Entretien avec
Cédric HAUROU-BEJOTTES


Professeur de mathématiques à l’IUT, Directeur du Centre Universitaire Tarbes-Pyrénées (CUTP). Cédric H-B a été durant plusieurs années, membre actif du Conseil d’administration de l’UTL.


 

A Mi-Parcours : Les adhérents de l’UTL connaissent mal ce Campus, ce pôle universitaire au sein duquel ils s’instruisent. Pouvez-vous nous dire quelles sont ses composantes ?


C.H-B : Le Centre Universitaire Tarbes-Pyrénées, structure que je représente, fédère tous les enseignements supérieurs des Hautes-Pyrénées. Il a pour membres chaque établissement impliqué dans l’enseignement supérieur ou la recherche ou la vie étudiante (par exemple le CROUS) dans les Hautes-Pyrénées. On y trouve donc les cinq universités : Toulouse II (avec l’INSPé), Toulouse III (avec l’IUT, le MASTER ENTREPENEURIAT,… l’Institut National Polytechnique de Toulouse dont l’éNIT est membre comme école d’ingénieurs (c’est le seul établissement de plein exercice), l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (avec le STAPS, la licence de physique et deux laboratoires de recherche) et l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées qui fédère toute l’Université en Midi-Pyrénées.

A M-P : Les lycées font-ils partie du CUPT ?


C.H-B : En effet, en font partie les lycées qui ont des classes préparatoires aux grandes écoles ou des sections techniciennes supérieures qui préparent aux BTS, ainsi que d’autres préparations à des diplômes supérieurs. Vous y trouvez aussi les consulaires, avec l’Ecole de Gestion et de Commerce, avec l’Institut Régional de Tourisme Hôtelier, mais aussi des institutions comme le CROUS impliquée dans la vie universitaire. Vous y trouvez des écoles plus particulières comme le conservatoire Henri-Duparc ou l’Ecole Supérieur d’Art et de Design avec son Master, au jardin Massey. Il y a également l’Observatoire du Pic du Midi (nous discutons dans les locaux de l’OMP), qui fait partie de Toulouse III Paul Sabatier et a un niveau de recherche mondial en planétologie et pour l’étude solaire ; et l’Institut de Formation aux Métiers de la Santé…. Et cela ne concerne pas que Tarbes puisqu’il y a des Lycées à Bagnères, Lourdes, Lannemazan.

A M-P : Quelle est la vocation du CUTP ?


C.H-B : Le CUTP mène les projets que tous ses membres souhaitent porter en commun (la vie étudiante, l’orientation, la santé universitaire, la Cordée de la réussite qui amène des jeunes un peu en difficulté vers l’enseignement supérieur, l’entrepreneuriat étudiant, le Campus vert… ) Il existe de multiples projets de ce type, mutualisés dans l’intérêt de l’ensemble de nos membres. Et puis, il y a de nombreux partenariats, dont l’UTL, avec ses 1300 étudiants, est une composante importante. La diffusion de la culture et l'information scientifique et technique est une des 6 missions de l'Université : il est donc de notre devoir d'aider nos partenaires quand ils nous aident à l'accomplir, ce que fait l'UTL avec une grande qualité.

A M-P : Quel est ce grand bâtiment blanc, à côté de l’IUT ?


C.H-B : Il abritera un département d'IUT : Génie Civil et Construction Durable, avec de gros matériels de TP, et ouvrira en septembre. Il fait partie du même programme de construction que celui qui a abouti  au CRTCI : le Centre de Resources et de Transfert en Composites Innovants, à vocation de recherche.

A M-P : Combien d’étudiants sont-ils concernés par le CUTP et combien pour l’agglomération tarbaise ?


C.H-B : Sur l’ensemble du CUTP, c’est-à-dire concernant tout ce que j’ai indiqué, il s’agit de 5871 étudiants, en très légère hausse depuis plusieurs années. Cette hausse est minime malgré une bonne attractivité, essentiellement à cause d’un manque de moyens. Par exemple, la licence entrepreneuriale des Petites et Moyennes Organisations, qui faisait le plein et alimentait le Master du même nom, validait tous les critères d’une bonne santé académique. Elle a été fermée pour des raisons financières. C’est fort dommage, car cette formation est de qualité, formant des jeunes Hauts-Pyrénéens qui réussissent, dont 50% sont boursiers (alors qu’il n’y a que 30% de boursiers en Midi-Pyrénées).
    L’agglomération tarbaise concentre le gros des troupes estudiantines. Il doit y avoir autour de 5 000 étudiants. Sur le Campus universitaire lui-même, c’est-à-dire l’éNIT, l’IUT, l’INSPé, l’UPPA, ils sont 3 800.

A M-P : Quels sont les domaines dans lesquels sont dispensés tous ces enseignements ?


C.H-B : Nous n’avons pas de formation dans les domaines littéraires, ni dans celui des Sciences Humaines et Sociales. Et c’est un facteur de réussite, tant en matière d’études qu’en terme d’insertion professionnelle. Il s’agit essentiellement de sciences et de technologies. l’IUT enseigne Gestion, Commerce, Multi-média, Génie civil, Systèmes électriques. L’ENIT excelle dans la mécanique, les matériaux,… L’INSPé se consacre aux futurs enseignants. Les STAPS forment les professeurs de sport, mais surtout les cadres de sports dont ont besoin les fédérations, les collectivités. Bien sûr nous sommes à l’université, donc tous ces enseignements sont appuyés sur la recherche afférente. Les BTS font de la gestion, du technologique. Nous n’avons pas, dans les Hautes-Pyrénées, de problèmes d’insertion. Nos élèves trouvent de l’emploi, et de l’emploi qualifié, ou poursuivent des études dans de bonnes conditions.

A M-P : Les adhérents de l’UTL sont ravis d’être au milieu des jeunes, de pénétrer un dans un environnement qui leur rappelle leurs années estudiantines. Mais que vous semble être le ressenti des professeurs et des élèves du pôle quant à la fréquentation des «vieux» que nous sommes, dans leurs locaux ?


C.H-B : Ils vous désignent en effet parfois ainsi, sans aucune connotation péjorative. Cette présence est bien ressentie. Cela constitue un brassage apprécié par tous. Peut-être ne le valorise-t-on pas assez. On pourrait peut-être en profiter pour avoir une certaine mixité du public lors de certains évènements. On n'y arrive pas forcément. Il y a matière à faire…

A M-P : Les conférences, très variées à l'UTL, pourraient probablement intéresser certains étudiants. Comment pourrait-on les annoncer efficacement au sein du pôle ?
Par ailleurs, il existe une méconnaissance des adhérents de l'UTL vis-à-vis de ce qui se passe dans le pôle universitaire. Peut-être pourriez-vous faire une conférence à l'UTL concernant le pôle universitaire, et pourquoi pas, une visite guidée des lieux ?


C.H-B : J'en retiens le principe. Nous en préciserons les modalités.

A M-P : Quelles règles de cohabitation souhaiteriez-vous rappeler aux élèves de l’UTL ?


C.H-B : Il existe une certaine pression concernant l’usage du parking. Les règles sont simples : A l’exception des handicapés, le parking est réservé aux étudiants et aux professeurs du Campus du lundi au jeudi midi. A partir de 17h et en fin de semaine, la pression est moins forte, l’utilisation plus ouverte.
Pour ce qui est du bruit, les règles de cohabitation sont les mêmes pour tout le monde (professeurs, étudiants, membres de l’UTL). En période de cours, lorsque vous êtes en avance, que le professeur est en retard ou absent, il convient d’aller discuter un peu plus loin, en s’éloignant des salles de cours. Les abus et débordements sont très marginaux, il n’y a pas d’incivilité notable.

A M-P : Notre demande est celle d’être associé au pôle universitaire, sans qu’il y ait de lien entre cette demande et l’occupation des locaux.


C.H-B : En réponse à cette demande, le tour de table du bureau du CUTP était plutôt favorable. Il n’y a pas d’hostilité de principe dans le bureau du CUTP. Tout le monde se réjouit de l’activité de l’UTL.