pour revoir les violettes,
Par bonheur mes amies qui sont un peu poètes
M'envoient via le net photos de floraisons
M'apportant gentiment la nouvelle saison:

Pivoines rebondies penchées dessus la table,
Dentelle empourprée des feuilles d'un érable
Abricotier en fleurs aux feuilles vert très pâle,
Cerisiers finissants pleurant tous leurs pétales,
Chaises longues sorties, herbe grasse qui pousse,
Primevères pointant au milieu de la mousse,
Gros murs dont les rochers dégoulinent de thym
En belles vagues roses, les iris en satin
Et au bord du ruisseau des années écoulées,
Les merisiers en fleurs en neigeuses coulées.

Allez, assez rêvé de printemps virtuel
Je ne peux pas voler comme les mouches à miel
Mais je m'en vais fouiller dans mes paquets de graines
Et parions, ma foi, que dans quelques semaines
Le Printemps fleurira dans ma ruelle étroite,
Comme un diable en couleurs surgi hors de sa boîte.

Allez, les Robinson, du haut de mon balcon, j'agite les deux bras et je vous salue bien!

 

 

Patrick G.   (Mercredi, 15 avril 2020         #97

Billet d’humeur n°4 d’un jour du temps, celui du temps suspendu ou d’un autre.


     Je ne sais pas ce que, vous, vous en pensez, mais moi peut-être la même chose que vous ou pas. En ce dimanche de fête de Pâques, j’ai voulu arroser cette journée avec de l’EPO à l’apéro (Eau, Pastis, Olives), puis, dans l’après-midi,  avec une cervoise fraîche. Profitant de mon laissez-passer de denrées d’achat de première nécessité (et cela en était une), j’avais prémédité mon coup en m’orientant vers une bière Corona pour savoir quel goût elle avait. Confiné seul dans mon appartement, je ne voulais acheter qu’une seule petite bouteille mais mon super marché habituel n’en vendait pas, sinon un pack de six. Habitué à d’autres marques, cela me paraissait trop, au cas où le goût ne me conviendrait pas. J’avais donc délaissé ce projet pour me rabattre sur une bouteille de Guiness que je possédais encore. Pour la raison bien simple, liée à mon prénom, d’avoir fêté alors mon saint patron irlandais, dont le jour, 17 mars, est devenu, au hasard de ce temps,  le premier jour de confinement.  J’ai alors guillotiné la bouteille en lui enlevant sa capsule et versé le liquide lentement et amoureusement dans un verre adéquat quasiment à l’horizontale pour limiter la mousse. Laissant alors reposer un moment ce précieux liquide, j’y ai trempé mes lèvres, doucement, avant de goûter ce nectar des dieux. Quel délice, la première gorgée de bière ! Comme avait raison cet autre buveur, Philippe Delerm ! Je puis vous assurer que Guiness is good for you (avec modération bien sûr). Tant pis si je ne connais pas encore le goût de Corona et si je ne sais pas si cette bière a une saveur d’hydroxychloroquine. En tous cas, pour le moment, je préfère l’ignorer. J’irai alors peut-être nager dans les eaux troubles du mojito et comme l’a dit il y a fort longtemps quelqu’un infiniment plus célèbre que moi : « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ».
Nous vivons une époque moderne mais certainement très troublée.

 

 

Michelle S.   (Mardi, 14 avril 2020         #96


Tout là-haut
Au sommet de la Montagne de détritus
La fillette plante le drapeau de la Victoire
J'ai trouvé du pain
Et les foules de s'écrier
On va tous mourir de faim

La petite fille au sommet de la montagne
Va à tous vents
Les couleurs éclatantes ont fondu comme neige au soleil
Elle court où le Bon Vent la mène
Jamais sans se retourner
Viens sur mon coeur petite fille
Ecoute
Ton petit coeur est né

 

 

Marie-Thé NONON   (Mardi, 14 avril 2020         #95

ABBE
Abbé Pierre, le 1 février 1954, son célèbre appel à Radio Luxembourg
Bénéfique, puisqu'il a sauvé des gens à la rue " Mes amis, au Secours "
Beaucoup d'années plus tard, nous sommes des démunis en ce jour
Et ce soir, à 20 h notre Président doit nous faire un discours
PIERRE
Pierre, tu es Pierre et sur cette pierre , je bâtirai mon Eglise
Il est rapporté cette phrase de Jésus, pour qu'on nous la dise
Et c'est devenu le prénom de l'Abbé, il est ainsi baptisé
Reconnaissante, l'Eglise Catholique, devrait en faire un Canonisé
Rendant sa dignité aux hommes avec EMMAUS , il a solidarisé
Et nous aimerions l'avoir encore pour qu'il s'adresse à nous et nous coalise.

 

 

Marie-Thé NONON   (Dimanche de Pâques, 12 avril 2020         #94

 

PENSEES
Parce que je ne me compare pas, évidemment à Marc Aurèle
Empereur romain, philosophe, à la gravité naturelle
Né en l'an 121 de notre ère, il est pour nous un modèle
Ses pensées sont toujours lues, à l'heure actuelle
Et ses écritures, c'était pour lui un exercice spirituel
Et à sa mort , on a trouvé , ses papiers privés à usage personnel
Ses actions, il se demandait avec sagesse, me conviennent t'elles ?
POUR
Pour lui , notre existence est dérisoire, aussi longue soit-elle
On doit penser que nous ne sommes pas immortels
Une destinée est propre à chacun, c'est une raison sans pareille
Reconnaître que chaque événement qui nous affecte est providentiel
MOI
Même l'univers tout entier pour lui, peut-être comparé ,à une cité universelle
On peut dire que ce qui n'est pas utile à la ruche, n'est pas non plus utile à l'abeille
Il faut savoir , se comporter, choisir, penser , de façon rationnelle
MEME
Même si on entre dans la maladie, notre volonté peut agir sur elle
Et le vouloir est une puissance de notre développement personnel
Même nos soignants qui montent au front sans armes et sans casques , personne ne chancelle
Et on doit trouver en soi, la force en ce moment , de combattre un vide existentiel

 

 

Stan   (Dimanche de Pâques, 12 avril 2020         #93

 

       Le confinement n’a pas que des inconvénients. Récemment sur LCP et dans le cadre d’émissions labellisées «  Nation apprenante », nous pouvions assister à quelques expérimentations pleines d’enseignements. Deux singes sont enfermés dans des cages mitoyennes, ces cages sont constituées de grilles, donc ils se voient. On présente au premier singe un mélange de papillotes de couleur bleue  et de couleur rouge, à parts égales. Ces papillotes contiennent toutes de quoi régaler un singe.
  On présente ces papillotes à notre premier singe qui comprend vite que chaque fois qu’il prend une papillote rouge il est le seul à se régaler et que, par contre, lorsqu’il prend une papillote bleue, non seulement il en profite mais on en donne aussi une à son voisin.
  Dans une large proportion le premier singe va choisir des papillotes bleues.
  Quelles conclusions en tire-t-on ?
  Les singes n’ont pas que des comportements de compétition. Comme beaucoup d’animaux ils font preuve de coopération : non seulement les animaux sociaux agissent en fonction de la cohésion du groupe auquel ils appartiennent mais ils sont capables d’une forme d’empathie sous forme d’attitudes " compatissantes"  à l’égard de congénères qui manifestent leur souffrance.
  Les lois de l’évolution ne se limitent pas aux deux « moteurs » constitués par la sélection et la mutation.
  Ces comportements  sont communs aux animaux dits supérieurs dont nous sommes. Bien sûr les attitudes antagonistes augmentent à mesure que l’on s’adresse à des congénères plus éloignés spatialement, qui sont étrangers au groupe d’appartenance, etc.
  Est-ce que l’homme, qui  par nature a des valeurs morales, se comporte différemment ? Pas sûr puisqu’il est démontré que le tort qu’il fait à son semblable active dans son cerveau le fameux centre de la récompense.
  Ne nous désespérons pas. L’empathie se cultive et modifie même nos structures cérébrales lorsque nous la pratiquons. Le confinement constitue une occasion d’en faire preuve à l’égard de tous, c’est ce que démontre l’engagement de beaucoup à l’égard de la collectivité sous les formes les plus variées.

 

 

Yoli   (Samedi, 11 avril 2020         #92

 

Bonjour petite Emma,

Ce matin, je suis seule sur ma terrasse .
Dans un récupérateur d'eau de pluie, une coccinelle se débat.
Je la sauve de la noyade.
Des abeilles ont envahi les longues grappes bleues de la glycine qui se balance dans la brise matinale.
Leur bourdonnement emplit l'air tiède et parfumé.
Suis-je seule ?
Un papillon vient voltiger au-dessus des fleurs de myosotis.
Il se pose et déploie ses ailes blanches et oranges de " Petite Aurore " , symbole du printemps.
Une mésange chante sur une branche proche de moi, au loin , un merle siffle puis une bande de moineaux vient joindre à eux leurs joyeux piaillements.
Je n'ose faire un seul bruit ni mouvement.
J'étais seule.
Les sons ,les chants mélodieux  me sont parvenus, ce matin, intensément et
les couleurs harmonieuses ont effacé la grisaille .
Je ne suis plus seule.
Dans le confinement imposé, la Vie est entrée.
Petite Emma , toi qui observe en silence et avec sagesse le monde, envoie à tous ce message d'espoir.
Un virus voudrait nous envahir mais il n'appartient pas au monde Vivant et ne peut
prendre la place de la Vie.

 

 

Marie-Thé NONON   (Vendredi, 10 avril 2020         #91


PAQUES
Pâques, avec ces petites fleurs, les pâquerettes
Avec leur pétales blanches, si bien faites
Que la campagne maintenant, devient verte
Une herbe qui ondule jusque sous les fenêtres
Et le ciel si léger, nous fait espérer, peut-être
Sortir bientôt, à nouveau comme le printemps, renaître

 

 

Yoli (Vendredi, 10 avril 2020         #90

 

Bonjour petite Emma ,

Ce jour, j'ai pris connaissance avec soulagement de quelques bonnes nouvelles.
Je vois que toi et ton maître occupez bien votre temps de confinement , à l'Arrière , comme moi-même.
Les évènements de notre vie nous confrontent parfois à des épreuves inattendues .
C'est ainsi que je constatai , voici quelques mois , qu'une petite haie de buis décorative située devant ma terrasse, était dévorée par la pyrale du buis .Il fallait donc se défendre contre cet ennemi inconnu de la Bigorre.
C'est pourquoi je commandai des masques de protection afin de vaporiser en toute sécurité des produits destructeurs de ces chenilles, les malheureuses coccinelles étant débordées par une telle invasion.
L'ennemi ne fut pas vaincu de cette façon .Il disparut faute de buis à dévorer .
Dès lors, inutiles d'utiliser les insecticides arrivés trop tard .
J'ai retrouvé récemment les masques demeurés intacts : 10 FFP2 !
De quoi affronter ce nouvel ennemi venu de Chine jusqu'en Bigorre ,à qui je souhaite Vivant ou Non Vivant , de " mourir de faim " faute de nourriture propre à sa reproduction
Et que nos défenses nous permettent de revenir, libres, cultiver notre jardin !
Bon courage à toutes et à tous .
Bien amicalement

 

 

Jean-François Soulet  (Vendredi, 10 avril 2020         #89

 

Quelques nouvelles ... non pas du Front... mais de l'Arrière... de cet Arrière où survivent de nombreux "planqués" auxquels j'appartiens, confiné que je suis, en Bigorre, dans ma petite maison, mon petit jardin, sous la surveillance attentionnée de ma petite chatte Emma...


Je dois vous dire, tout d'abord, que ladite Emma a été, à la fois, flattée et émue, d'être citée à plusieurs reprises dans le "Journal du Temps Suspendu". Elle m'a chargé de vous le dire, et de vous remercier.

Je suppose que, parmi les grandes questions du moment, vous vous interrogez sans cesse sur ce que je peux bien faire chez moi, sachant que je ne jardine pas, que je cuisine peu et mal, que je ne joue pas du piano, et que je n'ai pas de vélo d'intérieur.
Sachez que je fais la seule chose que j'aime faire : écrire. J'ai terminé une biographie de mon neveu, pilote de chasse, emporté par un cancer il y a trois ans. L'écriture de ce livre n'a pas été facile, car c'était ma première biographie (un genre historique bien à part) et que j'ai du m'informer sur un milieu que je connaissais très mal : l'aviation militaire. Dès que j'ai eu terminé ce livre (il y a dix jours), je me suis lancé aussitôt dans une autre biographie, celle d'un ancien maire de Tarbes, Maurice Trélut, dont la personnalité et le parcours, notamment durant la Seconde guerre mondiale, m'intéressent. particulièrement. C'est l'occasion pour moi qui écris en un moment où tous les soirs, sont cités les centaines de personnes emportées par le Corona Virus, de redécouvrir un autre terrible fléau, oublié aujourd'hui : celui de la Tuberculose, dont fut victime la famille de Maurice Trélut. Celui-ci, en cinq ans (1900-1904) perdit cinq de ses frères et soeurs, à l'âge respectif de 22, 26, 19, 24 et 18 ans. Pour le jeune Maurice Trélut qui avait alors une vingtaine d'années, et, bien sûr, pour ses parents, ce fut certainement une période épouvantable, et une épreuve qui les marqua à vie.

J'ajoute que, douillettement confiné chez moi, m'adonnant sans retenue à mes passions de l'écriture et de l'histoire, j'ai, quand même, un peu honte, en cette période de redoutable épidémie, de ne rien faire d'utile... Aussi, j'applaudis sans réserve l'initiative de ma collègue et amie, Annie Amer, qui s'est mise, depuis quelques jours, à la confection de masques en tissu. Bravo Annie !

Emma me rappelant que c'est l'heure du repas, je vous laisse, heureux d'avoir passé quelques instant avec vous toutes et tous.
Bien amicalement

 

 

Patrick G  (Jeudi, 9 avril 2020         #88

 

 

Billet d’humeur n°3 d’un jour du temps, celui du temps suspendu ou d’un autre.
Je ne sais pas ce que, vous, vous en pensez, mais moi peut-être la même chose que vous ou pas. En fait, nous sommes tous des assassins. Oui, des assassins. Je pèse mes mots et c’est avec gravité que je le dis. Nous voulons tuer le virus et tuer le temps dans cette période de confinement. Et en  plus, commettre deux meurtres en même temps. Faire deux choses en même temps et ce, comprenne qui pourra, dans un temps suspendu, et suspendu à quoi ? Pour les femmes, c’est très facile : en même temps, elles peuvent parler et faire autre chose sans être perturbées le moindre du monde. Elles peuvent même faire trois choses en même temps : parler, tricoter ou coudre, tout en suivant leur série préférée à la télé. Elles sont des as en la matière. Pour les hommes, faire deux choses en même temps peut éventuellement relever de la gageure. Moi, par exemple, je ne peux pas manger épicé, mon estomac ne peut pas le supporter.
Quant aux meurtres, nous y sommes poussés à l’insu de notre plein gré. Il suffit de regarder les devoirs de confinement que donnent le président et les intervenants. Nous pouvons alors voir sur le site les devoirs rendus, évidemment non notés (et ils sont nombreux). Comme nos petits-enfants dans la vraie vie, dans la vraie école, le vrai collège ou le vrai lycée. Comme eux, grâce au contrôle continu (nous sommes évidemment tous assidus aux cours de nos matières préférées, foi d’Alain Ros à qui je n’ai pas mis le couteau sous la gorge pour le faire avouer), nous accéderons à la classe supérieure l’année prochaine. Moyennant un chèque bien entendu.
A la question du président du tribunal jugeant ces doubles meurtres et demandant pourquoi et comment nous en sommes arrivés à cette extrême extrémité, nous répondrons alors que c’est la faute à Corona, le seul coupable, en criant haro sur ce baudet. Le tribunal ne pourra qu’acquitter globalement les présumés coupables en l’absence de cadavres dans les placards, sinon celui éventuel de Corona, ce pelé, ce galeux, d’où vient tout le mal.
Nous vivons une époque moderne mais certainement très troublée.

 

 

Françoise  (Jeudi, 9 avril 2020         #87

 

Aujourd’hui, ma machine emmêle les fils, et à coudre plus de goût

Piques et couds, sommes sous verrou
Piques et couds, et ça vient d’où
Piques et couds, quel cagadou !
Piques et couds, plus de bisou,
Piques et couds, n’arrêtes pas tout
Piques et couds seulement la toux
Piques et couds Je suis à bout
Piques et couds mais encore debout
Piques et couds et quand les barbecues ?
Piques et couds, peut-être à la mi-août
Piques et couds, pique et couds
Piques et couds, il faut des garde-fous

 

 

 Lily de Lourdes  (Jeudi, 9 avril 2020         #86

 

Salut les Robinson!

       C'est un grand drap, ça pourrait être une voile tant le tissage est serré. Sous les doigts, la toile rugueuse fait comme des grains de sable. C'est du métis: lin et coton. Il y a longtemps, cent ans peut-être, sur une terre pauvre de France a poussé le lin et le vent qui poussait les nuages gris a fait ondoyer ses fleurs d'un bleu céleste. Le coton, j'aime à l'imaginer égyptien ("c'est le meilleur affirmait mon père -qui travaillait dans une usine textile- ses fibres longues supportent bien la torsion"). Ce coton a connu des cieux chauffés à blanc et les barques lentes glissant sur le Nil. Le drap porte les plis d'un long séjour dans la nuit d'une armoire. Il forme Des vagues épaisses sur la table.

A côté, sont posés un rouleau de biais et une grosse bobine de fil, tous deux bleu ciel. Quand l'usine de mon père a fermé pour cause de début de mondialisation (déjà Taïwan déployait ses ailes ... de chauve-souris?), le personnel se partagea les stocks (maigre consolation) avant de sombrer dans le chômage.

L'élastique, lui, provient d'un vide-grenier. Aujourd'hui, la couture n'est plus à l'ordre du jour et les vieilles boîtes à couture échouent souvent dans le bric à brac des brocanteurs. On y découvre pourtant des merveilles: échevettes de soie lyonnaise, dentelles, boutons peints mais on y trouve aussi les témoins d'une économie domestique faite d'une multitude d'humbles récupérations: pelotes de coton détricoté, encore frisé par les aiguilles, boutons détachés de vêtements devenus trop vieux et, entortillés sur des cartons épais découpés en longs rectangles, des kilomètres d'élastiques de tous diamètres.

Et toutes ces choses dont je pensais jamais ne rien faire, tous ces morceaux de vie, tous ces fragments de ciel vont se trouver réunis dans une surblouse pour un hôpital de province où le matériel n'arrive pas.
Le supplément d'âme d'un monde ancien fera peut-être la différence contre l'hydre d'un virus mondialisé.

 

 

 Michel Mombet   (Mercredi, 8 avril 2020         #85

 

                               EVASION


     C’est décidé, demain à la pointe du jour je prends mon vélo et je file sur la côte landaise rejoindre une cabane de résinier blottie au cœur du Marensin dans la forêt entre bourg et plage.
Après plus de 21 jours de confinement très strict,  privé de mes hebdomadaires promenades à pied  et à vélo,la soupape de la cocotte a besoin de relâcher son air confiné.
La préparation est simple :
- Le trajet doit éviter la route directe qui mène à Dax par Pau et Sault de navailles
- Eviter la tenue cycliste et le vélo de course habituels car un peu trop repérables.
- Privilégier les petites routes qui du plateau de Ger conduisent à Aire sur Adour. Puis un long flirt avec l’Adour me permettra d’atteindre Saint Sever Cap de gascogne, Toulouzette, Nerbis, Mugron, Poyanne et Pontonx sur l’Adour. Ensuite par la fôret, Buglose, Cluquelardit et Herm. Enfin j’atteindrai Magesq et l’arrivée toute proche.
- Privilégier une tenue de papy en vadrouille avec pantalon de toile, basket, vieux béret vissé sur la tête, chemise à carreaux. Un vieux vélo de ville, certes en bon état de marche, équipé de deux sacoches.
- Vivement recommandé, il s’agit de compléter l’attestation de déplacement dérogatoire par l’ajout d’une dixième case non prévue au règlement mais qui est adaptée à la situation : « pétage de plomb »
- Emporter un chéquier, au cas où,  et trois oranges dans la sacoche si un contrôle routier doit me conduire pour un long moment dans le panier à salade.
- Enfin anticiper les obstacles que la maréchaussée ne manquera pas de  dresser sur mon chemin : barrages fixes, surveillance par des policiers à vélo (si, si, cela existe) surveillance par drones.
Ç’a y est, c’est le jour J !
Le trajet habituel demande 6H d’effort mais par les petites routes et un matériel moins performant au moins 10 heures  seront nécessaires. La progression dans la campagne béarnaise, le tursan, la chalosse et les petites landes est un délice car pas de vent de face et il fait beau et bon.  Passé Azur je touche au but quand quelques kilomètres plus loin un bruit inhabituel de moteur trouble ma quiétude et mon coup de pédale. Le bruit se rapproche, il est au-dessus de ma tête !
Hilh de pute ! c’est un contrôle aérien par un drone ! Le chéquier et les oranges vont me servir à quelque chose ….
Soudain le bruit est tellement intense que j’en sursaute ! c’est la tondeuse du voisin qui me réveille d’une sieste profonde !
L’honneur est sauf, j’ai failli être un con fini, je reste un confiné.

 

 

Nonon    (Mercredi, 8 avril 2020         #84

 

LES
Le printemps c'est le temps , des cris, des chants d'oiseaux
Et dans mon terrain, ils sont là, dans les arbrisseaux
Souvent je cherche à les attirer vers moi avec des appeaux
OISEAUX
Ont-ils des guetteurs, c'est quand je vais chercher le seau
Ils ont à disposition un grand saladier transparent rempli d'eau
Surtout, tous les jours , je la change dans ce récipient , près du poteau
Et ils viennent boire, se baigner , d'abord les corbeaux
Attendant leur tour , ensuite un groupe de moineaux
Un grand nichoir pas loin , fait venir des passereaux
Xylographie japonaise de ces oiseaux, font des panneaux

 

 

Stan    (Mercredi, 8 avril 2020         #83

 

Comment ralentir la propagation du virus dans le pain de mie?

Dans ton toaster place une tranche.
Règle bien le curseur et branche.
Attention! J'ai pas dit roustit!
Tu le veux juste ralenti,
Ra-len-ti! Tu y es? maintenant
Il est rendu moins virulent.

 

 

Marie-Thé NONON (Mardi, 7 avril 2020         #82

 

VIRUS
Virus, ton anagramme, un réflexe à l'hôpital Beaujon  SURVI
Issu du latin " virus " pour poison, empoisonneur de vie
Résoudre ta menace, pour les organismes, c'est notre envie
Une montagne étape, par , étape , qui va être gravie
Soit sur que l'on te traquera , tant que notre quête sera inassouvie

 

 

Marie-Thé NONON (lundi, 6 avril 2020         #81


 TEMPS
Toujours, pour nous tous, ce point d'interrogation
Et nous arrive, cette inévitable question
Mais sur elle, aucune prise, qu'elle est la solution
Pouvant être choisie par nos élus, pour arrêter cette punition
Sur le lendemain  qui va apparaître, va t'on vers une prolongation
SUSPENDU
Sommes nous comme le roseau qui plie et ne rompt pas, dans cette situation
Un peuple qui patiente, implorant pour notre confinement, une suspension
Soupirs, prières , quel va être le devenir futur de notre grande nation
Pouvons nous implorer, tous les Dieux, tous les Cieux, pour cette divination
Et comment bien faire les choses, pour assurer notre sécurisation
Ne pouvant sortir, on peut entrer, pour compenser, dans la suralimentation
Devenant des oisifs, le temps est maintenant pour nous à l'intériorisation
Un regard des carreaux des fenêtres, notre espoir de profiter à nouveau de notre Association

 

 

Gérard F (lundi, 6 avril 2020         #80

 

Couleurs d’un Mars

A l’écran, chaque jour, mine déconfite,
Costume sombre et sévère, ils s’agitent.
Macabres hérauts, messagers anxiogènes,
Ils inoculent peur, idées noires et peine.

Loin de ces palabres, chiffres, stériles débats,
Des blouses bleues et blanches mènent le combat,
Fantassins sans armes d’une drôl’ de guerre,
Merveilleux héros pourtant si ordinaires.

Hommage à ces soignants, caissières et porteurs,
Merci aux gilets jaunes des humbles ripeurs
Et à tous ces indispensables traits d’union
Qui soulagent notre confinement-prison.

Le printemps est là. Et bientôt s’effaceront
Les bleus de notre âme, le rouge des tensions.
Le temps vêtira Nature d’or et de vert,
Le cœur de l’homme d’espoir et de lumière.

Palette de noir, vert, rouge, bleu, or et blanc,
Couleurs des maux et espoirs d’un confinement.

 

 

Pinson (lundi, 6 avril 2020         #79

 

Tôt ce matin j'ai vu dans mon jardin
Un tout petit lapin à l’œil coquin.
Un lapin égaré de sa garenne,
Pas plus gros qu'une bouchée  à la reine.
Il m'a bien croqué au moins trois carottes.
Il dort maintenant comme une marmotte.

 

 

Marcellino (lundi, 6 avril 2020         #78

 

Toujours du nouveau à l'UTL-TB


   L'UTL a acquis un drone,
   De Wu Hang elle l'a importé;
   Une fois bien désinfecté,
   Voici ce que le drôle sonne:

   Utéelltébien timide,
   Vite, pseudotise-toi!
   La mue sera très rapide:
   Tu ne reconnaîtras plus Toi!

   Les critiques, tu t'en balances,
   La flèche manquera sa cible
   Et sur celui qui la lance
   Elle reviendra terrible.

 

 

Marie-Thé NONON (Dimanche, 5 avril 2020         #77

 

ANNE
Avec mon jeu, des lettres, des mots, je m'amuse
Ne m'en voulez pas, si vous estimez que j'abuse
Ne me trouvez pas trop envahissante, sinon je m'excuse
Et là, je vais me permettre de cette liberté, dont j'use
MARIE
M'est venue l'idée, prénom célèbre, Marie et sa Mère Anne, un anagramme
Avec Anne-Marie lue à l'envers cela donne Eiramenna, Madame
Riez, j'ai l'impression que je vais recevoir un blâme
Il me faut votre indulgence, tout cela ne peut être un drame
Et pour aujourd'hui, je vais poser délicatement mon calame

 

 

Fauvette Tristounette  (Dimanche, 5 avril 2020         #76

 

J'ai lu de Colibri la première chanson,
Si je l'ai bien comprise, il louait sans façons
De son ami Pinson la douce cantilène.
Pourquoi donc celui-ci - et cela me fait peine -
S'est ensuite ému, il l'a dit dans des vers,
Laissant voler sa plume au mauvais vent d'hiver?

Sans doute Colibri, dans un second envoi,
Malhabile apprenti, ou bien fort enroué,
Emit de fausses notes et ne sut contrôler
L'art subtil du poète, et moi je m'apitoie.

Ah!dieux! Je me désole de voir la maladresse
Echouer près du but, et la voir qui vous blesse.
Allez, mon cher Pinson, reprends tes plus doux chants,
Ne crois pas qu'on te lise avec des yeux méchants.

 

 

Patrick G   (Dimanche, 5 avril 2020         #75

Billet d’humeur n°2 d’un jour du temps, celui du temps suspendu ou d’un autre.
Je ne sais pas ce que, vous, vous en pensez, mais moi peut-être la même chose que vous ou pas. Dans les médias, on s’affole et on s’inquiète déjà pour le déconfinement, sûrement progressif, alors que l’on n’est pas encore à mi-parcours. D’autant que le rédacteur en chef de Libre Virus, Emmanuel Macron, n’a pas commencé son éditorial. Personnellement, je ne suis pas inquiet, je ferai comme on dira.
Vous vous êtes sûrement dit que ce sont toujours les autres qui gagnent à la loterie. N’en croyez rien. Au cours de ma vie, j’ai gagné non seulement une fois mais deux fois : un voyage aller - sans retour – pour mutation professionnelle. Heureux veinard que je suis d’avoir abouti à Tarbes et à l’UTL.
Une chance pour vous, une troisième pour moi, peut s’offrir bientôt. Nous les jeunes de soixante-dix balais et plus, encore actifs et en bonne santé, qui n’aurons pas attrapé le virus en plein vol, pourrons éventuellement gagner à la loterie avec un billet totalement gratuit (ce qui tombe bien puisque de nos jours on veut tout le moins cher possible et si possible gratuitement). J’aperçois au fond de la cour le lot qui pourrait nous échoir, le même pour tous pour ne pas faire de jaloux : quatorze jours supplémentaires de confinement pour tuer à mort le virus et ne pas l’inciter à revenir. Ne râlez pas et souriez, ce sera pour notre santé à tous, la nôtre personnelle et celle de notre entourage. Là où il y a du zen, il y a du plaisir. Je suis sûr que nous fêterons individuellement et collectivement la sortie de quarantaine qui, je pense, tournera plutôt autour de cinquante jours que de quarante. Je suis aussi persuadé qu’à l’issue de celle-ci nous changerons quelque chose dans notre mode de vie, notre hygiène et nos habitudes. Quant à moi, j’ai décidé, j’ai décidément décidé que je remplacerai le café d’après le déjeuner par du déconféiné. A consommer sans modération.
Nous vivons une époque moderne mais certainement très troublée.

 

 

PINSON   (Samedi, 4 avril 2020         #74

 


Pas plus qu'Omar Khayyám
D'Hafez l'arrogant ramage
Pinson ne dépend du vent
Pour animer son plumage.

Faut-il être assez bredin
Pour confondre oiseau-mouche
Et passereau des jardins!
Pinson me lève, pinson me couche.

 

 

Marie-Thé NONON   (Samedi, 4 avril 2020         #73

 


BRIGITTE
B B , initiales de cette figure des années 50-60 ,incarnant la femme fatale
Rôle qu'elle a délaissé pour se donner pleinement à la cause animale
Il faut des déesses comme elle pour se consacrer à cette défense cruciale
Généralement on en parlait guère, ce n'était pas un enjeu gouvernemental
Il fallut que cette beauté de corps et d'âme , en fit une affaire vitale
Tous ces milliers d'animaux recueillis et sauvés d'une façon magistrale
Tant sa fondation crée en 1986 , est devenue maintenant mondiale
Elle est présente dans 70 pays, devenant une association internationale
BARDOT
Beaucoup de bénévoles , y sont les bienvenus
Avec cette générosité qu'ils dispensent en continu
Redonnant à ces bêtes tous les jours, un bon menu
Des animaux de ferme, de compagnie, sont ainsi secourus
On lui doit tous ces résultats , que son courage a obtenu
Tant cette arche de Noé est désormais de tous, archiconnue.

 

 

Colibri   (Samedi, 4 avril 2020         #72

 

 

Je le jure, je l'atteste,
Colibri n'est pas Pinson.
Il faudrait être la peste
Pour vouloir mêler ces noms.


La rumeur en a couru,
Pinson, désirant des fleurs,
Du colibri prit le plumage,
Recevant ainsi des hommages
Qui faisaient le tour des rues.

Lecteur, de même façon,
Hâfez élu Shirâzi,
N'est pas La Buanderie.
Dans des poèmes choisis
Des mots il aime les sons.
Il se plaît aussi à louer,
N'allez donc pas l'en blâmer.

 

 

Colibri   (Samedi, 4 avril 2020         #71

 

Pinson, compagnon de Verlaine,
Tu m'as charmé de ton violon.
Que j'ai aimé ta cantilène,
Beaucoup plus que tous les flonflons!


Es-tu sur une colline
Ou bien au fond d'un vallon?
Lorsque le soleil décline,
Sur tes vers nous envolons.

Demain, reprends ta plume!
J'entends le rossignol
Qui en mon coeur allume
Eclairs de luciole.

 

 


Pinson   (Samedi, 4 avril 2020         #70

 

 

Par dessus le toit.
Pandémie, je reste avec ma mie.
Pas d'avion dans le ciel
J'en fais mon miel
Et le bleu du ciel me ravit.

Pourquoi sommes-nous en guerre,
Nous fallait-il cet ennemi sournois
Pour nous priver de nos amis, et de toi
Qui chantais si fort la vie naguère?

A ma mie je fais la lecture.
De toi nous avons  des nouvelles,
Mais sans toi la vie n'est pas si belle!
Par dessus le toit le ciel est si bleu, si pur...

 

 

Lily de Lourdes   (Samedi, 4 avril 2020         #69

Salut les Robinson!
Aujourd'hui, sur mon île, telle Robinson (ma source d'inspiration), j'ai un peu exploré...

 

Au fin fond d'un placard, fouille archéologique
Pour ramener au jour l'album photographique.
Assise au bord du lit, l'ouvrir tout doucement
Comme une aile déployée en un lent froissement
Papier moiré dévoile, d'abord le noir et blanc...
Souvenir d'un vieux monde où tout était plus lent:
Les tailleurs bien cintrés, souvenirs de la guerre,
Les poses empruntées, les décors de naguère,
Lettrages appliqués, échoppes désuètes
Les voitures lustrées, les vieilles bicyclettes
Mais aussi le velours de la joue des bébés
Et les jeunes maman en amour, bouche bée,
Serrant fort sur leur coeur les précieux tout-petits,
Etroitement langés, en lainages exquis.

Les papas un peu raides tentant un air martial
-Mais tout au coin de l'oeil, brille comme un cristal.
Les grands-pères posant avec leurs chiens de chasse,
Le petit a grandi, déjà le temps qui passe!
Les grand-mères en tablier, l'arrosoir à la main
Et puis les fleurs figées et aussi le grand pin,
La famille étagée les jours de mariage
Sur les grands escaliers et puis un jour la plage:
Des enfants tout bronzés, en maillots tricotés
Et les parents tout jeunes mais bien moins empruntés...
Bientôt vient la couleur et les clichés fanés,
Les ''Kodak'' un peu bleus, les ''Agfa''embrumés,
Lors le temps s'accélère, les époques défilent,
On approche à grands pas du fameux an deux mille...
Des gens ont disparu au creux des paysages,
On les revoit pourtant dans de nouveaux visages!

Au fin fond d'un placard, l'album photographique
Bonheurs au fil du temps, traversée nostalgique.


 

 

Nonon   (Vendredi, 3 avril 2020         #68

 

DISTANCE
Désormais, chacun de nous doit respecter , une distance
Il nous faut, gantés, masqués être tous dans la vigilance
Si nous désobéissons, l'heure n'est plus à la tolérance
Tenons nous donc loin des autres, pour la survivance
Avec interdiction de partir pour des vacances
Nous sommes sous les radars de la télé surveillance
Chargés de neutraliser ce virus qui nous nargue de sa puissance
Et qui nous fait nous solidariser tous en cette circonstance.

 

 

Nonon   (Jeudi, 2 avril 2020         #67

 

UNE
Un article sur Tarbes, la Dépêche d'aujourd'hui
Ne pensez pas au Covid -19, ce n'est pas lui
Et c'est l'homme, à qui, un jour, elle a dit oui
FEMME
Funeste confinement, qui exacerbe tous les mots
Et occasionne dans des foyers, tant de maux
Mauvaise cohabitation, qui révèle les mortels défauts
Monsieur, a ensuite appelé sa Maman à Bordeaux
Et employant une arme blanche contre lui, encombre les hôpitaux
EST
Et ces violences conjugales qui sont connues d'autrui
Ses douleurs à elles, qui sont des inconnues dans nos esprits
Tandis que tant de malheureuses chez elles, prient
MORTE
Monstre qui l'a battu et sans doute des coups de trop
On du amener pour elle la mort et lui à percevoir le chaos
Revenir sur lui et lui faire dans sa tête un tragique écho
Tuer à son tour, son propre corps, étant devenu un meurtrier, un fléau
Elle est désormais, définitivement , éternellement dans le repos.

 

 

Yoli (Jeudi, 2 avril 2020         #66

     Un bonjour à " ma petite Emma ", à la jeune Fanta ainsi qu'à leurs maîtres et à tous ceux que je ne connaîs pas.
Un jour de plus va s'achever.
Que de multiples occupations vous fassent oublier les batailles perdues et préparer les victoires futures!
J'ai regardé ce matin sur Arte " Pasteur et Koch " et des extraits de textes sont revenus à ma mémoire:
" Ce qui sauve, c'est de faire un pas. Encore un pas..." ( Terre des Hommes. Antoine de Saint -Exupéry ).

 

 

Saïga (Jeudi, 2 avril 2020         #65

        

      Il était une fois .........un virus du nom, plutôt joli, de : Corona. Mais ce virus là fut un désastre que le monde entier a combattu avec ardeur, chacun avec ses armes. Nos armes, chez nous, s'appelaient : confinement de la population. On ne parlait que de lui et, durant des semaines, il fut un ennemi redoutable. Si bien qu'il m est venue à l'idée de le prendre de haut et même d'en faire un jeu, me souvenant non sans nostalgie d'ailleurs, de mes premiers pas de latin en classe de 6ème. Alors j'ai voulu le décliner (a la manière de «  Rosa »): Corona, Corona, coronam, etc.... vous connaissez la suite. Puis j ai imaginé que chaque cas représentait une semaine de combat ! Nous voici donc à l'accusatif : coronam et bientôt le génitif ! J'espère que Corona va être prêt à rendre les armes, et que la fin de la déclinaison me montrera le bout du tunnel.

A très vite, chère «Université du Temps Long»

 

 

Marie-Thé NONON (Mercredi, 1° avril 2020         #64

 ARA
Au violoniste,né à Beyrouth, en 1968, au Liban
Reconnu par beaucoup, pour un virtuose de grand talent
Avec des premiers prix , aux compétitions notamment
MALIKIAN
Madrid où il vit, il est très connu des gens
Ara , dont il porte le nom de genre d'oiseaux, étonnant
Lui , qui attire les foules sur tous les continents
Il se produit à guichets fermés, il est éblouissant
Kiffant pour moi, je l'écoute très souvent
Il joue de son violon, en dansant, en sautant
Avec un accoutrement digne d'un grand gitan
N'oubliez pas de le regarder, de l'écouter, ABSOLUMENT

PS : Fanta remercie Yoli, elle fonce sur le terrain et mange plus qu'à sa faim

 

 

 

Gladys  (Mercredi, 1° avril 2020         #63

          Grâce à l'heure octroyée pour les premières nécessités, me voilà partie vagabonder dans les rues de mon quartier.
Je hèle, en riant, une jeune dame, promenant son chien, observant que tous deux nous étions condamnés à circuler muselés.
Après un passage à la pharmacie, je découvre, étonnée sur les bas-côtés abandonnés, quelques brins de myosotis.
Plus loin, les plate-bandes oubliées de la tondeuse, des pâquerettes font des heureuses
et fleurissent parmi les herbes folles, de jaunes corolles.
Jamais dans la cité, ne nous est permis ce spectacle enchanteur, car, dès les centimètres requis, grondent les petits tracteurs.
Plutôt que d'un poisson inapproprié, de ce bouquet, je vous fais profiter

 

 

José  (Mercredi, 1° avril 2020         #62

CORONA ou le coeur gros

Quand tu l’as vu surgir de Chine
Et ravager la Lombardie
Puis s’étendre à une Europe
Qui avait oublié ces fléaux
Tu as eu le cœur gros

Et quand devant la ville vide
Je pense à tous ces isolés
Et à ceux qui sont enfermés
Au sein des hôpitaux bondés
Moi j’ai le cœur gros

J’erre entre maisons  et jardin
Je joins famille et amis
Mais seulement  au bout du fil
Sans  la chaleur de leur présence
Et j’ai le cœur gros

Toi qui n’es pas contaminé
Mais enfermé avec tes craintes
Sache que la vie est la plus forte
Et surmonte les coups du sort
N’aie plus le cœur gros

Pandémies, virus et problèmes
Ne sont toujours que passagers
Et les confinés sont patients
Ils sortiront surement un jour
N’aie plus le cœur gros


 

 

Yoli  (Mercredi, 1° avril 2020         #61

Bonjour " petite Emma "
Le temps passe...
Aujourd'hui, premier Avril, c'est le Jour du Poisson, jour aimé des chats .
Dans ton long confinement tu déplores le temps perdu en critiques et atermoiements inutiles.
Donc, un grand merci à tous ceux qui agissent chaque jour et qui contribuent au bien de tous, chacun  à son niveau, selon ses compétences.
Moi, au fil des jours qui se suivent, je ne peux que combler le temps et ne pas laisser le vide s'installer dans mon espace confiné.
Aussi, j'alterne révisions des cours suivis à l'Utl.Tb, jardinage, lecture et écoute de musique, du classique aux chansons populaires .
Armée de la sorte, j'imagine la défaite de cet intrus de coronavirus et je chante ma victoire prochaine avec Georgius " Au lycée Papillon ".
PS: Un prompt rétablissement à Fanta

 

 

Marie-Thé NONON  (Mardi, 31 mars 2020         #60

 

MA
Ma Fanta, choisi par nous à la SPA
Agée déjà d'un an environ, on ne sait pas
CHIENNE
Chez nous depuis, elle ne nous obéit pas
Héritage sans doute de ce que l'on connait pas
Imprudente, le danger, elle ne le voit pas
Et profitant de ce que l'on ne l'observe pas
N'en fait qu'à sa tête et ne nous écoute pas
Naturellement ce qui devait arriver, arriva
En mâchonnant des tiges d'arbustes, une se coinça
M' A
Mal engagée entre les dents du haut, elle resta
Acculée vers le fond de sa gorge, elle s'incrusta
LANCE

La chienne se débattit et de peur s'affola
Avec des gants , en risquant d'être mordu on essaya
Naturellement de l'enlever, on n'y arriva pas
Contraints d'appeler un vétérinaire, on téléphona
Et par chance, en ces temps de confinement, on trouva
UN
Une urgence, où l'on nous demanda d'aller très vite là-bas
Ne pouvant y entrer à deux , sur le parking on resta

 

DEFI
Dans la longue attente de l'anesthésie qui se pratiqua
Et au bout d'un long moment le vétérinaire arriva
Fier de nous montrer la tige qu'il enleva
Il nous fallut patienter jusqu'à ce qu'elle se réveilla
ON
On nous l'amena, dans une couverture on l'emmaillota
Ne resta que la lourde facture , que l'on régla
S' EN
Sur le retour, la police on guetta
En ayant l'attestation du motif adéquat
Ne voulant pas en plus régler une amende, on espéra
EST
Et le retour chez nous, tranquillement s'effectua
Son réveil , lui fit oublier tous ces moments là
Tandis que nous, de la peur, il nous restera
SORTI
Sinon, Fanta, tu le sais, toujours on te gardera
On a eu le regard de tes grand yeux, on t'adora
Rien chez toi , bel animal, ne nous lassera
Tu peux être sur que jamais on ne t'abandonnera
Il nous reste à te serrer très fort dans nos bras


 

 

Michelle d'Argelès Gazost  (Mardi, 31 mars 2020         #59


      Nous commençons, comme si nous étions militaires, à décompter les jours. Nous sommes en guerre contre un virus invisible mais terrible. Chacun se protège comme il peut, les "munitions" étant en attente de livraison !! Ce n'est pas encore cette année que le "COQ Français" va chanter !!. Nous sommes toujours en retard d'une guerre. A la prochaine, je vous rassure, nous serons prêts. En attendant nous profitons de ce confinement pour prendre quelques kilos en prévision d'un nouveau maillot de bain, de bien dormir pour pouvoir se dépenser, enfin, sur la plage cet été, de lire et relire le même livre, faute de réapprovisionnement (là aussi).
Enfin en résumé tout va bien, on va s'en sortir : les neurones au plus bas et le poids au plus haut.
Bonne journée et bon courage à tous. Soyez prudents.
A bientôt

 

 

Patrick G  (Mardi, 31 mars 2020         #58

 

       Quelle bonne idée du président d’ouvrir ce blog du journal du temps suspendu. Pourquoi pas faire parler sa chatte. D’autres lui répondent en miaulant. Rencontre de chats. Concert de chats. Concert de miaou (s). Voilà alors une chose qui ronronne en ce moment, c’est écouter le Duo des chats de Rossini (en italien : Duetto buffo di due gatti). Les animaux, ce n’est pas mon truc. Juste une tolérance pour les chats, en tous cas vis à vis de Rossini. J’ai habité une douzaine d’années à Lyon, mais pas dans le quartier de Montchat, tout proche de l’hôpital Edouard Herriot qui, en ce moment, redouble d’activité. Les chiens, n’en parlons même pas. Je me souviens encore d’un cauchemar que j’avais fait tout gamin en Charente. Je devais avoir trois ou quatre ans, pas plus. J’avais rêvé que le chien de la ferme voisine me courait après en aboyant et que j’ai dû monter à une gouttière pour essayer de lui échapper. Le secours est venu de ma mère qui est rentrée dans ma chambre pour m’apaiser. C’est ainsi que je m’explique ma distanciation avec les animaux. A ce sujet donc, le temps s’est suspendu depuis quelques dizaines d’années (que j’ose à peine compter).
      Lors de ma dernière promenade autorisée autour de chez moi dans cette période  de confinement, ma carte d’identité et mon laissez-passer dûment daté et signé en poche, mes pas m’ont conduit autour du jardin Massey. J’en faisais le tour à l’extérieur pour me persuader que je prenais le bon air dans la nature, sans être dérangé par les gaz d’échappement. J’ai croisé en sens contraire un maître et son chien en laisse qui faisaient la même chose que moi. Pourquoi pas, mais, de loin, j’ai trouvé bizarres ces deux promeneurs. En regardant de près au moment de se croiser rapidement pour s’éviter les éventuels virus réciproques, j’ai compris ce qui m’avait troublé : ce n’était pas le chien qui portait une muselière, mais le maître... Une de type FFP2... Bizarre, comme c’est bizarre. Vous avez dit bizarre, mon cher cousin.
Nous vivons une époque moderne mais certainement très troublée.

 

 

Marie-Thé NONON  (Lundi, 30 mars 2020         #57


       POURQUOI
Parce que, cela m'est actuellement permis
Obstinée, de me lancer dans ces écrits
Une indulgence, une supplique à mon profit
Reconnaissante à ma bonne fée , qui me publie
Que pour moi, cela continue, je prie
Un confinement imposé dans ma vie
Ordonnance à mon égard, je subis
Il me faut m'adapter à cette survie
               J '
J'espère que ce temps sera bientôt fini
          ECRIS
Et pouvoir à nouveau retourner dans les amphis
Continuer à écouter tous ces grands érudits
Revoir les adhérents, les lieux, les amies
Il nous faut accepter de n'être pas dans le déni
Sinon, tous , on peut y perdre facilement la vie
         MERCI
Me taire était certainement facile
Et vous faire sourire un défi difficile
Renouez avec les plaisirs de votre domicile
Certainement cela vous deviendra utile
Il vous apprend, cet état, à être puéril.

 

 

Renault des Eaux-Vives  (Lundi, 30 mars 2020         #56


Vira et les Humains

 

Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
Vira (puisqu'il faut l'appeler par son nom),
Tueuse sans remords plus que mille canons,
Déclara aux humains la guerre.
Elle ne tuait pas tous, mais tous épouvantés,
Erraient dans tous les sens, ne savaient où aller.
On voyait les dévots courir aux sanctuaires
Et prier les grands dieux d'adoucir leur misère,
Les esprits froids et forts, confiant en la raison,
Méprisant le vain peuple, jugeant hors de saison
D'aller prier les dieux au pied de leurs autels
D'oublier pour toujours péché originel,
En doctes réunions dépensaient tout leur temps
A trouver le moyen de vaincre le Titan.
Mais Vira se riait des pieux et des sages.
"Oyez, mes chers Humains, un délicieux message!
Oh! vous, les beaux esprits, fidèles d'Athéna
Qui inspire aux mortels les secs raisonnements,
Je vous vois terrifiés par la fureur d'Etna;
Vous aurez beau penser, peser les éléments

D'un mal insaisissable que gouverne un dément;             

               Quelle sotte entreprise!
               C'est moi seul qui maîtrise
Les secrets, les mystères de tout cet Univers
Que vous croyez connaître en votre fatuité.
Mais que sont tous vos tubes et tous vos télescopes!
Malgré tous ces grands yeux, vous n'êtes que des myopes,
Des aveugles, des sourds, et pour l'éternité!
Quant à vous, les dévots, les belles âmes saintes,
Qui croyez par vos cierges et vos humbles prières
Que vous est due l'entrée dans la divine Enceinte,
La sotte vanité d'ignorer la frontière
Edifiée de tout temps, séparant les Humains,
Qu'ils soient doux ou cruels, criminels ou bien saints,
Du monde supérieur, Eden inaccessible,
Jardin de tous les dieux, à vos maux insensibles.
Destin l'a décidé: à vous, force misères,
Durs labeurs, vains efforts et sans cesse les guerres!
A vous les vains espoirs d'échapper à la mort.
Cela vous déplaît fort? Mais c'est là votre sort.
Et nous, pendant ce temps, siégeant en notre Ciel,
Savourons le bonheur d'être seuls Immortels!"


 

 

Yoly  (Lundi, 30 mars 2020         #55

 

 

Bonjour " petite Emma "
Je suis assez matinale.
Il neige !
C'est le printemps  mais tout est blanc ! Disparues les couleurs des fleurs.
Pour toi, ce n'est pas un temps à mettre ses pattes dehors.
Un temps à se confiner...plus que jamais.
Pour moi, un temps à me replonger dans l'Histoire .
" La place rouge était blanche
La neige faisait un tapis ", chantait le poète.
Dis à ton maître de continuer la préparation de ses cours sans oublier ceux  de ses collègues d'Histoire.
Tenez-vous tous bien au chaud
A bientôt.

 

 

Lily de Lourdes  (Dimanche, 29 mars 2020         #54

 

      Je suis très douée pour faire pousser les plantes à distance. Non je suis pas tombée dans un ésotérisme débridé. J'ai, il y a quelques années, développé cette science dans un coin de mon cerveau et j'y suis devenue, ma foi, fort habile.
Cela a débuté lors de mon divorce...enfin je ne vois pas pourquoi je dis''mon'', il faut être deux pour cela. Quitter la maison a été douloureux mais cela n'était rien comparé au fait d'avoir été arraché du jardin -oui, arrachée est le mot! C'était mon domaine depuis seize ans, je le connaissais comme ma poche. Malgré sa taille respectable, je pouvais y situer la moindre plante, à quinze centimètres près.
     Une fois relogée dans un meublé, la privation de mes promenades quotidiennes fut vite insupportable et le printemps arrivant, le manque devint atroce. C'est là que je me mis à jardiner dans ma tête. Si j'arrêtais de me lamenter, si je faisais la paix à l'intérieur, alors je voyais mes plantes pousser. Et à mesure que le soleil grimpait à l'horizon, que la clarté changeait devenant de jour en jour plus éclatante, je voyais monter et s'épanouir les fleurs de mon jardin, je suivais des yeux les taches de lumière se déplaçant sur les massifs et je devinais la fraîcheur s'attardant sous les ombrages. Ce fut une consolation. Ce jardin-là, personne ne pouvait me l'enlever.
    Aujourd'hui je connais de nouveau la privation car je ne peux plus aller m'affairer dans le jardin des copines. Les malheureuses! Elles sont toujours en train de s'excuser de me donner du travail et, malgré mes protestations, elles refusent d'admettre que tailler les rosiers et ''grattouiller'' la terre c'est pour moi un vrai bonheur. Il est donc temps d'user de ma science. j'ai décidé de me concentrer sur un talus. Pas n'importe quel talus notez bien! Celui-ci se trouve sur la petite route qui relie Gez à l'embranchement de la route d'Arras. Nous avons de la chance: l'épareuse n'est pas encore passée. Tout est calme, confinement oblige. Les oiseaux s'égosillent, tout étonnés de ne plus entendre les voitures. Cette nuit deux chevreuils ont suivi un long moment la route. L'herbe est rabattue à l'endroit où ils ont descendu la pente.                                                                     
     Sur le talus,des centaines de fleurs sont au bord de l'explosion printanière. Les ancolies déplient leurs éperons, suspendues au milieu d'un feuillage léger. Elles arborent ce bleu-mauve si particulier qui est paradoxalement tout à la fois terne et lumineux. A côté les gaillets à fleurs menues lancent leurs tiges accrocheuses. Les géraniums Robert portent haut, au bout de leurs tiges grêles de drôles de capsules imitant des têtes de grues. Les lychnis déplient des fleurs rose vif dont les pétales laciniés rappellent les oeillets de montagne...ou des fillettes mal coiffées. Il y a aussi les primevères officinales, au jaune si particulier et qui ont, lorsqu'on les effleure, le velouté d'un épiderme. Un autre jaune, tout satiné celui-là, la fleur de bouton d'or -vous savez celle qu'on brandissait sous les mentons en clamant:"Dis tu aimes le beurre?". Voyez aussi les myosotis turquoise et la menthe poilue au parfum aiguisé comme un éclat de glace. Voilà, on y est! Le tableau est presque complet. N'oublions pas au ras du sol ce tapis fait d'herbe fine, souple sous la main, un peu spongieux même, d'où surgissent des brins de mousse qui accrochent la lumière.
     L'eau n'est pas loin. L'air est frais. L'humidité suinte à l'endroit où, au bord du fossé qui longe la route, la végétation laisse la place à une argile glissante. Ramasser un bouquet va être malaisé. On risque d'y salir durablement ses chaussures: l'argile garnira la moindre couture d'un ocre tenace. Je lève la tête. La forêt en surplomb chuchote et secoue ses branches en dispersant une bonne odeur de frais -rien à voir avec la note persistante de champignon qui accompagne l'automne.
A la réflexion, renoncer à cueillir un bouquet est vraiment sans importance. Désormais, pour voir pousser les fleurs du talus, pour les voir agitées doucement par la brise, pour suivre le cheminement lent des insectes sur les tiges, il nous suffira tout simplement de fermer les yeux.

 

 

Hâfez Shirâzi  (Dimanche, 29 mars 2020         #53

 

Inspirée par La Fontaine,
Cette fable avez écrite,
Avez su saisir l'aubaine.
Or rien ne vous fut prescrit
Sinon d'imiter des vers
Que tout le monde sait par coeur,
Mais personne n'est assez vert:
Etes à vous seule un choeur,
Dame de la Buanderie.
Je vois à l'UTL-TB
Ce beau talent qui fleurit
Et me laisse bouche bée.
  En langue vernaculaire: BRAVO!

 

 

Gladys  (Dimanche, 29 mars 2020         #52

 

     Le Grand Confinement ! Il commence à me peser, ne pouvant pas bouger, marcher, pédaler jusqu à l'IUT, saluer, bavarder puis écouter et rentrer. Nos journées sont désorganisées, mais, oserais-je l'avouer, je n'ai jamais autant ri de toutes les facéties inventées par les confinés, autant parlé avec la famille, les amis, les connaissances toujours si occupés.
Le tri se fait aussi parmi ceux que l'on croyait proches et qui sont aux abonnés absents. Mais, pas de reproche, chacun vit l'instant.
Vivre ce grand partage de l'angoisse ; la moitié de ma famille fait partie des soignants. Mon cœur se serre. Mais, ils sont si confiants.
Un jour après l'autre, j'attends la fin du Grand Confinement

 

 

Isabelle R., confinée rue Ramond   (Dimanche, 29 mars 2020         #51

 

 

Conversion des pigeons : ils reviennent au bio !

Sur la place de Verdun, plus de miettes des bistrots…
"Vive l’autonomie, osons les circuits courts,
Et dans la rue Ramond, on a jardins et cours."

Sous les feuilles d’automne, des vers bien alanguis,
Et dans mes plates-bandes, mes malheureux semis…
L’oiseau tout guilleret s’en colle plein le gosier,
Pensant "Voici de quoi faire vivre ma portée."

Las ! Le chat des voisins se croit seul maître ici,
Et tout câlin qu’il soit, aime la chasse aussi.
Il fond sur le ramier, le laisse au sol occis,
Et s’en va satisfait de ce coup réussi.

Moralité : Aucune,
Car le règne animal nous est bien étranger,
Certains chassent pour vivre, d’autres pour s’amuser.

 

 

Marie-thé NONON       (Dimanche, 29 mars 2020         #5O

 

 

            RESILIENCE
Rendus , que nous sommes au silence
En cette nouvelle forme d'existence
Seul, chacun de nous y pense
Il faut devenir rusé dans la science
Loin de ce qui était notre inconscience
Il nous faut être dans la puissance
Et savoir aller vers la jouissance
Nos rêves éloignés de la souffrance
Combler le désert de l'absence
Et avoir l'abondance de l'espérance.

 

 

 

Marie-thé NONON       (Samedi, 28 mars 2020         #49

POUR
Passant d'une rambarde
Ou d'une poignée de porte
Un tsunami de tombes
Ramassez vous ces bombes
LES
Le Covid, rend nos sorties si pénibles
Ennemi qui est partout si invisible
Soyez sur, qu'il n'est pas si risible

SOIGNANTS
Soignants, travaillant pour nous
On doit les aider à rester debout
Il faut rester chez vous
Grands parents , détrompez vous
Ne pas garder  vos petits pour vous
Avant , cela était pour vous magnifique
Ne devenez pas pour eux un enjeu tragique
Tout n'est plus dans l'ordinaire
Sachez donc , dorénavant , bien faire.


 

 

Démocrite     (Samedi, 28 mars 2020)          #48



 Nuages



          On m'a rapporté un incident qui ébranla récemment le fondement même d'une société réputée savante. Ses membres, que leur âge dispensait de se dépenser pour se sustenter, consacraient la moitié de leur temps à nourrir leur esprit. Ils avaient établi leurs quartiers chez des congénères plus jeunes et encore soucieux, quant à l'efficacité de ce qu'on leur enseignait, de l'emploi qu'ils en auraient pour subsister dans un monde où, comme l'a savamment dit un fabuliste dont les morales coulent de source, l'usage de plus petit que soi n'est permis qu'au plus fort. Mais revenons à nos anciens. L'aréopage qui présidait aux destinées de cette société était démocratiquement élu : on y écoutait beaucoup ses mandants, avant que d'être élu. Pendant plus d'une décennie, notre assemblée fonctionna à la satisfaction de tous, excepté ceux que leur complexion atrabilaire incite à la critique.
  Or, ce fonctionnement harmonieux fut brutalement interrompu par une fâcheuse pandémie* qui mit chacun au repos. C'était sans compter sur les administrateurs et intervenants qui mirent en place des activités de substitution, destinées à palier un isolement que nous avons (qu'ils ont ?) bien du mal à assumer, ce que Pascal a vivement regretté.
  Cependant le déploiement de ces louables efforts d'imagination allaient dans le bon sens, et il aurait dû en être de même pour l'élaboration du programme des activités dont la reprise semblait aussi inéluctable que la fin de la pandémie.
 Hélas, les consultations distanciées, que le président initia de façon à renouveler l'offre des enseignements et des activités pour ce qui devait apparaître comme un engageant renouveau, furent perturbées par des dissensions sans rapport avec les parasites sur la ligne qui sont des perturbations physiques plus faciles à corriger.
  La division provenait de la différence des points de vue dont dépend la netteté de l'objet considéré sur son arrière-fond. Le fait de ne pouvoir s'entendre ni sur le but ni sur les moyens constituant le meilleur encouragement à ne rien faire.
  Certains partaient du principe que leurs administrés étaient d'éternels étudiants, soucieux d'une large et profonde culture, tandis que d'autres se gaussaient de cette inextinguible soif, n'y voyant qu'hypocrite valorisation d'un unique souci : tuer le temps. Une tierce faction soutint que les activités proposées devaient avoir vocation à rompre l'isolement et ralentir le vieillissement cérébral.
  La sagesse, dont le savoir n'est pas toujours le garant, eut dû les inciter à considérer que toutes ces raisons n'étaient point irréconciliables. Rien n'y fit. Chaque faction manœuvra de façon à maximiser l'effet de nouveauté et de surprise qui ébaubisse les adhérents de manière à ce que fusent des applaudissements nourris à l'annonce de sa proposition lors de l'assemblée de rentrée.
  C'est ainsi que ceux qui souhaitaient prodiguer les connaissances les plus pointues obtinrent qu'on engageât un physicien nucléaire pour exposer les problèmes rencontrés par la physique quantique.
  Ceux qui préconisaient de permettre à chacun de retrouver les joies de la cour de récréation organiseraient les marelles et autres parties de dominos.
  Quant à ceux dont la santé de leurs congénères était le souci, ils se virent confier les séances de pilâtes destinées tout uniment à s'activer en cadence,  tantôt en chantant, tantôt en répondant à des questions destinées à exercer sa mémoire.
  Fort heureusement, le confinement terminé permit à chacun de réfléchir à ce que la raison commande: ne pas courir trop de lièvres à la fois, surtout lorsqu'ils empruntent des voies différentes dont certaines aboutissent à d'indémêlables fourrés.

*Pandémie, voir le Larousse médical.

 

 

Yvette de la Buanderie 😘    (Samedi, 28 mars 2020         #47

 

Avec la complicité bien involontaire de Jean De La Fontaine, dont je vous conseille la lecture du Lion et le moucheron.

 

"Va-t-en, coronavirus, excrément de la Terre.
C'est en ces mots que le grand Humain
parlait un jour au Lilliputien.
L'autre lui déclara la guerre.
Penses-tu, lui dit-il, que ton titre d'Homme

me fasse peur, ni me soucie.

Tu peux être sûr, mon bonhomme,
je te mènerai à ma fantaisie.
A peine il achevait ces mots
que le virus sonna la charge.
Dans l'abord, il se met au large,
puis, prend son temps et penètre la peau.

Le bipède écume et ses yeux étincellent.
Il enrage, on se cache, on cherche le consensus.
Et cette alarme universelle

est l'ouvrage d'un simple virus.
L'invisible ennemi triomphe et rit de voir
que ni confinement, ni traitements
ne réussissent à retrouver l'espoir.
Le microbe du combat se retire avec gloire
Comme il sonna la charge, il sonne la victoire
va partout l'annoncer et rencontre en chemin,
des millions de petites mains
s'affairant sans fin,
et enfin, provoquant son déclin.
Quelle chose par là nous peut être enseignée ?
Qu'entre nos ennemis
les plus à craindre sont souvent les plus petits
mais que la Solidarité nous rendra notre Humanité !
Un grand Merci aux millions de petites mains

 


Anne Marie CAZANAVE   (vendredi, 27 mars 2020)                   #46


    Epopée des temps présents

La lumière inondait les immenses rayons,
A l’infini luisaient les boites de sardine,
Les poireaux agitaient leur verte frondaison.
Prompt à suivre l’élan de son chariot agile,
Nataniel s’avançait frémissant et anxieux.

Il fallait faire vite !
Choisir entre le chou et la sombre aubergine,
Prendre le frais yaourt sans être suspicieux
Saisir d’un geste prompt les paquets de farine,
Rafler de l’autre main une douzaine d’œufs.
Car peut-être dans l’ombre entre des raviolis
Le sinistre virus se tenait-il tapi
Bavant ses virus sales et aiguisant ses crocs.

Dieu ne permettrait pas cet attentat infâme !
Se dit Nataniel empilant les savons
Il songea au foyer, à sa modeste flamme
A Lydia réchauffant le dernier miroton
Dans un élan superbe et les devançant tous
Il bondit à la caisse et put enfin dire ouf !

 

 

AP  (vendredi, 27 mars 2020)                                        #45


Rouge-gorge du matin


Que m'enchante ta venue
En ces temps confinés
Heureux sois-tu
De pouvoir, sans questions te poser
D'un coup d'aile, prendre ta liberté.

 

 

mirabel19  (jeudi, 26 mars 2020)                                        #44
Tres bonne initiative que ces cahiers de vacances. Que les auteurs en soient remerciès

 

 

Yoli (jeudi, 26 mars 2020)                                        #43

      Bonjour " petite Emma "
J'espère que tu vas bien ainsi que ton maître.
Je pense que le 3è sac que tu nous signalais est revenu rempli de boîtes  de bonnes choses pour toi et que tu n'as pas fini étranglée ou comme le chat montré à la télé ce matin .
En effet,un enfant confiné avait imaginé  de catapulter son chat par la fenêtre ...C'était évidemment une blague . J'avoue avoir éclaté de rire et bien sûr de tels sorts ne sont pas drôles pour tout chat de France , de Navarre et du monde entier.
Bon! Sur ces réflexions morales , je voulais te dire que j'ai lu ce matin quelques écrits de rescapés du
"Temps d'Avant ".
Comme moi , ils émergent dans une Préhistoire de l'Inconnu , début d'une ère nouvelle sur une frise à compléter .
Avant, ils se rendaient , comme moi ,dans le pays sans frontières de l'UTL .TB où, curieuse , j'avais poussé quelques portes et rencontré des " tribus " , les unes parlant espagnol, les autres chinois , d'autres arabe
Entrant en d'autres lieux ,nous écoutions attentifs  l'évocation de personnages lointains de l'Histoire ,de la Littérature , de la Philosophie, de la Poésie.
Que devenez-vous,compagnons d'infortune éparpillés dans vos îles ,vous que j'ai jadis rencontrés au pays de l' UTL.TB?
Je vous donne rendez-vous sur la frise des temps nouveaux vers un monde libre .
A bientôt                                                                             Yolande

 

 

Isabelle  Roze   (jeudi, 26 mars 2020)                                        #42

avec l'aide bien involontaire du Cid :

Il n’est pas temps encor de chercher le trépas :
Car nos petits-enfants ont besoin de nos bras.
Le virus qu’on craignait, comme un grand fleuve entré,
Veut surprendre la France et tuer ses aînés.
Corona envahit, et le flux d’Italie
Et d’Asie à nos murs l’a amené sans bruit.
La cour est en désordre, et le peuple en alarmes :
On ne sent que la peur, on ne voit que des larmes.
Dans ce malheur public notre prince a permis
Qu’il nous soit ordonné de demeurer au lit,
Que sachant le danger, poussés d’un même zèle,
Nous soyons tous contraints de taire nos querelles.
Nous sommes prévenus ; mais gare aux lendemains,
Il faut changer le monde, gardons vaillantes mains.

 

 

Isabelle     (jeudi, 26 mars 2020)                                        #41
              Haïku du jour :
Le rouge queue chante
Dans le cerisier neigeux
Ciel bleu au dessus

 

 

Marie-Thé NONON     (jeudi, 26 mars 2020)                   #40  

                                             
        EMMA
Emma, mise en valeur par beaucoup d'adhérents
Mis en situation de tourner en rond dans ce confinement
Moi, je vous vois dans votre espace personnel quotidien
Avec un maître qui empiète et embarrasse votre bien
      CHATTE
Charmante chatte au superbe pelage soyeux
Habituée à vagabonder dans cet enclos moelleux
A t'il pensé, votre maître dans le troisième sac en trop
Tendu par ses achats, mais était-il pour vous plein de cadeaux
Tendres croquettes, douces friandises, petits gâteaux
Et un maître ne peut vous tromper, vous mener en bateau
      DU
Dans ta beauté dont tu fus pourvu
Une admiration pour toi ne peut-être superflue
      PRESIDENT
Parce que, vous , chez qui cet intrus habite
Regardez, si vous voyez son ombre, vous arrivez vite
Et constatez si votre esclave va bien prestement vous servir
Sinon, miaulements, bouderies, griffages interdits
Indiquez ainsi votre impatience à être rapidement servie
De récompense, il n'en aura guère que partiellement
Et cet être sera trompé certainement par vos ronronnements
N'êtes-vous pas un félin qui sait duper durablement
Tandis que vous irez dans votre panier vous étaler majestueusement
      DE
D'être, comme votre maître, une fan du monde animal
Et je vous cite en vertical et vous flatte en horizontal
     L'UTL
Le printemps est apparu, il fait gai sur les bourgeons ouverts
Un vieil arbre sans geste, un peu de vent et les pelouses vertes
Tant de voyages qui vont revenir, de pays à connaître
Les choses dont on rêve aujourd'hui et qui pourront être
     TB
Tenez vous en patience,la cohabitation va finir
Bientôt, votre maître reprendra ses activités, pour notre plus grand plaisir

 

 

Roger     (Mardi, 24 mars 2020                                             #39               
      « les copains d’abord"                          
          Ma plume ce matin sera un peu plus bavarde
 C’est la troisième fois que je suis confiné, donc aujourd’hui je vais vous raconter la première.
         Le mois de mars 1965, mes quinze ans se passaient en internat ; tout allait bien jusqu‘au jour ou la scarlatine s’est immiscé dans mon jeune corps, tout le monde à la maison, mais je n’ai pas eu droit à cette faveur ; trop d’enfants dans la maisonnée, direction l’hôpital  de Lourdes,  bonnes sœurs et infirmiers venaient me voir dans leur camouflage blanc. Fièvre et piqûres ont accompagné mes premiers jours, ensuite guérison et quarantaine ont pris le pas. La radio à travers « La voix de son maître », sans publicité et surtout les livres, des « Bob Morane » sans oublier Le grand Meaulnes » ont pris le pas ; je gérais même la quantité quotidienne de lecture comme  le pain pendant la guerre, j’espérais tous les jours qu’on m’en porte d’autres. Parfois je jouais aux cartes avec mes amis, les cartes étaient vraies mais les amis étaient représentés par les quatre coins du lit. Les quarante jours ont été longs, mais je pense encore à la meilleure note que j’ai eu en rédaction quand j’ai repris le chemin de l’école : « Les copains d’Abord » de Brassens en était le thème. Les miens , je les avais créés de toute part pour subsister sans eux.
          A  bientôt

Seul, toujours seul
                 10ans plus tard, novembre 1975 ; la veille , le vent d’Espagne balayait de son doux souffle ma vallée natale, c’était dimanche ; ce soir nous allions danser et ensuite pousser  la chansonnette avec les vétérans, vieux bergers du village de Grust. Mais, grosse surprise quand nous avons voulu quitter les lieux avec mes amis ; 15 centimètres de neige tapissaient la chaussée, la Peugeot commerciale nous a ramené au petit pas vers notre village. Il était cinq heures, et ma mère Irène n’avait pas dormi : mon frère était parti avec sa femme à Lourdes durant la nuit pour la naissance de leur enfant. Deux heures de sommeil et réveil avec la tête dans un étau. J’allais devoir m’occuper du cheptel bovin et de jeunes broutards qui allaient devenir de véritables moutons, si prisés dans la vallée de Barèges. Pas de voiture, mais un car pour rejoindre Barèges et des mains gelées quand il a fallu aider mon frère aîné à mettre les chaînes sur les roues du car qui me paraissaient immenses. Arrivés au terminus, nos  provisions sur le dos, nous devions avancer en se frayant un passage dans une neige qui s’amoncelait de plus en plus.
                          Au bout de deux kilomètres, je me retrouvais tout seul à finir mon trajet vers la grange foraine de Tournaboup. Les derniers hectomètres furent vraiment pénibles ; pour avancer, je posais ma cape sur la neige et je plongeais tout mon corps dessus. Ouf, fis-je en ouvrant le haut du battant de porte qui était presque enseveli. Il était quatorze heures et j’avais mis quatre heures pour faire trois kilomètres.
                         Tout le cheptel allait bien, Pastoure, la chienne qui était là depuis la veille, me fit la fête en sautant dans les mes bras ; seuls les petits veaux qui gambadaient la veille avec leurs mamans demandaient à boire. Je me mis à vaquer à mes affaires en donnant du foin, en lâchant les veaux pour les faire téter à leurs mères respectives, et en octroyant un passage devant la grange où se trouvait l’abreuvoir où l’eau coulait en permanence : quelle chance, le haut de la pelle levée à bout de bras était le niveau de la neige. Pour boire, les animaux ne sortaient que la tête pour plonger leurs museaux dans l’eau et regagnaient leur place en reculant.
                La  première journée  se passa dans le meilleur des mondes, j’allumai le feu et finis les restes de la veille pour m’alimenter. La neige continuait à tomber, et le lendemain le petit coin déneigé devant la porte était à nouveau comble : rebelote et je me hasardai à sortir en dehors de la grange ; la voix de Lucien et Michel me demandaient si tout allait bien, je leur répondis «Qué voy » je vais bien en occitan. C’était le téléphone de l’époque, la tempête m’empêchait de les voir, chose très facile quand le temps était au beau.
              Oh que les journées suivantes me parurent longues, la petite déchirure que je m’étais fait en marchant dans la neige s’était transformée en crise d’appendicite dans ma tête ; et toi "Pergoune" , la meneuse du troupeau tu eus droit à la diète et surtout à rester debout durant la nuit, attachée par les cornes aux poutres du grenier, en effet dès que tu te couchais , ta matrice sortait et le vétérinaire avait eu du mal à la remettre à sa place l’automne dernier, je ne voulais pas que tu meures.
        Seul, toujours seul, la radio me rappelait pourtant que j’étais bien dans une collectivité, succès de l’époque et mort de Franco s’éloignaient de plus en plus de mes préoccupations. Je pensais à mon neveu ou nièce qui était peut-être né. Le soir le repas était composé de lait juste trait et de morceaux de pains, plus ou moins secs, que je trempais dedans. Dans la forêt avoisinante une chouette hululait et apportait un peu plus de mélancolie à mon esprit. Je pris Pastoure au cou et me blottissant contre elle, je ne pus m’empêcher de lui chanter la chanson du vieux berger de Gèdre: « Que penses, tu, Pyrène , toi aussi comme moi, nous sommes dans la gène et nous attendons le soleil ». La chanson fait aussi référence aux moutons et aux vaches avec lesquels parle le berger. Elle se gravait dans mon cœur plus intensément que le soir de la fête où nous l’avions chanté en fin de nuit avec les derniers troubadours de la nuit.
                      Au bout de quelques jours la neige se calma, c’était le vendredi, mon frère put me ravitailler en ski et m’apprendre la naissance de ma nièce Sophie et trois jours plus tard le bruit de la dameuse me fit prendre conscience que mon confinement était fini. Deux jours plus tard , tout le monde descendit dans la vallée et aucun bestiau qui avait vécu avec moi ne voulait être le dernier.
                        L’heure où j’écris ses pages, je suis à nouveau confiné avec mon épouse dans la maisonnée, tout y est fleuri , je rêve d’une dameuse qui écraserait ce monstre.
                                             
                  Ce matin, mercredi 25 mars, après une nuit mouvementée par des  cauchemars, le réveil est aussi bouleversé, mon rêve devient réalité : je mets quelques minutes pour réagir, mais la réalité est là, pas de doute, le corona est là, il frappe et il frappera encore.
         Jeune, j’avais rêvé d’un monstre qui m’attendais aux toilettes, l’envie de faire pipi m’avait réveillé et il m’avait fallu quelques minutes avant de réagir et d’admettre que le monstre n’était pas là. J’aimerais tant aujourd’hui connaître le même dénouement, mais hélas, hélas….. !
               Jeunes, nos formateurs, à travers Prévôt et Kubler, nous avait appris la bonne tenue du corps, de la plume et du cahier pour obtenir une écriture convenable mais aujourd’hui, malgré la nostalgie des belles majuscules, c’est mon index qui frappe lettre par lettre un mot sur un rectangle blanc, pour partager avec vous  ces moments si difficiles.
                J’écris, et pourtant il fait si beau dehors, le jardin potager m’attend, les pensées demandent à boire, les bourgeons à fleurs des pommiers voudraient éclater mais ils ont peut-être peur du froid qui vient, au loin, sur la colline, les juments de mon neveu m’attendent pour partager avec elles un bonjour et un bout de pain sec, mais je n’irai pas les voir. Les  informations de 11 heures m’écrasent sur la chaise, je serre les points, je voudrais crier dehors toute ma haine vers ce terrible mal mais je n’ose pas. Hier encore les voisins auraient vu en moi un début de folie, mais aujourd’hui ils me verront tourner, tourner, et tourner encore autour de ma petite maison.
                 Ce  soir toutes les cloches vont sonner, nous allumerons une bougie et tous ensemble nous penserons à toutes les personnes qui nous aident.
                                                                                       Roger

 

 

  Yolande Le Tellier     (Mardi, 24 mars 2020         #38

 Bonjour " petite Emma "
Et bien voilà ! Depuis hier soir  j'ai fait davantage ta connaissance sur " le journal du temps suspendu ".
J'assiste au cours de ton maître mais dans l'incertitude d'avoir bien entendu ton prénom , tu étais l'inconnu " petit chat ".
Pour me faire pardonner, je vais partager avec toi un souvenir.
Depuis mon aire de confinement voici  de quoi s'évader un instant .
Ecoute la chanson de Pierre Perret " je suis de Castelsarrasin " . Je la connais bien puisque je suis de Castelsarrasin. J'y habitais avant de venir dans les si merveilleuses Hautes Pyrénées il y a de cela six ans.
Ces souvenirs heureux qui racontent mon vécu parleront sans doute au cœur des adhérents de l'UTL, dont ton maître est le Président.
Camping sous les pins odorants ( ah! les pins à l'entrée de l'UTL ...!, lou mercat , bains dans la fraîche Garonne...
et  une petite Emma !
Oui ! Emma! Tu es chantée. Certes pour une humaine mais tu rejoins mes souvenirs les meilleurs .
Pour finir sa chanson Pierre Perret remercie les habitants de Castelsarrasin  .
" Ces êtres au cœur si bien bâti
qui m'ont fait regarder la vie ".
Alors, Emma, fais savoir à ceux  qui liront ce texte, que je leur écris, en ces temps difficiles : " qui me font regarder la vie " au présent car ces êtres au cœur si bien bâti ce sont eux. Ils sortiront vainqueurs de cette épreuve.
Voilà Emma le message que tu me permets d'adresser grâce à ton joli prénom .
Merci et à bientôt.
                                                                Une étudiante de l'UTL

 

 

 Isabelle     (Mardi, 24 mars 2020         #37

          Haïku du jour :
Le savon mousse
L'eau s'enfuit dans la bonde
Adieu virus

 

 

Lily de Lourdes     (Mardi, 24 mars 2020         #36


Salut les Robinson!
       Aujourd'hui je ne serai pas longue (ouf soupireront certains) car oui, c'est aujourd'hui que je commence la flûte irlandaise. Je voyage peu mais le séjour que j'ai fait en Irlande a été un réel coup de coeur, à tel point qu'en repartant j'ai eu un curieux sentiment d'exil. La musique irlandaise me parle, je ne sais pas le dire autrement. J'ai donc été ravie lorsqu'un ami m'a offert une''tin wistle''(rien que le nom chante!). Bien entendu, la dite flûte soigneusement rangée à côté d'une vénérable flûte à bec a attendu depuis que j'aie un peu de temps à lui consacrer. Alors voilà, c'est aujourd'hui. J'ai quelques restes des leçons de musique du collège (j'ai une pensée émue pour les professeurs stoïques qui ont enduré nos cacophonies). Ce ne fut pas du temps perdu; des décennies plus tard, mes mains se souviennent encore. Etonnant! Sur l'ordinateur une infinité de tutoriels attend que je fasse mon choix. Je commencerai par Amazing grace puis j'irai rendre visite aux hobbits .
Cet après-midi quand l'habitant de l'île de l'autre côté de la rue fera retentir ses tamtams, faisant vibrer les murs de ma cabane, je dégainerai ma flûte magique pour tenir à distance ses brutales mélopées. Peut-être le mariage des deux musiques sera-t-il intéressant?
Grimpée au sommet de mon île, j'agite les deux bras et je vous salue bien. Si quelque chose brille dans ma main, rassurez-vous, je ne compte pas remplacer la statue de la Liberté, c'est juste ma flûte irlandaise qui ne me quitte plus.

 

 

Marie      (Lundi, 23 mars 2020         #35

 

Très chère Emma, 
          Tout d'abord je vais me permettre de te tutoyer car nous avons été présentées il y a déjà fort longtemps. 
Très bonne initiative Emma de nous faire partager un peu de ton quotidien avec ton maître. 
Tu le sens nerveux et fébrile, je n'en suis pas étonnée. Plus  de cours à donner devant un amphi bondé, plus de rencontres du bureau de l'UTL, plus de rencontres et de dîners en ville.
Que reste t-il en ces jours de confinement? Les écrans. je suppose qu'il passe de longs moments sur son Mac;  peut-être prépare t-il déjà les cours de la saison prochaine? Dis lui que nous serons tous au rendez vous pour connaitre les faits et gestes du Secrétaire Général Brejnev. Il nous manque déjà.  
Dis lui de ne pas trop regarder les programmes qui défilent sur cette pandémie ce n'est pas bon pour son moral. 
J'espère en tout cas que tu prends bien soin de lui en te montrant plus affectueuse que jamais. 
Je ne voudrais pas que la déprime le guette. Veilles-y.
N'hésite pas à envoyer un petit message de temps à autre mais sois prudente. C'est  sûr, je le sens, ton maître n'aimerait pas te voir à son clavier. 
A bientôt,
                                            Marie, une fidèle étudiante de l'UTL

 

Marc Falgas.       (Lundi, 23 mars 2020         #34
Bonjour,
     Un groupe whatts App, "dessin Utl", vient de se créer,pour échanger,dessiner et peindre,ouvert à tous les élèves de l'atelier Art Pictutal et aux autres bien-sur.
Si vous êtes intéressé pour rejoindre le groupe "dessin Utl“, vous pouvez me contacter
mfalgas@laposte.net  Tél : 06 42 63 77 70

 

Dany B.           (Lundi, 23 mars 2020  #33


Bonjour,
          J'ai lu avec plaisir vos textes poétiques et si bien écrits. Mais ce n'est pas dans mes cordes d'écrire aussi bien. Tant pis, je viens partager avec vous ce qui m'enchante : les coïncidences.
Assidue du cours de maths ( comme il me manque ) je ne résiste pas au plaisir de parler de ce que j'ai appris en regardant une émission sur Einstein et Hawking. Même si cela n'a rien à voir avec les maths, la physique ou les grandes questions sur l'Univers, j'ai été ravie d'apprendre que le premier est né un 14 mars, et le second est décédé un 14 mars. Cela ne vous dit rien, cette date particulière ? C'est le jour de Pi, le jour dédié aux mathématiciens ! Ils ont vécu tous les deux 76 ans et une poignée de jours, Hawking a eu droit à un petit mois de rab.
Au plaisir de vous lire, arrivederci ( le cours d'italien me manque aussi)
                                                                              Dany

Odile Desthomas           (Lundi, 23 mars 2020  #32

 

Bonjour aux UTLiens
         Merci pour les réponses envoyées. Les solutions vont arriver. Je vous laisse encore un peu de temps.
Si j'ai fait ce Quizz, c'est pour vous divertir, que vous pensiez à d'autres choses et que le plaisir de chercher, d'analyser les phrases employées, le sens plus ou moins « caché » des mots et termes utilisés mettent votre esprit en éveil. En un mot, vous permettre de penser à autre chose que cette situation impensable que nous vivons.
J'aurais aussi  voulu vous dire que cette agitation de méninges serait l'occasion de le faire à plusieurs, en couple, avec des amis de l'UTL ou non, par téléphone, par mél, voire par Skype, si vous l'avez.  Avoir et garder des échanges « virtuel grâce à la technique » me paraît indispensable, nous sommes des êtres sociaux .
Je ne l'ai pas fait par respect pour vos organisations familiales et personnelles mais rien n'est perdu. Un autre Quizz cinéma est en préparation, mais c'est du boulot !!!, quelques uns d'entre vous m'ont bluffée.
Amicalement à tous
                                                                             Odile

Lily de Lourdes                                                   #31

(dimanche, 22 mars 2020)

 

Salut les Robinson!
      En ces temps de rationnement alimentaire, j'ai certes récupéré quelques tonneaux de biscuits de mer , de citrons et de choucroute (ces deux derniers pour lutter contre le scorbut, je tiens à garder mon sourire hollywoodien) mais de verdure point!
Je sens venir le temps où je fantasmerai sur une accorte romaine ou sur une joufflue laitue. Les menues graines que j'ai trouvées au fond d'un petit coffre gardent encore leur mystère et il faudra attendre qu'elles lèvent pour percer leur mystère.
Le programme, en attendant : sarcler la terre, la désherber, exposer le sol à la lumière et aux premiers rayons du printemps qui vont le tiédir tout doucement.
Je soupire: "Les premières salades, ce n'est pas pour demain!"
Et là, l'extrémité des chaussures disparaissant dans le tas d'herbes, j'ai brusquement une illumination comme ces inspecteurs un peu lents qui trouvent soudain LA solution
"Mais c'est bien sûr! La verdure comestible ne se limite pas à la salade ou à l'épinard!
Il y a aussi le pissenlit ! Et me voilà à couver du regard les petites rosettes extirpées à grand renfort de gouge à asperges (c'est fou ce qu'on peut trouver dans la cale d'un navire!). Ah les amis quelle récolte!
Du fond de mon ADN de gens de peu surgissent des réminiscences de cueillettes vertes.
C'était ma grand-mère nîmoise qui partait '' faire de l'herbe pour les lapins'' au bord des chemins de garrigue en remontant tout simplement les coins de son tablier en grosse toile bleue. C'était aussi cette vieille femme que je guettais, petite, à la fenêtre et qui vendait ses récoltes sauvages en arpentant les rues de la ville et en chantant "ah mes poireaux de vigne et mes saladettes des champs...". C'était enfin mon grand-père italien qui avait connu l'orphelinat et plusieurs guerres, et pour qui la cuisine en mode survie n'avait pas de secret. En silence, il déposait parfois sur notre table un emballage de spaghetti dans lequel s'empilaient trois belles boules de verdure cuite et pressée. Je revois ses grandes mains de maçon s'écartant sur son trésor. Ne riez pas!
On attribue la plupart du temps les bienfaits du régime méditerranéen à la place qu'y tient l'huile d'olive mais il est une autre théorie qui rend cette fois-ci justice aux verdures sauvages bourrées de vitamines et d'oméga 3 présentes dans ce régime.
          Parmi ces salades sauvages (ramassées autrefois partout), il y a bien sûr le pissenlit! D'où nous vient la détestation actuelle du pissenlit? Comment se fait-il qu'on l'aime si peu en fleurs sur nos pelouses et tellement en photo sur nos calendriers? Aurions-nous été insidieusement formatés par le spectacle des terrains de rugby ou des prairies anglaises tondues par les moutons? Que n'avons-nous la nostalgie des plantes messicoles qui accompagnaient les moissons et qui fleurissaient les tampons de notre enfance. Et que dire du sigle de Larousse où le pissenlit en graines dispense le savoir "à tout vent'?
        Mais nous n'attendrons pas le stade de la graine parachute pour inviter le pissenlit en cuisine. Cru, il rejoindra, dans le saladier, lardons, petits croûtons et oeuf mollet. (à éviter lors d'un rendez-vous amoureux car difficile à manger gracieusement et je ne vous parle pas du sourire ponctué de vert qui s'ensuit!). Cuit et essoré (l'eau de cuisson est amère) il s'accommodera, haché, d'une petite sauce blanche parfumée à l'ail. Un oeuf dur pourra lui tenir compagnie.
        Pour cuisiner les fleurs, prenez-les à peine ouvertes, ôtez la base renflée et rajoutez à des lardons en train de dorer. Ne lésinez pas sur la quantité de fleurs! Versez ensuite dessus des oeufs battus pour une omelette ensoleillée ou bien mélangez-les à du riz blanc.
Les plus courageux (il s'agit de compter 365 fleurs) confectionneront la recette de la cramaillote (ou miel de pissenlit)...un délice!
Bien entendu, il ne faut pas être allergique et ramasser le pissenlit dans des lieux exempts de pollution et de troupeaux (parasites). Et pour finir j'adresse une pensée émue à mes petits élèves que ce mot faisait pouffer... et comme ils avaient raison : entre autres vertus le pissenlit est diurétique et s'appelait autrefois "pisse-au-lit".
           Sur ces considérations poétiques, grimpée sur le sommet escarpé de mon île, je vous salue bien en agitant très haut deux grandes cuillères en bois (de palmier bien évidemment!).

 

Marie-thé NONON                                                   #30

(dimanche, 22 mars 2020 19:10)

CORONAVIRUS
Contemplation de mon être ordinaire
Obligée de continuer mon chemin personnel
Rien ne saurait tarir les flots de mon courage
Où mon âme s'abreuve dans ce confinement
N'est ce pas incroyable
Avec un temps si bref
Voir ce virus envahir les êtres
Insouciants hier
Ravagés aujourd'hui
Une route inconnue
Sur laquelle on chemine

VAINCU
Véritable labyrinthe
Au parcours sinueux
Il flotte dans les airs
Notre formidable espérance
Combattre et vaincre
Un ennemi que l'on va terrasser

 

F.Druart        (dimanche, 22 mars 2020 )            #29

          Est entré un jour dans mon bureau, un couple dont l'âge était celui que j'ai maintenant.
Lui, en costume bleu pétrole, chemise blanche et cravate évoquait le haut fonctionnaire qu'il avait été; elle, coiffée d'un chapeau posé de guingois et piqué d'une fleur évoquait dans son désordre celui de ses pensées.
Pendant la courte absence de sa femme, je lançais la conversation; après quelques banalités, je lui demandais ce qui occupait ses journées. La lecture lui apportait l'évasion dont il avait besoin.
"Je lis" me dit-il... je devrais dire "je relis".
"Et que relisez-vous?"
"La Fontaine"
Devant ma bibliothèque, c'est à lui que je pense : qui vais je relire?...puisque les librairies sont closes.

Anniev                                                                                #28 (dimanche, 22 mars 2020 )

        Bonjour dominical Sans radio je ne saurais peut être même pas d'ailleurs que ce jour s'appelle dimanche dont on dit de lui quelque part qu'il est le jour du Seigneur
Seigneur ? Il en est un qui se comporte comme le plus dévastateur sur les chemins qu'il emprunte au gré de sa fantaisie et des rencontres de hasard. Il joue du pouvoir qui lui est donné, faisant écho à celui évoqué par La Fontaine, par Camus en d'autres temps plus ou moins lointains, souvenez vous :
"Un mal qui répand la terreur,
Mal que le ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La peste…………………………………………."
La peste prit fin . Seigneur Corona qu'adviendra t il de vous ?
Combien de sacrifices faudra t'il avant de vous voir reculer ?
"ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés;"
Peut-on souhaiter que les faibles d'esprit reçoivent la lumière suffisante pour qu'il soit possible d'imaginer que le prix payé par les plus démunis ne soient pas aussi l'écho des deux derniers vers de la fable de La Fontaine "Les animaux malades de la peste"?
Nous avons de quoi lire et réfléchir et …..le temps pour le faire.  Dirais-je "Hélas!" ?

Merci Odile pour le quizz cinéma

Odile Desthomas                                                          #27

(dimanche, 22 mars 2020 08:02)

Quizz Cinéma
           Le jour se lève et malgré une nuit sans grand sommeil, j'ai eu envie d'avoir une journée particulière en vous concoctant un quizz cinéma.
Faire l'impasse sur mes activités UTL est une urgence dans le train de ma vie quotidienne depuis une semaine.  Je vous propose, pour faire marcher vos méninges et de passer quelques moments instructifs voire convivial dans ces journées qui sont peut-être sans fin. A vous de retrouver les titres de tous les films qui sont cachés dans mon message.
J'y ai apporté quelques modifications mineures, parfois un pluriel, un article ajouté ou enlevé, un changement de genre mais rien de plus .

          Le soleil brille pour tout le monde aujourd'hui, il y a comme un léger vent de la plaine qui élève, mais impitoyable est le silence à cette heure de l'après midi. Même les oiseaux se taisent, ce matin ils se querellaient autour de la mangeoire accrochée au prunus,   J'aime leurs manèges, leurs bagarres et leurs préséances, pas plus de 2 ou 3 à la fois, les autres attendent dans les branches et fatal est le débordement des graines dans les graviers, ce qui fait le bonheur de quelques pigeons qui sont trop gros pour la mangeoire. Diaboliques sont les chats de mes voisins, ces espions aux pattes de velours qui guettent de possibles proies. De la terrasse, j’aperçois les maisons sur la colline de Louey, c'est la douceur du village que l'on perçoit ou le temps s'est arrêté.
      Au loin s'en vont les nuages qui en belles arabesques font une ronde dans le ciel. C'est presque un monde parfait, la terre printanière sent bon, faisons un rêve, ce ne sont pas les derniers jours du monde et viendront la délivrance, le temps des amis retrouvés et les jours de fêtes.
Vous allez penser que c'est « du brutal » de vous faire cogiter, mais je vous offre une certaine délivrance dans votre train train et puis c'est la règle du jeu de trouver des dérivatifs.
Sauf erreur, il y a 35 films à trouver et donc autant d'auteurs
Pour les solutions, si vous avez adhéré, demande par le même canal.
Bien amicalement à tous.             Odile

Réponses des adhérents : cliquer ici

#26

jacqueline-gérard (samedi, 21 mars 2020 18:06)

             Chère Emma, nous connaissions ton joli minois de minou sage mais "IL" ne t'avait jamais laissé la parole ! Il est temps de rattraper ce temps perdu et continue à nous faire partager tes pensées et ta sagesse, cela nous enchante, "l'élève dépasse le maître" !
Nous t'avouons que nous sommes des  "chats des champs" mais nous apprécions beaucoup ta compagnie de "chat des villes".
Par ce beau temps, nous aimons nous asseoir au fond de notre jardin, admirer les fruitiers fleuris, présage de bonnes confitures, écouter le chant des oiseaux, bercés par le clapotis du petit ruisseau au joli nom de "Chourette".
"Temps suspendu "pour longtemps encore mais pas temps perdu, temps des poètes, temps des rencontres virtuelles, temps d'amitié partagée.
A bientôt Emma, merci à toi et à tes amis pour cette belle initiative.

 

Martial Saura (samedi, 21 mars 2020 16:04)                  #25

////////Mots sur Rimbaud et sur nos maux //////
Arthur Rimbaud a voulu, par une "alchimie du verbe", utiliser le langage non pour dire les choses, mais pour changer le monde.
De cette quête d'Absolu (ou cette quête absolue d'Idéal poétique), il sort épuisé et il tire un bilan lucide et mitigé dans son oeuvre du printemps 1873, intitulée "Une Saison en Enfer". C'est ainsi qu'il écrit:
"""J'ai fait la magique étude
Du bonheur, qu'aucun n'élude.
......L'heure de sa fuite, hélas!
Sera l'heure du trépas.....
........O saisons, ô châteaux!
Cela s'est passé. Je sais aujourd'hui saluer la beauté.""""""
En 1874, avant d'arrêter toute production littéraire, Rimbaud nous livre encore ses dernières "Illuminations", parmi lesquelles on peut citer cette merveilleuse phrase en prose poétique:
"""""""J'ai tendu des cordes de clocher à clocher; des guirlandes de fenêtre à fenêtre; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse.""""""""
N'est-ce pas ce type de liens que nous essayons de tendre dans ce blog de l'utl-tb ?
Cela nous oblige à ne pas maudire la vie au cours de notre "saison en enfer" sanitaire,
en évitant de tomber dans le confinement ... des esprits!
A notre tour, nous cultivons et saluons la beauté de ce qui reste "l'essentiel" ...

24

Minouche (samedi, 21 mars 2020 11:06)

Bonjour à Diva, Tsunami, Emma et tous les chats des adhérents, Bonjour Emma,
           Je suis Minouche et je te présente Kiricou « la bataille ».
Ce matin, comme je ne suis pas confinée, je me suis promenée.
A la surprise de ma maîtresse, j’ai vu le vendeur de la cave (vente de vin : urgence ?) qui se promenait avec le masque canard (uniquement réservés pour les médecins ?).
Ces humains, je ne les comprend pas !!!, Ils sont devenus fous !!!
Grosses bises à distance à tous.  A bientôt                                                   Minouche

#23

Annie AMER (samedi, 21 mars 2020 10:41)

Première journée de printemps
Les abeilles mènent la danse
Je vous adresse un sourire depuis mon jardin

#22

Anniev (samedi, 21 mars 2020 10:39)

 

           Bonjour à tous, à tous ceux que je ne connais que de vue en allant aux cours, à ceux et celles qui les animent, à tous ceux là qui me manquent.  J aimerais comme les enfants recevoir le cours de José Cubero, mais je peux lire son blog, le cours de Marilou en espagnol dont je sors toujours ravie non pas d'en sortir non, mala alumna, mais de ce que j y ai appris, celui de C. Blanchard érudit en cinéma, de Morga pour l architecture, Annick Baleri et sa passion pour l'abricotier et les jardins, pour ne citer qu'eux mais ils sont nombreux ceux que nous apprécions. C'est peut être l'occasion de remercier Mr Haillet et ceux de la première heure pour la création de ce lieu qu'est l'UTL qui me fait me sentir moins seule. Moi qui ne suis pas originaire de cette belle Bigorre,  J'aurais aimé m'y faire des amis mais cela demande du "faire ensemble" et du temps.
Merci, à bientôt
Pas un chat dans la rue! Mais des chats sur la toile ….Et moi petite souris je souris à tous

#21

Martine Louvel (vendredi, 20mars )

          Je suis Diva, vous me voyez très attentive, attentive et surprise car mon humaine chérie n'a pas touché son ouvrage de points de croix depuis une éternité ! Aujourd'hui elle est là, à côté de moi, bon, elle s'est installée sur mon fauteuil favori mais je ne vais rien dire car j'aime trop la voir tirer l'aiguille. Bien sûr je préférerais qu'elle utilise des fils rouges plus faciles à attraper, elle se contente d'un fil noir car son ouvrage représente un matou tout noir, il est de profil et pas marrant du tout, il m'ignore, n'a pas envie de jouer avec moi.

         Hier mon humaine m'a longuement parlé d'un virus, un virus qu'elle porte peut-être elle même. Je ne vois rien et surtout je ne comprends rien car j'ai toujours entendu dire que les virus concernaient les ordinateurs, parfois les portables...

        Le peu que j'ai compris c'est que cette bestiole se promène dans le monde entier, dans notre rue sans doute et que c'est pour cela que ma chérie passe sa vie dans l'appartement.

Les rares fois où elle sort c’est pour revenir au bout d'un quart d'heure, elle ne me dit plus à ce soir ma belle, je pars en cours !

        J'aime bien partager l'appartement et le balcon avec elle mais là ça dure un peu trop, elle-est-toujours-entre-mes-pattes car elle n'a jamais fait autant de ménage et de rangements que depuis trois jours.

             Ce matin elle parlait toute seule dans la salle de bain ! Devant la glace elle regardait ses « racines » : et dire que j'avais rendez-vous chez le coiffeur samedi dernier ! Moi je l'aime autant comme ça.

 

         Je regrette de ne pas connaître Emma, nous pourrions échanger notre ressenti face à ce monde bouleversé. Nos humains respectifs se connaissent bien ils devraient nous présenter autrement qu'en photo !

 

Ce sera pour une autre de nos sept vies.

                 Pleine d'espoir, je vous dis à bientôt.

#20

Lily de Lourdes (vendredi, 20 mars 2020 11:22)

Salut les Robinson!
           Debout sur la grève, les poings sur les hanches, j'attends. J'espère l'arrivée de plein de petits flacons porteurs de messages, d'un peu de votre vie à vous...
Je les imagine étincelants, gigotant au gré des vagues, tintant en se cognant entre eux et contre les rochers avec des bruits de sonnailles. Quelle pêche les amis!
Je suis seule et j'attends. Je vous promets, la moindre petite bouteille, le moindre menu message gravé sur de la feuille de bananier sera précieux.
Allez-y mes Robinson, lancez-vous! Les courants sont bienveillants et ce sera un réconfort de savoir que les îles voisines sont habitées.
Debout sur la grève, je remue très fort les bras et je vous salue bien.

#19

michelle.s (vendredi, 20 mars 2020 10:53)

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mercimercimercimercimercilaVie.........................

#18

Jean-Philippe ABADIE (vendredi, 20 mars 2020 10:25)

            Un petit coucou à tous nos ami(e)s des cours d'Anglais du mercredi (16h15) , d'Espagnol du vendredi (15h) et des entretiens Hispaniques du lundi.
Comme tout égoïste qui se respecte , j'ai évidemment stocké , entre autre , 45 kgs de pâtes et j'essaye désespérément de réaliser la succulente recette de : Pasta Al Forno , donnée par notre célèbre cuisinier JOSEPH , la semaine dernière en cours d'Anglais.
J'espère être au point d'ici la fin du confinement afin de pouvoir tous vous inviter à déguster cette merveille.....!
Une pensée particulière à nos adorables et très dévouées professeures : DANY , MARI LOU et BERNADETTE qui s'investissent corps et âmes pour notre éventuelle évolution linguistique....Vous nous manquez , déjà cruellement.
En attendant , chers amis restez confinés. Faites vos devoirs pour rester au niveau, épluchez le < Face 2 Face> , buchez le < workbook>, etc... et attention à ne pas faire trop d'enfants sinon au mois de décembre prochain nous n'aurons pas assez de places pour accueuillir les adhérents avec poussettes et landaus.
Merci à Anne-Marie CAZANAVE pour sa judicieuse idée du <journal du temps suspendu>.
Bon courage à tous et à très bientôt.

#17

Domig (vendredi, 20 mars 2020 )

        CONFINEMENT! Quel vilain mot! Mais tout de suite me vient à l'esprit son contraire: LIBERTE. Et, étonnamment, je repense à certains moments de grande liberté , tout simples, vécus dans ma jeunesse et associés pour moi à un grand bonheur: celui par exemple où, après m'être baignée dans une eau iodée et très fraiche mais tellement revigorante de la Mer du Nord, je rentrais avec hâte dans la petite maison louée par mes parents et dégustais avec délices une salade de tomates aux échalottes préparée par ma mère et accompagnée de tartines beurrées. J'en garderai pour toujours le goût et l'odeur ; une joie toute simple, accessible encore aujourd'hui, malgré ce fichu CONFINEMENT. Je sais, je suis privilégiée, car j'habite à la campagne dans une maison avec jardin. Mais nous pouvons tous, j'en suis sûre, nous adonner à des plaisirs aussi simples ,même en restant chez nous: téléphoner à un ami ,recevoir un appel de ses enfants, lire un beau texte, écouter de la musique, repenser à certains cours de l'UTL qui nous ont marqués ...bravo en tout cas pour cette initiative! Elle m'a permis de me replonger dans ma vie d'avant.....

#16

Anne Marie D (vendredi, 20 mars 2020 08:49)

  •              Nouvelle adhérente, j'appréciais ENORMEMENT les cours et les conférences.
    Aujourd'hui je suis en manque !!!
    Malgré tout, je suis contente de ce Journal du Temps suspendu. Le lien n'est pas rompu.
    Enfin, soyez prudents pour que tous les membres se retrouvent à la fin de cette GUERRE.
    À bientôt

 

#15

Élise S.

(vendredi, 20 mars 2020 )

  • Que mes amis auditeurs sont doués!
    Je me sens très "mauvaise élève", devant tant de légèreté de style,d'originalité ,...
    J'essaye de deviner qui se cache sous les pseudos...
    Continuez, la lecture de vos textes est un vrai délice !

Tsunami                                                                                            #14 (Vendredi, 20mars 2020 )

Chère et ravissante Emma,

          Votre lettre ayant été négligemment abandonnée au bout de la table où je prends mes aises au déjeuner (j’y attends calmement le fromage blanc de mon dessert), je l’ai attentivement parcourue. Un frisson de contentement m’a traversé ! Non seulement vous êtes d’une grâce inouïe mais en outre vous Pensez ! (Et - j’en suis  tout chose - mais dominez même cette terrible machine du diable !).
Je me présente ! Je suis Tsunami et j’ai 5 ans … Je vis dans une propriété en Rivière-basse où j’ai fort à faire !  Souris, musaraignes et mulots - devenus d’une arrogance scandaleuse – cherchant sans cesse à coloniser mon territoire … Jeunes gueuses sans éducation (rien à voir avec vous, délicieuse Emma) toujours promptes à s’installer dans Mon fenil … Gros matous très laids, couverts de plaies suppurantes roulant des mécaniques aux frontières (dans ce cas-là, je me fais accompagner pour en découdre du beau Maestro, un chien énorme mais raffiné) … Bien sûr je sais aussi me ménager, m’accorder des moments de pieuse et profonde réflexion !  Or c’est là que le bât blesse ! Vous dites que vous voudriez suggérer à votre « maître » (Dieu ! que ces « humains » sont ridicules. Qu’elle idée extravagante que celle que Nous pourrions avoir des maîtres !) de s’atteler à des tâches utiles au lieu de tourner en rond, de ranger par exemple. Hallucinante injonction ! À cause de cela je vis depuis quelques jours un véritable Enfer !
Tout avait pourtant bien commencé ! Elle, mon Essentielle, mon Adorée (parce qu’elle me vénère, qu’elle m’adule évidemment) s’était blessée au genou - (au cours de ces promenades quotidiennes avec les chiens où ignominieusement, elle me trahit) et devait garder le lit ; quelle journée merveilleuse ! Dehors, la pluie, le gris, le morne… dedans musique douce et couverture de cachemire où auprès d’Elle – lisant et me caressant – je m’étalais, me lovais, débordant de plaisir…
Hélas ! dès le lendemain, elle entreprit – puisque « coincée » dans la maison – de se lancer dans une opération d’une intense sauvagerie … du jamais vu ! Elle se mit à nettoyer avec ardeur Mes bibliothèques (je veux dire celles installées dans les endroits que j’affectionne le plus, ceux où aucun Animal ne s’aventure jamais). Rien à voir avec les gestes coutumiers du ménage habituel : le plumeau passé doucement ici ou là pour me donner le plaisir de l’attraper avec férocité… l’aspirateur (le plus silencieux du marché) déclenché avec Ma permission (si tendrement soutirée genre « Pauvre Amour adoré, pardonne-moi ! Je vais te déranger ») rien de tout cela ! des ouvrages étalés, empilés, secoués le tout dans d’affreux nuages de poussière ! Le recul de la civilité, l’univers bousculé. En plus, je sentais sa souffrance, son déplaisir (Pouvez-vous imaginer, ma tendre Emma, que Nous nous lancions dans une occupation nous causant du désagrément ? Franchement quelle stupidité !). Alors, j’ai voulu panser son cœur . Je sais qu’Elle adore que je fasse le chaton, dans ce cas-là, je vais chercher un énorme rat en peluche grise et je fais celui qui se livre à une bataille héroïque avec un ennemi acharné. D’ordinaire, ça l’enchante. Eh bien ! Là elle s’est fâchée : elle m’a pris par la peau du cou et elle m’a déposé brutalement Dehors ! En hurlant que je l’agaçais. J’en suis encore humilié, j’en ai encore le cœur qui saigne… en dépit des marques de repentir qu’Elle a depuis montrées.
Charmante Emma, je vous quitte (c’est l’heure des croquettes de mon goûter)

                                                                                 TSUNAMI

#13

Lily de Lourdes (jeudi, 19 mars 2020 15:43)

 

Salut les Robinson!

      Ce matin, je me suis réveillée habitée par un projet aussi curieux qu'inexplicable: écouter le chant du pipit spioncelle. J'avais dans un coin de la tête le nom réjouissant du 'titoiseau mais son chant était-il, lui aussi, extraordinaire?
Je l'avoue, ma connaissance en chants d'oiseaux est fort limitée: j'identifie les appels des mésanges (en ce moment, je les entends depuis mon île sur les pentes supportant le château), je reconnais le concert des moineaux, les cris stridents des martinets et le sifflement moqueur du merle mais de pipit point! Je ne maîtrise pas...
Je me souviens des sorties nature faites avec mes classes de primaire. Entre instituteurs
on se passait le tuyau: lorsqu'on téléphonait aux gardes du Parc National, il fallait demander Chocolat. Le garde en question avait gagné ce surnom auprès de ses collègues grâce à un teint tanné qui aurait pu lui permettre -sans problème- de remporter un casting pour le rôle d'Othello. Cependant son talent ne poussait pas Chocolat vers la vocalise lyrique: il imitait les oiseaux.
Nous voilà donc partis au-dessus du lac d'Estaing. Après avoir repéré des grappes d'oeufs de batraciens entortillées dans les herbiers, nous nous retrouvons dans une combe. D'anciens rails rouillés marquent le site d'une ardoisière...l'ardoise d'Estaing, magnifique, claire, presque argentée.
Mais nous ne sommes pas là pour cela. En cercle chuchotant, nous attendons et là... la magie! Les oiseaux chantent, nombreux et de plus en plus fort. Chocolat leur répond puis doucement les nomme. Il dialogue avec eux, s'amuse, les interroge et les agace. Il nous explique même que celui que nous avons cru reconnaître est en réalité une imitation de la grive musicienne. Oui, ce jour-là nous avons connu la magie. Je me le rappelle et peut-être un de ces enfants devenu grand-parent s'en souvient-il aussi. Est-ce de ce jour que s'abrite, dans un coin de ma tête, le pipit spioncelle?
Chance! sur l'ordi voici oiseau.net et sur la liste j'aperçois son nom juste au dessous du pipit farlouse! Tous ces noms...ça fait rêver! Peut-être tout à l'heure après avoir comparé les pipits céderai-je à l'appel du bruant zizi, un nom qui aurait fait mourir de rire mes petits élèves! Et après? Le monticole bleu? La paruline flamboyante ou la locustelle fasciée?...
Allez, les Robinson, du sommet de mon île escarpée, j'agite les deux bras et je vous salue bien...c'est pas tout ça, j'ai des oiseaux à faire chanter!

Monique LIBERT                                                                                                             #12 (jeudi, 19 mars 2020 12:41)

 

      Le temps SUSPENDU ! ? non mais... Tant de fatuité hélas ! et d'outrecuidance : Sous prétexte qu'ils suspendent leurs cours , les grands pontes de notre belle université du temps libéré prétendent suspendre le cours de la Grande Horloge de la vie . Tic Tac...Tic Tac...eh Mec ! tu suspends rien du tout !! personne ne l'arrête , tu sais pas çà ? ... Nous avons rangé nos agendas et nos stylos et nous tournons en rond dans nos petites maisons ,voilà ,c'est le temps de la vacance ...de ?...du vide ? Ah NON ! nous avons horreur du vide , c'est bien connu !...alors il va bien falloir faire quelque chose , tuer le temps par exemple . Mais ...c'est pire que de le suspendre , non ? ...tiens rien que d'y réfléchir il a filé ; il passe silencieux , invisible ,inexorable . Bon , tout compte fait , peut être vaut il mieux ne pas le perdre , aller le rechercher avant qu'il ne soit perdu ...et même le devancer ? si ...pour avoir du temps libre ! ... Et justement , puisque j'en ai un peu devant moi je vais vous laisser ...pour ranger tous mes tiroirs et trier les jouets de mes petits qui ont grandi, grandi , et aussi , tiens , je vais relire La Peste , et , puisqu'on parle de bouquins ... je vais dépoussiérer tous , tous , les miens ( oup ! ) et les classer ? par ordre alphabétique ?...MAIS ! même en six semaines je n'aurai pas le temps de tout faire ! !
Ô temps............!..et vous ...........!..( Lamartine )
Comme les poètes les profs auraient ils toujours raison ?

#11

Minouche (jeudi, 19 mars 2020 11:44)

Bonjour Emma,
Je m’appelle Minouche et je vis avec Kiricou « la bataille ».
Comme nous ne sommes pas confinés, il en profite, le coquin, pour passer sa vie dehors.
Ma maîtresse t’a déjà vu sur le bureau de l’ordinateur de Monsieur le Président, mais moi je ne vais pas aux cours.
Depuis quelques jours elle tourne en rond dans son appartement : plus de cours, plus de rando …, et je ne comprends pas pourquoi.
Moi, ça n’énerve, je ne peux plus griffer les meubles sans remontrances.
Hier je suis passée devant la pharmacie. Sur son parking, j’ai croisé une camionnette avec à l’intérieur des cartons, accompagnée par un véhicule où sur la portière était inscrit : GENDARMERIE !!!
Par curiosité, j’ai regardé à l’intérieur par un fenestron (car pas le droit de rentrer dans la pharmacie). Les pharmaciens avaient tous un masque bizarre de canard : mais carnaval c’est passé !!! En plus une seule patiente était reçue à l’intérieur alors que d’autres attendaient dehors très éloignés l’un de l’autre : un rentre quand un autre sort et à l’extérieur.
Ils sont fous ces humains !!!
En plus, je ne comprends pas pourquoi ma voisine continue à travailler dans son école alors que sa fille reste à domicile pour préparer son bac car plus d’école ?
Il parait que c’est de la faute de Monsieur Corona. Qui c’est ?
Grosses bises. A bientôt
                                                   Minouche

#10

Isabelle Roze (mercredi, 18 mars 2020 19:13)

 
Quelques maisons pour horizon,
deux volées d'escaliers pour dénivelé ;
après temps de musique et lecture,
des nouvelles rassurantes reçues des proches,
attestation en poche...
Sortir !

Porter ses pas vers le jardin Massey,
écouter les oiseaux dans l'ormeau,
au croisement, penser à notre président confiné.
Prendre son temps, marcher doucement ;
lever les yeux sur les façades,
entendre des murmures par les fenêtres ouvertes.

Décider de faire le tour du jardin ;
à l'extérieur, c'est entendu.
A travers les grilles, admirer l'éclosion du printemps.
La nature se fout du virus,
elle s'en lave les mains.
Hisser son regard jusqu'au sommet des fûts,
atteindre le ciel.

Rencontrer d'autres promeneurs,
chercher leurs regards,
sourire à des inconnus.
Croiser deux fois, puis trois,
le même désœuvré, pressé.
Rencontrer quatre sans-abri en palabre,
assis au soleil sous un porche,
à distance raisonnable.
Longer le Doyenné,
penser à nos aînés isolés ;
décider d'appeler, sitôt rentrée,
ceux que je connais.

#9

F.Druart (mercredi, 18 mars 2020 18:11)

 

      Ça nous pendait au nez ! c’est fait ! nous sommes confinés durablement à la maison après l’allocution guerrière de notre Président. Nous savons donc ce que nous ne pouvons plus faire …mais il faut maintenant imaginer ce que l’on peut faire durant cet enfermement.

Ce n’est pas le plus simple et cela demande de la méthode.
D’abord bien comprendre le sens du mot « confinement ». Qu’est- ce à dire ? Sus au dictionnaire ! mais lequel ? le dictionnaire de l’Académie s’impose …mais nos Vénérables ont- ils dépassés la lettre « A » ? recourons donc au vieux Larousse (pourquoi n’est -il pas à sa place ? que de temps perdu !) : « confinement » : action de confiner … voilà qui nous éclaire ! allons donc sur Wikipedia en nous interdisant de cliquer sur un lien associé (torture mentale source d’insomnie).
Ensuite, dresser une liste des actions à entreprendre dans l’ordre logique de faisabilité ( disponibilité des outils, des matériaux, temps de digestion etc… la liste est longue). Avant la routine gérait tout : horaires immuables des cours à l’UTL, émissions TV incontournables ( C dans l’ Air, Plus belle la vie etc..).
Désormais l’obligation de réflechir laisse perplexe ; tant de possibilités ouvertes inhibent ; certes caser le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner est chose facile et même, dans les circonstances exceptionnelles actuelles, on peut sans inconvénient (en dehors du poids) y ajouter un petit goûter avec thé et madeleine.
Mais pour le reste ? il y a la lecture attentive du (des ?) journal (aux), l’écoute religieuse (sans le bruit des casseroles) des flash d’information, le tri critique des informations vraies, fausses, contradictoires.
Où donc caser le reste ? pas la nuit tout de même consacrée à un sommeil réparateur.
Après tout, ce n’est que le premier jour. Il reste du temps .
Profitons- en pour ne rien faire .
Demain est un autre jour et le soleil se lèvera certainement

 

#8

Martial SAURA 18 mars 2020 (mercredi, 18 mars 2020 15:07)

 

Je voyage...Je voyage depuis ma chambre:
Je rêve de soleil et d'ambre
De pays de lait et de miel
Où la vie admire le ciel.
Je voyage depuis mon salon:
"Foin" des paroles où c'est selon
Le plus disert qu'on a raison!
Je préfère donc ma déraison...
Ulysse, avec Pénélope,
N'oublie pas ses chers Cyclopes,
Les chants des douces Sirènes
Qui berçaient toutes ses peines...
Héros de l'errance, cher à notre enfance,
Toujours en mouvance,comme l'espérance,
Toujours en partance, toujours en romance,
Beauté et vaillance, Amours et souffrances...
Sur les terres et les mers
Du vieux poète Homère,
Bien que dans ma chambre,
Je cherche toujours l'ambre,
Bien qu'en mon salon,
J'aime ma déraison...
"Oh!la la! Que d'amours splendides j'ai rêvées", disait Rimbaud.

#7

HAILLET Jean (mercredi, 18 mars 2020 14:45)

 

                             Le Prince et Virus
Songe, songe, Louise, à cette nuit cruelle
Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle.
Figure-toi Virus les yeux étincelants
Entrant à la lueur de nos palais brûlants,
Sur tous nos frères morts se frayant un passage,
Et de sang tout couvert échauffant le carnage.
Songe aux cris des blessés, songe aux cris des mourants,
Partout abandonnés, sans secours expirants.
Peins-toi dans ces horreurs les ministres éperdus.
Voilà comment Virus vint s'offrir à ma vue;
Voilà par quels exploits Virus fut couronné;
Enfin voilà le roi que tu me veux donner.
Non, je ne serai point complice de ces crimes,
Qu'il me prenne, s'il veut, pour dernière victime.
     Louise
Donc vous vous sacrifiez pour le salut de tous!
Et déjà je vous vois revêtir le burnous,
Prendre en main votre sceptre, aller par les ruelles,
Rassembler les malades, guérir les écrouelles.
Vous irez par la Gaule et ses belles provinces,
Olifan sonnerez, agirez en bon prince,
Semant la guérison, récoltant la confiance,
Montrant au monde entier ce qu'est vraiment la France.
Ce peuple vous blâmait, il vous adorera;
Il vous a élu prince, et roi il vous fera.
Et trop heureux de vivre sous de si beaux auspices,
Je crois qu'il sera prêt à tous les sacrifices.
Je connais cependant sa fameuse inconstance.
Je le vois peu grandir, il reste dans l'enfance.
Recevoir, il connaît; donner, il ne sait pas.
Il veut bien avancer, mais c'est à petits pas.
      Le Prince
Ah! je te comprends bien, ma chère conseillère.
Corona est venu et je vois qu'il prospère.
Il n'a pas seulement des vertus mortifères.
A mes sujets j'ai dit:"Restez dans vos chaumières!
Rangez dans les placards vos agitations,
Vains mouvements du corps et fausses séductions.
Nature vous donna et des bras et des jambes.
C'est beau d'être sportif, parfaitement ingambe.
Vos oreilles, vos yeux sont biens trop précieux
Pour les gâcher sans cesse en loisirs vicieux.
Détournez vos regards de vos télévisions.
Elles exercent sur vous rude domination.
Comme un enfant gourmand elles vous font avaler
Du vide et du vent, beaucoup de frelaté.
Nature vous donna le bien le plus précieux.
Qu'importe qu'il soit d'elle ou vienne des Cieux!
Plus vous le dépensez et plus il vous rapporte.
Il vous suffit d'un signe, il arrive en escorte.
Vos pères d'autrefois, pendant des millénaires,
Ont écrit mille choses sur vous et sur la terre.
Vos frères d'aujourd'hui ont su les imiter.
Prenez donc ces écrits: avec eux discutez!
Avec eux plaisantez, doutez et réfutez!
L'infâme Corona portera seul son joug.
Vous aurez ciselé votre propre bijou."

#6

Fanchon (mercredi, 18 mars 2020 14:16)

 

Chère Emma .
Je ne te connais que de vue puisque tu joues les vedettes sur l'écran de ton cher maître .Nous n'avons malheureusement pas été présentées .Tu sembles peu perturbée lorsque tu contemples cette nombreuse assemblée de papis et mamies fébriles persuadés qu'ils vont consolider leurs connaissances écoutant bien concentrés ( enfin pas tous : il y a ceux qui bavardent ,ceux qui dorment ,ceux qui consultent leur mobile pour faire jeune ) .Tu sembles bien tranquille avec ton manteau gris souris ,pour un chat c'est un comble ! Ton beau regard paisible et doux plein de bienveillance pour ces pauvres vieux ,pardon séniors dit-on maintenant .En ces temps de confinement ,j'aimerais pouvoir te caresser ,puiser un peu de sérénité dans ton calme .Notre dernière minette prénommée Tartine a repris sa liberté après quelques mois de cohabitation et pourtant nous l'aimions bien .Chère Emma ,je te fais une caresse virtuelle pleine de tendresse .

#5

Lily de Lourdes (mercredi, 18 mars 2020 12:33)

 

Salut les Robinson!

Je vous écris depuis mon île. j'ai été échouée toute seule. Nul Vendredi à l'horizon. L'avenir nous dira si c'est une chance ou non. En attendant, en ces temps inédits, c'est décidé, Robinson sera mon héros!
Ne croyez pas que je veuille, comme lui, finir hirsute et vêtue de peaux de chèvre mais à y bien réfléchir, je pointe quelques similitudes: un univers fini, pas de nouvelles ressources si ce n'est ce que rejettera la mer (ou que rapporteront les amis charitables) et soi pour unique horizon... Alors oui, Robinson sera mon héros, définitivement, lui qui a réussi à occuper si longtemps ses journées sans jamais s'ennuyer!
Ne croyez pas pour autant que je vais marquer le temps écoulé sur les murs des toilettes comme lui dans sa grotte: une barre, un jour puis des fagots de cinq comme quand on comptait des bûchettes. J'ai conscience aussi que les seuls moutons que je pourrai essayer de domestiquer sont ceux qui se promènent sous mon lit. A peine de quoi occuper quelques heures! Par contre je peux, telle Robinson, réinventer l'agriculture sur mon balcon, maîtriser la confection du pain, apprendre (enfin!) à jouer de la flûte irlandaise et me pencher sur toutes ces choses pour lesquelles je n'ai jamais eu le temps... vous savez comme dans ce film hilarant qui s'appelle "le jour sans fin" où le temps englué devient une occasion formidable pour le héros de se perfectionner...
Alors voilà, du sommet de mon île escarpée, j'agite les deux bras et je vous salue bien.
Moi, je m'en vais inventer ma vie.
A bientôt
                                                Annick

#4

michelle argeles (mercredi, 18 mars 2020 11:38)

 

Cela fait deux jours que nous sommes en confinement et il faut s'adapter !!. Cette liberté confisquée pour le bien de tous, nous permet d'apprécier notre jardin où nous pouvons préparer le printemps et nettoyer nos massifs. Un peu de sport quand même. Le vélo d'appartement dans le garage, a repris du service. Le grand ménage de printemps va pouvoir commencer dans la maison afin d'être libérée de ces contraintes lors de la reprise de la vie ensemble. Pour l'instant c'est supportable. Le téléphone chauffe en continu avec les amies et famille. Le progrès n'est pas toujours bon, mais dans ces situations on apprécie de garder le contact. Point de vue nourriture, nous mijotons de petits plats et des petites douceurs pour plusieurs jours afin d'économiser nos déplacements .
Bon pour l'instant s'est encore tenable. C'est pour le bien de tous. Soyons responsables enfin.
A bientôt pour un nouveau commentaire

# 3

H.Lasserre (mercredi, 18 mars 2020 10:43)

 

Un peu d'humour.... Je devais partir le 27 mars en Australie pour passer un peu de temps avec mes petits enfants. Ma commande de masques est enfin arrivée jeudi dernier. ( Il y a des privilégiés ! ) Le problème c'est la buée et l'espace. Le lavabo c'est petit et dans la douche je n'ai pas la bonne position.
Snorkeling ou rando subaquatique : une idée pour la rando du mardi ?

 

Martine (mardi, 17 mars 2020 )

 

La vie hoquette
elle trébuche,
s'arrête un instant sur un pied,

hésite,
"un, deux trois soleil"!

C'est le printemps
et les arbres bourgeonnent.

Est-ce un jeu ?
Le vacarme s'est tu,
et c'est dans le silence

qu'il faut prendre les armes

contre le trop puissant
et mortel ennemi.

Partout présent
il guette l'imprudence

ou la naïvete

 

Blanche neige a mordu

dans une belle pomme

sans savoir qu'un poison

dans l'instant la tuerait

ni qu'un baiser d'amour

la ressusciterait.

 

 

#2

Nous sommes en danger

au milieu de nos frères

qui par un seul contact

peuvent nous condamner.

Gardons donc distances

mais sachons partager

la beauté

qui constelle la terre

de mille primevères,

qui incendie les haies

de camélias ardents

et accroche aux rameaux

des plus vieux ou des tristes

le rose ou le blanc

auquel nul ne résiste.

Partageons

la musique qui sourd

de la naissance
de l'espoir qui jamais,

non jamais ne tarit,

quand l'aile des oiseaux

dans le ciel se déplie

quand l'abeille bourdonne

butine puis s'échappe.

Et partageons l'amour

qui seul peut nous sauver

de la désespérance.

 

 


# 1

Soulet Jean-François              (mardi, 17 mars 2020)

Chers adhérentes et adhérents
    Je sais que cela ne se fait pas d’écrire à des personnes à qui je n’ai pas été présentée. Mais, en ces circonstances coronabrantesques, vous me le pardonnerez.
Je suis Emma Soulet, la chatte du Président. A part la photo mise sur la page d’accueil de son ordinateur portable, rien ne vous a permis de me connaître. Je déplore la discrimination qui existe
entre chiens et chats . Alors que les chiens des présidents de la République, font la une des médias ( souvenez-vous : Rasemotte, le chien du Général de Gaulle,  Jupiter, celui de G.Pompidou, Samba, de V. Giscard d’Estaing, et surtout, Baltique, le labrador de F. Mitterrand qui eut même le droit à une chanson de Renaud !), les chats sont totalement ignorés. Même si son mon maître n’est pas président de la République mais seulement président de l’UTL,  je veux tenter de remédier à cette injustice, en profitant de la nouvelle rubrique créée sur le site de l’UTL, pour me faire connaître.
    Mon maître ignore (ou fait semblant d’ignorer) que je consulte Internet toutes les nuits puisqu’il laisse son ordinateur de bureau branché. C’est ainsi que j’ai pris connaissance de la création d’un
« courrier des adhérents ». De même, il ignore que j’écris ce message et je vous demande de ne pas le lui révéler.
    Depuis quelques jours, je le sens très nerveux, fébrile. L’idée que l’UTL soit fermée, et que ses activités extérieures vont être réduites le rend malade. Il a toujours eu horreur des vacances, avec
leur longue interruption de cours et de conférences. Il y a des jours où je me demande s’il est parfaitement normal ! Au lieu de se réjouir d’être auprès de moi de manière continue, au lieu de
travailler au jardin, au lieu d’entreprendre du rangement dans la maison (Dieu sait si ce serait nécessaire !), il tourne du rez de chaussée au second comme une âme en peine.
    Face à l’épidémie, je le trouve plus incohérent que jamais. Avant-hier, je l’ai entendu pester au téléphone au sujet de ces personnes qui se ruaient dans les magasins d’alimentation pour rafler tout ce qu’elles pouvaient dans les rayons des Hypermarchés. Or, hier, je l’ai vu partir au Leclerc, avec trois grands sacs (alors qu’il en prend seulement deux d’habitude), et revenir deux heures plus tard, aussi chargé qu’une mule espagnole traversant les Pyrénées…
          J’arrête là car je l’entends venir… S’il me voyait au clavier, il m’étranglerait et vendrait ma peau au pharmacien du coin !  A bientôt
                                                                                                        Emma