---------- corrigé du problème 1 ---------- (vendredi 27 mars)
D'abord bravo à toutes celles et à tous ceux qui ont participé. J'espère que cela vous aura amusé et procuré
du plaisir.
Certaines réponses ont été très détaillées et d'autres ont permis de se poser des tas de questions. Pour les prochaines énigmes je ferai quelques remarques :
Le premier écueil est, en lisant l'énoncé de comprendre "des nombres" comme étant "deux nombres" et/ou "des
nombres différents" et/ou "des nombres entiers". Ceci constitue un des obstacles dans la recherche mathématique qui est d'attribuer un sens à priori aux objets qu'on manipule.
Cet obstacle étant levé on voit bien vite après quelques essais (et ceci est une autre caractéristique de la recherche en mathématiques : il faut faire des essais,
se tromper, recommencer, ne pas attendre la solution d'une formule toute faite) que pour obtenir le maximum avec une somme S = 12 il faut prendre quatre nombres égaux à 3, ce qui donne par
multiplication P = 81.
Si on fait des essais pour la somme S = 13, en abandonnant le tabou des nombres entiers on s'aperçoit qu'il faut 5 nombres égaux à 2,6 c'est à dire 5 nombres égaux
à 13/5 ce qui fait un produit P = (13/5) à la puissance 5 (multiplié 5 fois par lui-même) soit P = 118,81376
Ceci permet d'induire la conjecture (une conjecture en mathématiques est une affirmation à laquelle on croit fortement mais qu'on n'a pas démontrée) suivante : il
faut prendre des nombres égaux et qui soient compris entre 2 et 3.
Testons cette conjecture :
Conclusion : il faut prendre 7 nombres égaux à 20/7 et le produit
(maximum) est P = (20/7) à la puissance 7
Bien entendu on n'a pas démontré ces résultats ; comme il est difficile de rédiger ces démonstrations sur cet espace d'échange je vous propose de retrouver les
détails et des compléments sur le site http://manthano.fr/ rubrique "temps suspendu"
Pour terminer je dirai que cette énigme est en fait un cas particulier de problèmes relevant de toute une partie des mathématiques et de la physique qui s'est
développée du dix-septième siècle à nos jours, qu'on nomme en général "problème d'optimisation avec contrainte". C'est cette théorie qui permet par exemple de prouver que les boîtes de conserve
classiques (les grosses) ont toutes le même forme que vous connaissez bien : voir le détail sur la page web citée ci-dessus.
Ce problème fait partie des problèmes d'optimisation (maximum d'un produit) sous contrainte (la somme
est fixée)
Si on prend le cas particulier de 2 nombres ayant une somme égale à 20 on obtient le problème de la détermination du rectangle de plus grande surface parmi
tous les rectangles dont le périmètre est 40 : ce rectangle est le carré de côté 10.
Pour n = 3 nombres on cherche le parallélépipède de plus grand volume dont la somme des arêtes est fixée : on obtient un cube.
Si n > 3 on obtient des hypercubes dans des espaces de dimension n
En généralisant on trouve des problèmes du type (dont j'avais parlé au cours d'histoire l'an dernier) : si une boîte cylindrique à un volume constant V
(contrainte) comment trouver la boîte cylindrique de volume V dont la surface totale soit minimale (optimisation), c'est à dire qui demandera le moins de matériau pour être construite ;
on avait vu qu'on obtenait exactement les dimensions des boites de conserve habituelles pour V = 500cl.
Comme j'ai fait remarquer qu'il fallait se dégager des idées préconçues du genre on cherche deux nombres ou bien les nombres doivent être différents ou encore les nombres doivent être entiers certain.e.s ont proposé :
10 + 10/2 + 10/4 + 10/8 + ... = 20 si la flèche atteint le mur à 20 mètres.
Mais que vaut le produit infini 10 × 10/2 × 10/4 × ... ?
En fait les théorèmes généraux sur les produits infinis disent que :